Ferrari va s’appuyer sur l’expertise de la F1 pour son programme LMH

Ferrari a récemment annoncé son engagement en Le Mans Hypercar avec un programme qui permettra à la marque de Maranello de participer, pour la première fois officiellement depuis 1973, au Championnat du Monde d’Endurance et aux 24 Heures du Mans.

Le directeur du département Competizione GT de Ferrari, Antonello Coletta, estime que le projet impliquera du personnel de différents secteurs du groupe et qu’il sera possible de s’appuyer sur l’expertise de l’équipe de Formule 1 pour le développement de l’Hypercar qui devrait entrer en piste au printemps prochain et disputer une première course en 2023.

Le personnel travaillant actuellement sur les projets GT de Ferrari sera évidemment fortement impliqué tandis que les membres de l’équipe de F1 et du département des voitures de route sont également prêts à apporter leurs compétences et à créer un lien entre les trois programmes de motorisation hybride.

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L’introduction par la Formule 1 d’un plafond budgétaire pour la saison 2021 a permis à Ferrari de transférer une partie de son personnel de ce programme vers son nouveau projet phare en Endurance. Cependant, la réduction du budget de l’équipe de F1 à 145 millions de dollars cette année n’a pas influencé la décision du conseil d’administration de Ferrari d’approuver un programme LMH.

« Si nous partageons (nos compétences) avec la F1, c’est bon pour nous », a déclaré Antonello Coletta. « Si nous pouvons avoir certaines personnes du département F1, pourquoi pas ? Mais la décision de faire du LMH a été prise pour une question stratégique et non comme une conséquence des nouvelles règles de la F1. Bien sûr, l’expertise du département F1 est cohérente et sera une opportunité pour nous. Ferrari est une entreprise et il est normal que nous partagions toute l’expérience que nous avons dans notre usine. C’est normal pour nous, mais pas parce que nous sommes en LMH. En GTE, c’est exactement la même chose alors que nous n’avons pas l’hybride. Dans tous les cas, nous partageons toute l’expérience que nous avons. »

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Il a également expliqué que la composition de l’équipe LMH de Ferrari était en cours et que l’entreprise n’est pas encore prête à divulguer les personnes qui dirigeront l’aspect technique du projet. De plus en plus de personnes issues des programmes GT vont travailler sur le LMH, associées à du personnel apportant une bonne expérience d’autres départements. « Il est possible que nous soyons sous le même toit et que Ferrari n’en soit qu’un. Avec les nouvelles règles en F1, cela devrait signifier que nous aurons certaines personnes du département F1. »

La décision de Ferrari de réintégrer l’Endurance, via le prototype, a été prise d’un point de vue stratégique car cela donne la possibilité de se battre pour la victoire au général dans des événements comme les 24 Heures du Mans avec une voiture qui offre un lien identifiable avec sa gamme de voitures de route. Ce désir a contribué à faire pencher la balance en faveur de la LMH plutôt que de la plateforme mondiale LMDh qui, bien que moins chère, aurait empêché Ferrari de produire une véritable voiture à part entière en la contraignant à choisir l’un des quatre constructeurs de châssis LMP2 désignés.

Interrogé sur les facteurs qui ont rendu le LMH financièrement viable, Coletta a indiqué que le plafonnement du budget de la F1 est venu comme une coïncidence et que d’autres raisons ont pris le dessus. « Année après année, ce sera plus ou moins la même chose que le GTE ou pas plus cher. Lorsque nous décidons d’aller de l’avant, nous prenons en compte l’économie actuelle et l’économie future. La différence la plus importante est que le coût est vraiment inférieur que celui du LMP1. Dans tous les cas, la décision n’est pas prise en fonction de l’économie, elle est stratégique. »

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Ferrari n’a pas encore confirmé le type de voiture LMH qu’elle développera, Coletta refusant de préciser si le constructeur utilisera un produit de route comme base ou si il créera un pur prototype présentant des éléments de style de modèle de route. Toyota et Peugeot produisent des voitures LMH selon ce dernier ensemble de règles pour 2021 et 2022, respectivement. Le projet Aston Martin Valkyrie, qui a été annulé, devait être basé sur une voiture de route.

Lorsqu’on lui a demandé quel sous-ensemble de règles techniques LMH Ferrari allait suivre, Coletta a répondu : « Je préfèrerai répondre à cette question plus tard. Nous considérons les deux idées. Honnêtement – dans ma tête – la solution est claire. Mais pour le moment, je préfère garder cette décision confidentielle. »

Ferrari s’est fixé comme objectif de faire ses débuts en course début 2023. Son premier essai sur piste pourrait avoir lieu en avril ou mai 2022, mais cela dépendra de la façon dont la pandémie de Coronavirus se déroulera. Selon Coletta, les restrictions liées à la crise sanitaire ont coûté à Ferrari “deux à trois mois” de travail dans les premières étapes de son programme, mais il est convaincu que la voiture sera prête à courir dès la première épreuve de 2023.

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La date de cette première course pourrait dépendre de l’IMSA, à savoir si l’organisateur américain autorisera ou non les voitures LMH à concourir dans sa catégorie reine. La saison de l’IMSA commence généralement par les 24 Heures de Daytona en janvier, plusieurs semaines avant le début du WEC. Il semble que Ferrari souhaite vivement que les voitures LMH soient acceptées à la fois en WEC et en IMSA.