Franck Dezoteux est tout d’abord un vrai passionné de sport automobile et un fan absolu de Ferrari. L’homme rêve de 24 Heures du Mans et a décidé de se donner les moyens d’y participer un jour… sur une Ferrari bien sûr ! Endurance-Info a contacté le pilote français afin qu’il nous donne plus d’explications sur son beau projet qui doit l’emmener au Mans en 2022.
Vous avez commencé l’année de la plus belle des manières en gagnant en Roscar à Magny Cours avec une Renault R.S.01. Vous allez maintenant vous diriger vers la Michelin Le Mans Cup…
« Tout à fait, nous allons débuter en Michelin Le Mans Cup début juin au Castellet. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore deux ou trois ans, je ne roulais pas. J’ai fait de la Ligier JS Cup en 2020, puis la Roscar et bientôt le GT3. J’y vais étape par étape, c’est pour cela que je ne ferai pas Barcelone, je me donne un peu de temps. »
Vous serez sur une Ferrari 488 GT3 préparée par AF Corse. Pourquoi ce choix ?
« Ferrari, c’est ma deuxième religion et quitte à commencer en GT3 autant le faire au sein de la référence chez Ferrari ! »
Quelles seront vos ambitions ? Découvrir le monde de l’endurance et le trafic au milieu des LMP3 ?
« Tout à fait. Vous avez raison de le dire, je dois emmagasiner de l’expérience. Le trafic est en effet un élément que l’on doit beaucoup travailler. Je suis dans un programme un peu en accéléré qui a débuté fin 2019 et qui doit m’emmener jusqu’à juin 2022 si tout va bien, c’est-à-dire jusqu’aux 24 Heures du Mans. »
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce programme ?
« C’est grâce à Felix Barré de 2SM Pilotage de Saint-Malo (qui a longtemps officié chez IMSA Performance). Je l’ai rencontré l’an dernier dans le championnat Ligier. J’avais un peu de mal à me situer dans ce championnat et je dois bien avouer que je n’étais pas loin d’arrêter la compétition. J’ai alors discuté avec lui et il m’a dit qu’avec la hargne que j’avais, l’amour que j’avais pour le sport automobile et Ferrari, c’était quand même dommage d’arrêter là. Il m’a alors demandé ce que je voulais faire et je lui ai répondu qu’en tout bon fan de la marque italienne qui se respecte, j’aimerais faire les 24 Heures du Mans avec une Ferrari.
On s’est donc alors mis un programme en tête avec des courses qui se présentaient en fonction de la pandémie de Covid. J’ai donc fait du Roscar en 2019 au Castellet, le Roscar 100 à Magny Cours il y a quelques semaines et je me suis inscrit en Ultimate Cup Series sur une RS01. Le but est de passer de la Ligier à la RS01 puis à la GT3 en Michelin Le Mans Cup. J’ai besoin de m’habituer à des voitures plus puissantes au fur et à mesure. Je vais faire Road to Le Mans cet été. Ce sera une partie de mon rêve qui va alors se réaliser, rouler sur le grand circuit du Mans. Ensuite, nous avons prévu de faire les 24 Heures de Barcelone ainsi que deux jours de tests avec une Ferrari 488 GTE AF Corse. Nous souhaitons disputer la dernière manche ELMS à Portimão en octobre 2021 en GTE. Pour finir, en 2022, nous désirons nous inscrire en ELMS et disputer les 24 Heures du Mans. Pour cela, il faudra que l’on ait l’aval des organisateurs. Je suis en parallèle un programme de perfectionnement. Pour le moment, cela va dans le bon sens, cela tient la route puisque j’ai gagné tout seul la manche de Roscar à Magny Cours.»
Qui sera votre coéquipier en Michelin Le Mans Cup ?
« Stéphane Tribaudini, ancien champion de France GT4 Am en 2017 et champion AM Cup en GT World Challenge. Il a gagné les 25 Heures de Spa en Am l’an dernier aussi. J’ai disputé trois ou quatre courses en Ligier JS Cup avec lui l’an dernier. Il fera aussi toute la saison Ultimate avec moi en plus de la Michelin Le Mans Cup et de Road to Le Mans. »
Avez-vous déjà une idée des pilotes qui vont vous accompagner en GTE au Mans ?
« Je ne peux pas révéler les noms maintenant par égard pour eux et leurs engagements. L’un des deux est très connu et a remporté les 24 Heures du Mans. »
Vous allez avoir un sacré programme. Comment vous préparez-vous ?
« Je me suis acheté un simulateur que j’ai installé dans mon garage et je fais beaucoup de préparation physique, mais j’en faisais déjà avant. Elle est juste plus spécifique au sport auto. Je travaille à Bruxelles la semaine et je suis chez moi au Touquet le week-end ce qui me permet, sur le chemin, de m’arrêter à Croix en Ternois où je roule régulièrement en Formule 4. J’ai vraiment envie d’accomplir ce rêve des 24 Heures et je me donne les moyens de le faire. Je ne le ferai certainement qu’une fois dans ma vie, je veux que ce soit bien !»
Vous parlez beaucoup des 24 Heures du Mans. Que représente cette course ?
« C’est lié à ma passion Ferrari. Je connais les 24 Heures du Mans comme tous les pilotes, mais le fait que Ferrari y ait gagné souvent (neuf fois de 1949 à 1965, ndlr) m’attire encore plus. Comme je l’ai dit, Ferrari est ma religion sportive et je vis avec cette marque, elle est entrée dans mon cœur depuis que je suis tout gamin. Je dirais même que c’est Michael Schumacher (voir son casque hommage, ci-dessus) qui a fait que j’ai commencé le sport auto. »