Oui année remarquable et mémorable.
Comme beaucoup j’avais fait un trait sur cette édition ; ca serait limité à la TV.
Et puis, certaines obligations me ramenant dans ma Mayenne natale ce WE, j’ai craqué. Pour le “bruit et l’odeur”, je serai donc tanké au virage d’Arnage, sur le rail de la sortie du rond-point, ce samedi vers 14h30. Pour au moins entendre les Porsche se lancer à l’assaut du virage éponyme en montant successivement tous les rapports. IL me fallait au moins cette dose !
Départ donc samedi matin, VTT suspendu au porte-vélo de la voiture.
Jour de marché à Arnage, je trouve quand même facilement une place sur le parking de la mairie.
Ma journée vélo s’annonce en plus plutôt belle : le poncho de pluie est dans le sac, calant les bières belges, mais ce sera son seul usage pour la journée.
Les jambes tournent bien sur cette route que je sillonne habituellement en juin sur un autre fier destrier qui me donne une allure plutôt singulière. Arrivé tôt à Arnage, je souris à la vue du plateau remorque avec ses gradins aménagés par les heureux voisins du virage. Mais je suis quand même arrivé tôt… Plutôt que d’attendre le départ que je voulais apprécier à cet endroit, je poursuis ma route en modifiant quelque peu mon programme de la journée établi quelques jours plus tôt.
Direction donc “la Cossasière” et le petit chemin dans les bois pour me rapprocher du poste de commissaires établi à son extrémité. Accueil courtois de l’agent de sécurité. Pas d’histoires en vue. Déjeuner et nouvel échange avec la Gendarmerie qui patrouille au sujet de mes intentions. Clean et calme.
Les autos tournent, pour la mise en grille ; ca sonne déjà pas mal.
A noter aussi le passage d’une turbine à un moment donné. La voiture à hydrogène peut être ?
Et enfin l’heure du départ.
Les grondements sont lointains. Puis le son se rapproche.
Et enfin toute la meute passe devant moi, à environ 80 / 100 m.
La vitesse est telle que je n’aperçois qu’un entrefilet de couleur des voitures au niveau du sifflet aménagé au poste des commissaires. Et un son de “sabre laser” façon Star Wars qui se détache à chaque passage des protos. Jamais entendu ça jusqu’alors.
Je reste quelques tours à profiter.
Puis direction les bois par le petit chemin bien aménagé. La montée est rude. Pas grand monde. Ni contrôle ou présence de gendarmes. Vue dégagée depuis les hauteurs. A environ 400 m en amont du circuit. Puis descente vers le circuit pour être plus proche. Trèèèèèèès proche même. J’apprécie quelques temps l’effet Doppler à cet endroit que j’espère avoir figé pour l’éternité dans la mémoire video du téléphone. Et je m’essaye aussi à la Boubouille Touch avec l’appareil photo. Mon jury appréciera peut être.
Et la balade se poursuit vers le virage de Mulsanne où je débarque au niveau du contrôleur qui s’étonne de me voir là. Il m’indique la sortie. Au niveau de l’antenne relais de la rue du Sablon. Je pédale… tranquille… au niveau de l’ancienne butte spectateurs… vraiment tranquille… la commissure gauche des lèvres est à peu près à ce niveau là… la commissure droite guère plus basse. Quelques photos. Et c’est la sortie pour prendre la direction des Hunaudières. Le second contrôleur est également bien courtois pour m’indiquer le tout petit chemin. La radio est branchée. Mais je suis de très loin la course car l’essentiel est d’être là, pour le bruit essentiellement. Et quasiment personne aux alentours. C’est étrange comme ambiance.
Tentative de pénétrer dans le camping des commissaires en face du Carrefour Market ; échec.
Tentative de se rapprocher de la piste quelques centaines de mètres plus en amont ; échec.
Tentative de se rapprocher au niveau de l’hôtel ; échec.
Bon… pas grave c’était effectivement ce qui me pendait au nez. Demi-tour et retour au rond-point du Carrefour Market où le rétrogradage des rapports est bien sympa à entendre quand même. Pour la vue sur les autos, ce sera donc niet dans ce secteur.
Et puis, c’était quand même sympa dans les bois entre Mulsanne et Indianapolis. Donc on y retourne. Le virage d’Arnage devra donc encore attendre.
Et là je rentre dans la Quatrième dimension où tu oublies où tu es réellement…
Bien sûr que les gendarmes postés au rond-point de l’Avenue Mitterrand / rue du Stade, déjà bien étonnés de t’avoir vu arrivé dans leur dos quelques minutes auparavant, tiquent quand tu leur dis que tu rentres chez toi… par là justement… et que t’as oublié le passe que tous les résidents ont reçu… mais ça le fait. Tu reviens vers la rue du Sablon… Et là l’accueil est moins courtois au niveau la voirie qui borde l’ancienne butte spectateurs au moment où tu te fais à nouveau choper… L’échange est court. Ma défense est irrecevable. Et c’est pas parce que je viens de passer par là que le retour est offert… Donc c’est la sortie, avec véhicule d’escorte et ouverture du Grand Portail. Royal ! XD. Allez tout le monde est souriant au final. Ca fait partie du jeu.
