Filipe Albuquerque est l’un des hommes forts de l’European Le Mans Series. Le vice-champion ELMS 2017 évolue toujours au sein de l’équipe anglo-américaine United Autosports, mais aussi en IMSA pour le compte du Mustang Sampling Racing (Cadillac DPi-V.R n°5). Le pilote portugais a fait le point avec nous sur ses deux programmes et sa participation aux 24 Heures du Mans…
Vous êtes en bonne place au niveau du championnat IMSA…
« Je dois dire que je suis satisfait pour le moment. La saison a très bien commencé avec une victoire aux 24 Heures de Daytona. Puis nous avons remporté la course de Long Beach au mois d’avril, ce qui nous a permis d’occuper la tête du championnat. Depuis, nous avons connu un peu moins de réussite et il est vrai que le fait que João Barbosa se soit blessé n’a pas arrangé les choses. De plus, je ne connais pas tous les tracés, je dois donc les apprendre. Cependant, je suis confiant, nous sommes toujours 2e à un seul point de Eric Curran / Felipe Nasr. Il reste trois manches et j’y crois ! »
Est-ce que votre victoire aux 24 Heures de Daytona est la plus belle de votre carrière ?
« Je pense que oui, c’est une belle et importante victoire. Pour moi, la course la plus importante reste les 24 Heures du Mans, c’est l’épreuve à gagner ! Derrière, il y a plusieurs courses d’endurance de légende comme Daytona et Sebring. Donc oui, c’est une course qui marque ma carrière. »
Par contre, un peu moins de chance cette année avec la Ligier JS P217 en ELMS ?
« L’équipe n’a pas été heureuse lors des dernières courses, donc j’aimerais bien que ça tourne en notre faveur ici en Autriche. Nous n’avons pas forcément commencé de la meilleure des manières. A Monza, ce n’était pas vraiment le circuit le plus favorable pour la Ligier. En plus, nous avons eu plusieurs neutralisations qui n’ont pas arrangé notre situation. Nous nous battons, nous avons comblé un peu l’écart avec ORECA grâce au joker, mais le niveau a sérieusement augmenté depuis un an. Ici au Red Bull Ring, je pense qu’une place parmi les trois premiers serait un bon résultat. Nous avons le potentiel pour atteindre nos objectifs et ce circuit convient bien à notre voiture. »
Comment se sont passées vos 24 Heures du Mans ?
« Tout comme en ELMS, nous avons fait de vrais progrès au Mans avec cette auto en termes de vitesse, mais nous n’étions pas les plus rapides, particulièrement lors des qualifications. Un autre élément est à prendre en compte : les pneus. Cette année, les Michelin étaient plus rapides que les Dunlop comme on a pu le voir avec la voiture du Panis-Barthez Compétition. En course, nous avons été malchanceux avec d’abord une pièce qui s’est envolée dans la première heure. Cela nous a coûté plus de sept minutes pour réparer. Nous avions un bon rythme de course, mais pas pour suivre celui de l’ORECA 07/G-Drive Racing. Nous n’étions pas si loin de l’Alpine et je reste persuadé que, sans ce souci en début de course, nous aurions pu finir sur le podium. Malheureusement, nous avons eu un accident, un piège inattendu pour notre rookie Paul Di Resta. C’est comme ça, c’est Le Mans, une course tellement spéciale. Ça lui est arrivé, ça aurait aussi pu m’arriver. Je suis donc globalement satisfait de notre performance et, en même temps, un peu frustré car je sais que le podium était à notre portée. Un point positif, l’autre voiture, qui a eu quelques petits soucis, est montée sur le podium.»
Par contre, votre nom n’apparaît pas sur la liste des engagés des Total 24 Heures de Spa…
« Oui, cette année, je suis vraiment très occupé entre l’IMSA pour Cadillac et l’ELMS pour le compte de United Autosports. Je suis pleinement satisfait de mes deux programmes et je ne pense pas avoir besoin d’une course de GT maintenant. »
Avez-vous un projet pour revenir en WEC dès l’année prochaine ?
« J’aimerais bien, pour être honnête. Cependant, je souhaiterais tellement que le WEC et l’IMSA n’aient plus à l’avenir de clash de dates. J’ai deux « amours » l’IMSA et le WEC et je souhaiterais bien pouvoir faire les deux. J’ai déjà disputé le WEC en LMP2 et j’avais pris énormément de plaisir et j’aimerais y revenir. De l’autre coté, je cours pour un constructeur comme Cadillac et c’est génial. Arriver à combiner les deux serait génial, c’est juste une histoire de dates. Si ces deux entités pouvaient se parler un peu plus… »