Née à 500 mètres du Circuit des 24 Heures, Farida Zadi n’a pourtant pas baigné dans le monde du sport automobile ni dans celui des 24 Heures du Mans. Son amour de la classique mancelle est venue bien plus tard. Les années ont passé et son rôle a évolué. Farida officie dans le stand du SMP Racing qui fait rouler une Dallara P217 en catégorie LMP2.
Quand on est née au Mans, il y a forcément une attache particulière aux 24 Heures…
“Je ne suis pas née dans une famille passionnée par les 24 Heures même si mes parents habitent à quelques kilomètres du circuit. J’y suis venue pour la première fois à l’âge de 4 ou 5 ans et j’étais terrorisée car j’avais peur de perdre mes parents. Il y avait la foule et je me vois encore enjamber des gens qui dormaient à même le sol. Le sport automobile n’était pas dans mes considérations. J’ai débuté au Mans grâce à un job étudiant.”
Directement aux 24 Heures du Mans ?
“Pas vraiment car je participais à des opérations mises en place par Porsche sur différents circuits où des modèles de route étaient présentés. Ma première fonction aux 24 Heures du Mans remonte à 1998 chez Toyota. J’avais décroché un travail qui me permettait de toucher-à-tout. C’était magnifique car, à cette époque, Toyota avait mis en place un vrai village dans le paddock. Pour l’époque, c’était avant-gardiste. Les autres constructeurs s’en sont inspirés par la suite. Le reste de l’année, je travaillais à Mulsanne dans l’urbanisme. Chaque jour, j’empruntais les Hunaudières et je passais au virage de Mulsanne pour aller travailler. Il y a pire dans la vie comme trajet domicile/travail.”
Il a ensuite fallu faire un choix entre le sport auto et un métier plus…traditionnel ?
“En 1999, j’ai fait toutes les séances d’essais avec Toyota pour le programme Endurance, mais aussi du Supertourisme avec JAS Motorsport. C’est vite devenu un travail à plein temps. J’ai passé mes permis poids-lourds car mes compétences de juriste n’intéressaient guère les équipes (rires). J’ai intégré les rangs du JMB Racing et, en guise de bizutage, je me suis retrouvée à aller en camion à Silverstone où JMB faisait rouler une Ferrari 333 SP. Avant cela, mon premier trajet était d’emmener, hors gabarit, des bungalows à Chamonix pour le Trophée Andros. Un sacré souvenir ! Chez JMB Racing, j’étais chargée de conduire le camion, de m’occuper des pneus et du ravitaillement en carburant. J’ai fait ça pendant près de deux ans avant de passer au service logistique.”
Place ensuite au SMP Racing…
“Depuis 1998, je n’ai raté que deux éditions des 24 Heures du Mans en tant que concurrent. L’aventure JMB Racing s’est arrêtée et j’ai rencontré Boris Rotenberg en 2012 qui roulait chez JMB lors d’un track day. Je l’ai croisé à nouveau par hasard en mars 2013. SMP Racing était lancé depuis le mois précédent et je me suis retrouvée en Blancpain GT Series à Monza en avril. L’équipe a été montée en deux mois, mais le concept était basé sur quelque chose de sérieux avec l’envie de développer une vraie filière.”
Pourquoi avoir choisi l’Endurance ?
“J’adorais le rallye, mais l’occasion de travailler dans cette discipline ne s’est jamais présentée. J’ai toujours aimé l’Endurance car un bon résultat ne peut arriver que si tout fonctionne du début à la fin. Quand tu ne comprends pas la technique, le sprint est moins intéressant. J’aime bien les GT, peut-être aussi parce que je suis une profane de la technique.”
Vous avez lâché le camion ?
“Pas pour venir au Mans ! Chaque année, je monte le camion jusqu’au Mans car c’est un bon moyen de débuter la semaine. C’est devenu une habitude.”