Mais c’était vraiment quand même bien sympa l’effet Doppler dans les bois… Donc quittant le virage de Mulsanne et chemin faisant en direction du rond-point où il va falloir que je m’explique pour la 3ème fois avec les gendarmes qui y sont postés, je cherche un passage possible, plus proche que la Cossasière… Côté Gendarmes, coup de chance, il y a eu relevé de postes. Des petits nouveaux qui posent pas de question et me laissent filer. Donc où trouver un nouveau point d’entrée ? Les abords du stade sont fermés. Mais pas au niveau de la bordure ouest. Et là… c’est vraiment du grand n’importe quoi ! Plutôt que de faire demi-tour et continuer sur la rue du stade pour tourner dans le bois ensuite, je pars à travers bois, le VTT sur le dos, pour 400 m de traversée ! Objectif : le château d’eau qui constitue mon seul point de repère. C’est long. Difficilement franchissable. Passage sous les lignes haute-tension. Un premier fossé. Puis un second en bifurquant vers la droite car je suis trop à droite du château d’eau et dans le viseur des contrôleurs. Et enfin une vieille mare et les vestiges d’un chemin qui me ramène à l’endroit où je veux, après un contrôle des gendarmes qui sont désormais bien présents en nombre dans le secteur. Je suis ruisselant de sueur. Mon sac s’allège en conséquence. Mais le son depuis les hauteurs est bien appréciable. Par contre, les chasubles fluo orange et gilets bleus sont bien visibles en contrebas sur le chemin ; donc se rapprocher encore du circuit ce ne sera désormais plus possible. Dommage…
Donc Arnage ! Objectif premier !
Il y a du monde sur le plateau remorque. D’autres ont ramené leur escabeau au niveau du rail. Ou dans le jardin situé en face. Un autre est monté sur son vélo au niveau du panneau indicateur du rond-point. Je m’installe, debout sur le rail, un pied dessus et l’autre bien calé dans le poteau de soutien, en face d’une brèche dans le grillage qui n’a pas été masquée par l’ACO, dans l’alignement de la piste qui ramène les autos vers les Porsche. La vue des gros culs, le son, l’odeur des gaz d’échappement et de l’essence pas entièrement brûlée. Le pied ! Les gendarmes font acte de présence mais ne cherchent pas misère. C’est pas l’attroupement sur le rail non plus. Les gens viennent et repartent. De longues minutes se passent ainsi. Je ne quitte pas mon poste. Je suis en Première Classe ! J’alterne la radio et le son des autos au fond des oreilles. Je fais le plein de décibels. 452 jours d’attente. Mais ca y est. Le contrat est respecté. Quelques photos à nouveau et de la video pour figer l’instant. Et un membre de l’ACO demande à tous de déguerpir du rail… Jaloux et mauvais !!! Un gendarme nous indique néanmoins que la butte du Décathlon est accessible. Mais ca fait quand même loin. Et puis je me fais embarquer par un jeune qui connais bien le coin. On pédale tranquille. Mais mon arrière train commence à siffler. Tout est vide partout. C’est désert. La nuit est en train de tomber. Les pourtours du circuit sont vides. Partout de grands espaces vides. Pas de traces des Danois au camping de l’Epinette (?). On arrive au KFC pour le ravito. Pas de bol, régime SC au niveau de la piste. Dommage car la vue est sympa. On repart, à la fermeture du fast food, pour passer en face, via le tunnel aménagé au Tertre Rouge pour atteindre via un large contournement cette fameuse butte du Décathlon. Nouvel arrêt au niveau du stade de foot. Les lueurs des phares dans la lignée de peupliers me mettent des étoiles plein les yeux. Le lancement des autos enfin libérées du SC dans les Hunaudières pleine balle dans la nuit, ah ouais putain c’est booooonnnnnn ! J’ai le derrière en compote mais ca vaut le coup. Encore quelques videos et c’est reparti pour notre périple. Nouvel arrêt sur le rond-point du “Tertre Rouge” où pas mal de personnes sont rassemblées. Et à nouveau un SC. Vraiment pas de bol. La radio est débranchée depuis longtemps. Je ne suis pas dans la course. Mais je suis au Mans. De ce poste, on voit bien les autos qui serpentent lentement depuis la passerelle Dunlop. Et il fait toujours chaud. On repart vers la gare des tramway pour espérer couper au plus court. Mais non pas de passage “clair”. Mes forces m’abandonnent. Totalement cuit. La butte du Décathlon ne sera pas pour moi et j’abandonne mon compagnon d’échappée. Je ne prends pas le courage de remonter le “mur” qui me sépare du rond-point du Tertre Rouge pour apprécier les autos lancées à fond maintenant. Je reprend le tunnel, direction Arnage et le parking de la mairie pour le retour ; objectif canapé et la TV pour une partie de la nuit. Je repasse derrière le karting où je salue la contrôleuse qui m’a aimablement ravitaillé en eau auparavant, tellement j’étais sec. Je repasse devant Beauséjour, vide, le camp des Danois, vide, le virage Porsche, vide, mais encore du son qui fend l’air où le brouillard commence à se lever. L’atmosphère de la route de Ruaudin est particulière.
Arrivé à la maison , le Marchand de Sable passera finalement plus tôt que prévu.
Et c’est déjà dimanche matin pour la suite et la fin de la course.
Avec ce jingle de pub à la TV qui revient trop souvent et qui ne t’incite vraiment, mais alors vraiment pas, à aller acheter du matériel de bricolage aujourd’hui. Tu lui préfères largement te repasser les videos et les photos prises la veille. C’était un autre jour. Il y a déjà une éternité. Dans une autre Dimension…
