L’IMSA a tranché ! 2021 marque la dernière année des GTLM comme catégorie reine du GT en WeatherTech SportsCar Championship. On vous dit depuis des années que la discipline Endurance est une histoire de cycle et 2022 sera l’arrivée d’une nouvelle ère. Exit le GTLM, place au GTD-Pro et GTD. Suite à cette annonce, les réseaux sociaux ont été très actifs avec beaucoup d’entre vous qui attendent maintenant la même chose du côté de l’ACO et de la FIA pour permettre aux GT3 de venir rouler en WEC et donc aux 24 Heures du Mans. Bonne idée ? Tout dépend de la façon dont on voit les choses.
Avant de parler de l’avenir, un bond dans le temps s’impose. En 2008, l’American Le Mans Series est dans le dur avec sa catégorie GT1 qui ne comprend que les deux Corvette C6.R à plein temps et l’Aston Martin DBR9/Bell Motorsports sur quatre meetings. Sans grande surprise, Corvette Racing remporte le championnat avec 270 points contre 70 à Bell Motorsports. Pendant ce temps, le plateau GT2 est supérieur à 10 autos. Corvette Racing reviendra en GT1 aux 12 Heures de Sebring 2009 pour un dernier baroud d’honneur dans la catégorie. En 2009, on comptait encore six GT1 en Le Mans Series et six aux 24 Heures du Mans alors que le Championnat du Monde GT1 n’avait pas encore pris son envol. Un an plus tard, l’ACO décidait d’abandonner les GT1 pour 2011 et laisser les GT2 (GTE) en catégorie reine du GT au Mans.
Une décennie plus tard, on se retrouve avec la fin des GTLM (GTE) en IMSA pour laisser le champ libre aux GTD (GT3). Est-ce pour autant qu’il faut en faire de même pour le WEC, l’ELMS et Le Mans ? Selon nous, la réponse est non sur le court terme.
Avec deux Corvette C8.R et une Porsche 911 RSR-19 cette saison en GTLM, l’IMSA n’a pas d’autre choix que de stopper l’hémorragie avec une catégorie qui tend à disparaître, d’autant plus que les GTD sont déjà présentes (en nombre) dans la série.
On entend souvent que les Américains sont pragmatiques, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut s’engouffrer dans la brèche pour prendre les mêmes décisions sans réfléchir. Il est vrai que les GTE sont trop chères, beaucoup trop chères, surtout pour rouler dans si peu de championnats à travers le monde. Il ne restera plus que l’ELMS et le WEC en 2022 pour les accepter.
Reproduire ce qui a été mis en place à la fin de la précédente décennie est certainement la meilleure chose. On a laissé 2009 et 2010 avec les GT1 avant de dire stop. Laisser 2022 et 2023 avec les GTE actuelles avant le passage aux GT3 a le mérite de représenter une période de transition et surtout de permettre aux clients d’amortir encore un peu plus leurs autos. Sans la présence de Corvette Racing au Mans en 2020, on comptait tout de même 30 GTE, soit la moitié du plateau, ce qui n’est pas rien.
Porsche a livré il y a peu dix nouvelles 911 RSR, le plateau WEC est composé de 17 GTE et on attend maintenant les engagés ELMS. On ne va tout de même pas dire aux clients qui ont investi plus d’un million d’euros l’unité que leur monture ne sera pas éligible en 2022. Patienter jusqu’à 2023/2024 semble plus judicieux, ce qui permet de préparer les équipes et les constructeurs à passer à la catégorie GT3. Avec le développement de la catégorie Hypercar, l’avenir du GTE est de toute façon dans l’impasse. Des gentlemen vont préférer passer en LMDh pour tenter quelque chose dans la catégorie reine et d’autres venant du GT3 vont vouloir aller au Mans dans cette catégorie.
A terme, il peut y avoir une quinzaine de constructeurs aux 24 Heures du Mans à l’horizon 2024, si tant est que cette situation sanitaire nous lâche la grappe définitivement. Le Mans Hypercar, LMDh, LMP2, Hydrogène, GT3-Pro, GT3-Am pourraient bien être les catégories de demain…