Même s’il n’est pas monté sur le podium des 24 Heures de Daytona, Fernando Alonso n’a pas à rougir de sa prestation pour ses débuts en Endurance. La Ligier JS P217/United Autosports qu’il partageait avec le jeune prodige Lando Norris et Phil Hanson a pointé aux commandes de la course avant de perdre pied avec la tête pour terminer finalement 38e. L’Espagnol a été le plus vite des pilotes Ligier sur l’ensemble de la semaine. Loin de jouer les stars, toujours disponible, souriant, impliqué dans le programme, Fernando Alonso estimait ses chances d’être au départ des 24 Heures du Mans en juin prochain de l’ordre de 50/50. A l’issue de la course, les chances de le voir dans la Sarthe sont de 60/40.
“Mon feeling à l’issue de la course est positif,” a déclaré Fernando Alonso à l’arrivée. “Cependant, nous avons connu trop de soucis qui n’étaient pas de notre fait. Nous étions cinq autos dans le même tour avant une crevaison qui nous a fait perdre quasiment 4 tours. La nuit a été bonne avec une auto très compétitive. Je suis d’ailleurs surpris car nous n’étions pas dans le coup au Roar et durant les essais. En course, notre Ligier était parmi les trois plus rapides autos du plateau. Nous avons repris deux tours avant de connaître des problèmes de freins et la perte de 40 minutes. La voiture soeur pouvait elle aussi monter sur le podium sans un pépin d’embrayage. C’est la course.”
Ce qui est sûr, c’est que Fernando Alonso ne regrette pas une seconde son déplacement à Daytona : “Tout l’évènement a été une belle expérience : la fatigue, la transition jour/nuit, le trafic. Je suis arrivé en course sans grande ambition car nous étions trop loin. Malgré cela, toute l’équipe avait le sourire dans le stand et personne n’a relâché ses efforts. Il nous a juste manqué la chance. On pouvait être au rendez-vous. Le team avait deux autos et cela a demandé beaucoup de travail. En terminant 4e des 24 Heures du Mans, l’auto a montré sa compétitivité, de même que l’équipe. Malgré les problèmes rencontrés, mon sentiment est positif. On a juste perdu une opportunité.”
“J’adore piloter,” sourit Alonso. “J’ai dû rouler 8 à 9 heures. Bon, quand on arrive à 300 km/h, qu’on veut freiner et que cela n’est pas possible, il y a meilleure situation à gérer (rire). Si je vais aux 24 Heures du Mans, cette année ou plus tard, je serais bien mieux préparé. Revenir à Daytona fait partie des possibilités car en janvier le calendrier est vide. Au lieu de faire du sport, on peut piloter en course.”
Le double Champion du Monde de F1 a apprécié le pilotage d’un prototype : “On était la plus vite des Ligier et maintenant je sais que je peux piloter un prototype à haute vitesse bien plus facilement qu’il y a une semaine. Je connais l’environnement, le trafic et la nuit. la longueur des relais fait que la fatigue est plus importante qu’en F1. Pour ma part, j’ai plus connu un souci de siège car il faut faire un compromis. La fatigue est plus présente la nuit car il y a moins de sommeil. C’est un peu comme si vous preniez une voiture de location à Barcelone pour rouler toute la nuit jusqu’à Séville et rejoindre l’hôtel.”
Si Le Mans devait être à son programme cette année, cela passera forcément après la F1 : “Actuellement, la Formule 1 reste ma priorité. Si quelque chose d’autre devait arriver, ce serait au second plan, même Le Mans. Tout passera après McLaren. Il n’y a pas de date butoir pour que je prenne ma décision pour Le Mans. Je veux y aller mais toutes les cartes ne sont pas entre mes mains. Après la course, je dirai que les chances sont de l’ordre 60/40.” On a entendu toutes les rumeurs à Daytona : présence au Mans, absence au Mans, intégralité de la saison.