Felipe Fraga est sur un triple programme cette année : en WEC chez Project 1, en Intercontinental GT Challenge chez Gruppe M Racing et AKKA ASP Team en GT World Challenge Europe (Endurance). Alors que la pépite brésilienne se rend au Nürburgring ce week-end, nous avons fait le point avec lui sur la partie GT3…
Vous avez été titré l’an dernier en Blancpain GT Series Endurance (Silver). Que gardez-vous en tête de cette saison ?
« C’était ma première saison complète en dehors du Brésil. J’ai été titré en Silver, ce fut vraiment un bon moment avec l’équipe AKKA ASP Team et mes deux coéquipiers, Nico Bastian et Timur Boguslavskiy sur cette Mercedes-AMG GT3. Cela m’a permis d’ouvrir pas mal de portes par la suite. Après cela, j’ai arrêté de faire du Stock Car au Brésil. Maintenant, je suis complètement impliqué en Europe et un peu aux USA. Je suis depuis devenu Gold sauf en WEC où je suis toujours Silver jusqu’à la fin de la saison. »
Maintenant, vous êtes toujours chez AKKA-ASP team avec une Mercedes-AMG GT3 mais en Pro cette fois-ci avec Raffaele Marciello et Timur Boguslavskiy. Comment s’est passée la première manche à Imola ?
« Plutôt pas trop mal ! En qualifications, j’ai signé le 3e temps et Raffaele le 2e ensuite. Timur n’a fait que le 20e temps, mais le souci c’est que, à cause de la Covid 19, il n’est arrivé que pour la 2e séance d’essais libres ! Il n’avait pas roulé depuis quatre mois et c’est très dur de trouver le bon rythme dans ces conditions. Il a donc souffert un peu en qualifications et en course, mais nous avons quand même réussi à finir 3e. Devant, cela va très vite, je me suis battu avec Mathieu Jaminet (Porsche 911 GT3-R #12 GPX Racing) que je connais bien, c’était sympa cette bataille presque porte contre porte. Cela va s’améliorer lors des prochaines courses. Timur roule plus, il a fait des essais, il est aussi en Sprint, nous nous sommes ce week-end au Nürburgring, il aura encore Magny-Cours derrière, c’est prometteur et nous allons être compétitifs. »
Avoir un coéquipier comme Raffaele Marciello doit aussi bien aider vu l’expérience qu’il a avec cette auto ?
« C’est un très bon ami et nous avons déjà travaillé ensemble chez AKKA-ASP l’an dernier, pas sur la même auto, mais dans la même structure. J’ai vraiment beaucoup appris à ses côtés en partageant nos informations et nos donnés. Je pense que lui et Maro Engel sont vraiment un cran au-dessus chez Mercedes AMG. Raffaele a aussi été très sympa car il m’a permis de rester chez Gruppe M en IGTC. C’est une voiture soutenue par AMG, mais ils m’ont comme 3e pilote alors que je ne suis pas officiel Mercedes. Cela signifie vraiment beaucoup pour moi car ce sont Raffaele mais aussi Maxi (Buhk) qui ont demandé à ce que je fasse partie de l’équipage. A Bathurst, on était rapide, on pouvait facilement jouer le podium, mais une crevaison nous a fait chuter à la 6e place. C’est toujours une bonne chose d’avoir un coéquipier qui est plus rapide que vous, cela permet d’apprendre. A chaque fois que je descends de la voiture, je sais qu’il va essayer de me battre. On reste compétitifs tout en faisant du bon travail tout ensemble aussi ! »
Et cela vous donne de belles perspectives pour les 24 Heures de Spa…
« Tout à fait. Si cela marche bien avec Gruppe M Racing (l’équipe ne se rendra finalement pas en Belgique, ndlr), ce sera vraiment sympa. Je suis impatient de rouler à nouveau avec Bukh et Marciello, mais il y a pas mal d’incertitudes autour du programme. Je ne sais pour qui je roulerai à Spa. Je pourrais aussi aller chez AKKA, une équipe que j’aime également beaucoup. Comme on a pu le voir à Imola, notre Mercedes était la plus rapide. »
Vous connaissez bien cette Mercedes-AMG GT3 car vous la pilotez aussi aux USA chez Riley Motorsport. Après les 24 Heures de Daytona, ferez-vous les autres manches de la Michelin Endurance Cup en IMSA ?
« Non, j’ai en effet roulé aux 24 Heures de Daytona en tant que 4e pilote, mais pour les autres manches, le 3e homme sera Ben Keating. De plus, avec toutes ces restrictions de voyage, je ne peux pas ouvrir « plus de portes » cette année. Cependant, je souhaite y retourner dès 2021. Cela va peut être paraître bizarre, mais si je ne devais choisir qu’un seul championnat, ce serait l’IMSA ! J’adore le sport automobile à l’américaine, les équipes sont de très bon niveau et les circuits sont super. »
Vous roulez aussi avec une Porsche 911 RSR en GTE-Am en WEC. Quelles sont les différences entre cette auto et votre Mercedes AMG-GT3 ?
« Les différences sont assez importantes ! Une GT3 est une voiture dont vous devez vraiment prendre soin. Si vous voulez surpiloter, freiner très tard, atteindre toujours les limites de la voiture, ce n’est pas une bonne idée. Vous devez vraiment piloter de manière plus « souple ». Une GT3 n’est pas facile à gérer. Une GTE, c’est complètement différent. Là, vous devez pousser la voiture toujours à ses limites. C’est une voiture assez bizarre (rire), plus vous poussez, mieux c’est ! Je suis toujours en phase d’apprentissage avec cette auto. Lors des premières manches WEC, j’étais loin de Matteo Cairoli, mais il pilote cette auto depuis tellement longtemps. Dans les dernières épreuves, je suis revenu à quelques dixièmes de lui. Cette auto est 3 à 4 secondes plus rapide qu’une GT3 à mon avis. J’adore piloter une GTE à cause des freins. En dehors de cela, les différences ne sont pas si énormes entre la GT3 et la GTE… »