Suite de notre entretien avec l’un des hommes forts de la Scuderia Cameron Glickenhaus car Franck Mailleux connait très bien l’équipe puisqu’il roule avec depuis des années en GT, notamment aux 24 Heures du Nürburgring. Le Français nous parle de son programme d’essais, de course et de la GT…
Quel va être votre programme d’essais ?
« Nous n’avons pas de visibilité, ils sont la tête dans le guidon à l’usine pour assembler le châssis #1 avec son moteur. Cela avance plutôt bien par rapport au dernier planning qui a été fait. C’est un vrai challenge en termes d’approvisionnement surtout au niveau de toutes les pièces. En même temps, il se projette dans la deuxième voiture. L’objectif est clairement d’être à Portimão (pour la première manche WEC) avec une auto et, un gros ‘peut être’, avec la 2e pour les essais Tests et vraisemblablement une seule pour la course. Nous ne pouvons pas arriver au Portugal sans avoir fait rouler un peu la voiture donc c’est, à mon avis, ce qui va être planifié avec un rollout et un performance test en Italie. Les deux prochaines semaines vont se passer à l’atelier, le mois de mars se déroulera à l’atelier avec la 2e voiture à construire et sur circuit avec la première. »
Et celui de course en sachant que vous avez un clash avec les 24 Heures du Nurburgring et la Journée Test des 24 Heures du Mans ? Pour finir ferez vous Le Mans car vous êtes sept ?
« De notre coté aussi, il y a beaucoup d’interrogations. Jim a fait un choix de prudence au niveau des clashs car je ne suis pas le seul dans ce cas là, il y a aussi les deux de l’IMSA, Olivier (Pla) et Pipo (Derani). Il y a aussi la situation sanitaire qui joue et qui doit nous amener à être prudent. Un pilote supplémentaire est donc une bonne idée s’il y a quelque chose qui ne va pas, que ce soit avant les 24 Heures du Mans, à Spa, ou ailleurs, il faut être en mesure de faire monter quelqu’un rapidement dans la voiture. C’est le choix de Jim d’en prendre sept, de faire les premiers essais et de définir très rapidement qui pourrait rouler avec qui. Cela sera annoncé ultérieurement et je laisse le soin à l’équipe de le faire. »
En parallèle, vous continuez en GT avec Scuderia Cameron Glickenhaus avec les 24 Heures du Nurburgring en ligne de mire avec la SCG 004C?
« Tout à fait ! C’est quelque chose qui m’anime vraiment car je suis un amoureux de ce circuit et de cette ambiance même si en 2020 ce fut vraiment différent. James Glickenhaus et Luca Ciancetti le savent bien. Ils ne m’ont rien encore confirmé, mais j’aimerais continuer et retrouver mes coéquipiers de l’an dernier à savoir Felipe Laser et Thomas Mutsch car cela fait maintenant quelques années, notamment avec ce dernier, que l’on roule ensemble. Nous avons développé la 003, maintenant il reste la 004 à faire évoluer donc je souhaiterais retrouver mes compagnons du début pour continuer dans ce championnat. On verra ensuite par rapport au clash avec l’ACO ou si on réussit un effort logistique pour faire des allers retours entre l’Allemagne et le Mans pour la Journée Test. Ce sera un vrai jeu d’équilibre ! »
Donc on pourrait avoir des essais communs entre la 004 et la 007 ?
« C’est un peu l’esprit de Jim. Comme tout le monde le sait, c’est un grand collectionneur de voitures et il aime les belles photos. En faire une où il est présent avec la 003S, la 004C et la 007 LMH et toutes les personnes qui ont été impliquées dans les différents projets est quelque chose qui l’anime. Cela ne m’étonnerait donc pas qu’il essaie d’organiser des journées tests où il y a toutes ses voitures. »
Cela vous fait un gros programme entre les essais GT, les essais LMH, les courses, Le Mans, le Nürburgring…
« Oui, c’est une vraie satisfaction ! J’attends maintenant que tout cela soit organisé en termes de planning pour y voir plus clair. Cela n’a pas encore été fait, mais c’est logique. Ils attendent de voir comment la voiture fonctionne, si elle peut rouler. On est sept à faire rouler donc forcément sur une seule journée, cela prend du temps à installer les pilotes et on ne développe pas forcément la voiture. Il va donc falloir rester cohérent, calme, patient de mon côté et aussi des six autres parce que nous n’aurons pas tous la chance de rouler tout de suite. Romain (Dumas) va certainement retrouver des connaissances chez Joest Racing et il fera partie des personnages clés du développement. Je ne le connais pas bien, j’espère passer beaucoup de temps avec lui, l’écouter, prendre de l’expérience, et jouer ce rôle de ‘liant’ que nous aurons tous les deux. D’un coté, Podium Engineering et Luca Ciancetti avec qui j’ai de très bonnes relations depuis longtemps et avec qui je sais travailler, de l’autre Romain qui connait très bien Joest. Je pense que nous avons tous les deux un rôle qui va au delà de ce qui peut se passer derrière le volant. En tant que pilote, nous devons souder ces deux entités. Il ne faut pas l’oublier : ce sont des aventures humaines avant tout et c’est cela qui fait gagner ! »
Il va falloir jongler entre tout cela et votre vie professionnelle…
« Tout à fait, il va falloir s’organiser. Il y a la vie pro, le sport automobile, mais aussi la vie familiale. La partie personnelle arrive en premier avec mes deux enfants. Je veux qu’ils puissent profiter de moi et moi d’eux. Tout cela peut très bien se faire dans le cadre du sport automobile, moins dans la vie professionnelle, je ne les emmène pas au bureau (rires). Les trois « activités » sont incompatibles, donc il faudra faire certains choix au niveau de la vie professionnelle. J’ai la chance d’être très bien entouré dans l’entreprise et les gens comprendront. Il faut aussi dire que tout cela est, pour le moment, concentré jusqu’en juin / juillet. Dans le 2e semestre, cela sera forcément un peu plus calme, on pourra alors revoir l’organisation ! »