Felix Rosenqvist est l’un des meilleurs pilotes de sa génération. Le Suédois a débuté sa carrière en monoplace comme la majorité des pilotes, passant par les étapes habituelles que sont la Formule Renault 2.0 et le Championnat d’Europe de Formule 3. En 2011, il a remporté le Masters de Formule 3, exploit qu’il renouvela en 2013. L’année suivante, il fait encore mieux en signant la victoire au Grand Prix de Macau, performance qu’il rééditera deux ans plus tard.
Cependant, cette ascension fulgurante en monoplace s’est momentanément arrêtée pour relever un nouveau challenge. Il s’est orienté vers le GT au sein de Team AKKA ASP en Blancpain GT Series. « Ce fut vraiment une belle période pour moi. Je n’avais fait que de la monoplace jusque là, tout cela était nouveau pour moi. A cette époque, je sortais d’un titre de Champion d’Europe de Formule 3, j’avais de grands espoirs en monoplace, mais ça ne s’est pas concrétisé. En 2016, j’ai roulé en DTM pour l’équipe Mercedes Team ART, en Indy Lights et j’ai été intégré dans l’équipe AKKA ASP de Jérôme Policand. J’en garde vraiment de bons souvenirs surtout que j’ai pris part aux Total 24 Heures de Spa, l’une de mes épreuves favorites. Ce fut une course très excitante, chargée d’émotion, je découvrais aussi cette équipe AKKA ASP avec Mercedes. Nous avons vraiment fait une belle épreuve, finissant 2e dans le même tour que les vainqueurs (la BMW M6 GT3 #99 de Philipp Eng, Maxime Martin, Alexander Sims,ndlr). Honnêtement, nous aurions pu la gagner. Je pense que j’ai vraiment beaucoup appris cette année là au niveau de mon pilotage. Emmener une GT est plus difficile qu’une monoplace du point de vue technique. Il faut vraiment être très précis, pointu et je pense que ça m’a bien aidé les saisons suivantes. »
En 2017, le pilote suédois participe à une autre grand classique de l’Endurance, les 24 Heures du Mans qu’il dispute avec DragonSpeed, au volant d’une ORECA 07 (avec Henrik Hedman et Ben Hanley). « Cette course était inscrite sur ma liste d’épreuves à faire absolument. Cependant, ce ne s’est pas passé comme nous voulions (14e au classement général 12e en LMP2, ndlr). Nous avons des problèmes techniques dès le début et ça a compromis notre course. Notre seul objectif ensuite a été de finir. Ce ne fut pas la course la plus “fun” de ma carrière, mais j’étais vraiment heureux d’avoir pu y prendre part. J’espère bien pouvoir y retourner bientôt avec un package compétitif pour avoir une chance de l’emporter. »
Felix Rosenqvist termine 3e de la Super Formula en 2017. Il prend goût au pays du Soleil Levant si bien que l’année suivante, il prend part au très relevé SUPER GT. « Ce fut une vraie découverte et un programme vraiment cool. Les voitures vont vraiment très vite, c’est ce qui m’a le plus marqué. Les pneus dans cette série jouent un rôle déterminant, c’était le côté un peu moins intéressant, mais les courses sont vraiment superbes, très disputées. J’ai adoré ! » La même année, il prend part à la Formule E au sein de l’équipe Mahindra Racing. Même si cette aventure s’est terminée en toute fin d’année avant qu’il ne soit remplacé par Pascal Wehrlein, il garde là aussi un bon souvenir de son passage dans cette série. « C’est vraiment un bon championnat, il y beaucoup de bons pilotes qui arrivent d’Endurance ou de Formule 1. J’avoue que ça me manque, mais j’ai pris la décision de venir en IndyCar Series, je ne regrette rien. »
Le Suédois vient en effet de débuter en IndyCar Series, championnat qu’il découvre. Il ne fait pas les choses à moitié puisqu’il évolue tout simplement dans un top team, Chip Ganassi Racing, avec un coéquipier de luxe qui n’est autre que Scott Dixon, quintuple champion et pilote officiel Ford GT en IMSA sur les courses Michelin Endurance Cup et aux 24 Heures du Mans. « Je suis vraiment heureux d’être en IndyCar Series. C’était un rêve pour moi. Je roule pour une équipe prestigieuse et j’ai un super coéquipier. Ma préparation avant la première manche a été bonne, j’ai pris mon temps pour découvrir l’écurie. Ils sont vraiment très professionnels, je m’y sens déjà très bien. J’ai effectué les tests officiels à Austin, tout s’est bien passé, nous n’avons pas eu de souci. Au départ, j’étais un peu perdu avec le set-up, les IndyCar ne sont pas des voitures vraiment faciles à piloter, mais très rapidement, j’ai trouvé mes marques. Dès le deuxième jour, nous étions vraiment bien. Cependant, ce sont comme les tests de Formule 1, vous ne savez pas où se trouvent vos adversaires. Nous allons découvrir les vraies forces en présence lors de la première manche à Saint Petersburg. »
Par rapport à ce qu’il a conduit ces dernières années, que soit des LMP2, GT3 ou des GT500, Felix Rosenqvist découvre une autre philosophie avec cette IndyCar. « C’est vraiment une grosse voiture, elle est lourde, le poids est surtout sur la partie arrière, elle n’a plus le même appui aérodynamique que par le passé. Elle a un moteur turbo ce qui n’est jamais facile et il n’y a pas de direction assistée non plus. Les pneus sont par contre excellents. Tout cela me rappelle la F3. Il faut vraiment se battre pour pouvoir faire un bon chrono, mais j’apprécie, c’est une autre façon de piloter. La plupart des pilotes ici sont habitués, j’apprécie car vous pouvez vraiment être agressif. »
Le pilote de 27 ans a fait des essais pour Ford en Endurance, mais il semble que cela n’ira pas plus loin. « J’ai essayé la Ford GT juste sur quelques tours. Dans le passé, ils ont eu des pilotes blessés comme Scott Dixon ou encore Sébastien Bourdais en IndyCar Series. Ils voulaient juste quelqu’un capable de monter dans la voiture et les remplacer. Pour être tout à fait honnête, cela n’a pas été au delà de ça, nous n’avons pas entamé une quelconque discussion. » D’ailleurs, Felix Rosenqvist ne souhaite pas ajouter de programme ni même de course à son planning en 2019. « Même si je suis toujours intéressé pour piloter d’autres types de voitures, l’IndyCar Series est accaparant. Pour moi, il y a beaucoup de choses nouvelles que je dois assimiler. Je souhaite rester focaliser sur ce championnat, c’est pourquoi je n’ai rien d’autre en vue. »
Entre la monoplace, le SUPER GT, les différents championnats d’Endurance dans lesquels il a été impliqué, le Suédois souhaite se poser un peu et l’IndyCar Series semble idéal. « J’ai roulé dans beaucoup de championnats et tout ce que j’ai pu faire fait que j’ai été encore plus considéré comme pilote. Les équipes savent que s’ils ont besoin d’un pilote, ils savent que je peux être rapide, que je n’ai pas besoin de beaucoup de temps pour m’adapter. C’est ma réputation depuis quelques années et ça m’a donné bon nombre d’opportunités. La contrepartie est que vous êtes souvent absent, il y a beaucoup de travail et de voyages. L’an dernier, j’ai passé 300 jours hors de chez moi. J’avoue que ce n’est pas quelque chose que je recherche vraiment, je me “pose” en IndyCar Series et c’est très bien comme cela pour le moment ! »