Quand on participe aux 24 Heures du Mans à dix reprises en GT, qu’on remporte sa catégorie à deux reprises entre 2005 et 2014, sans oublier les titres internationaux, on veut toujours rester au plus haut de la scène internationale. Malgré le fait de faire partie des équipes de pointe, IMSA Performance reste en dehors de la classique mancelle. L’équipe rouennaise dirigée par Franck Rava et Raymond Narac est passée du GTE au GT3 pour arriver maintenant en GT4. IMSA Performance reste sur un succès en FFSA GT dans les rues de Pau. Cette présence en GT4 se fait en parallèle aux meetings historiques et Porsche Club Motorsport France. Du temps de son partenariat avec la Matmut, IMSA Performance a remporté sa catégorie aux 24 Heures du Mans, aux Total 24 Heures de Spa, sans oublier un succès au général aux 24 Heures de Dubai.
Cela fait maintenant quelques années que Franck Rava et Raymond Narac essaient de remettre sur pied un programme en GTE avec en point d’orgue les 24 Heures du Mans. « Revenir en GTE n’est pas simple », nous a confié Franck Rava. « Une Porsche 911 RSR de base vaut 1 million d’euros, ce qui représente beaucoup d’argent. De plus, l’écart avec la catégorie LMP2 est trop important. On retrouve en LMP2 des pilotes Am qui étaient dans le passé en GTE. Tout le monde dispose quasiment du même produit, ce qui fait que tout est un peu noyé. Aujourd’hui, les Am se dirigent vers la catégorie LMP2 car cela coûte moins cher. Aller en GTE-Pro est impossible pour une équipe privée. »
Dans le passé, IMSA Performance pouvait cumuler plusieurs programmes avec sa monture, aussi bien en European Le Mans Series, International GT Open, FFSA GT, VdeV Endurance Series et les 24 Heures du Mans. « On arrivait à disputer quatre à cinq championnats », se souvient Franck Rava. « Il était possible de l’amortir sur plusieurs saisons. Au fil du temps, il faut aussi de plus en plus de personnel pour s’occuper d’une GTE. Les choses évoluent tellement vite. On parle maintenant d’un minimum de 20 personnes pour une seule auto. La séparation des modèles ACO/SRO et le développement du GT3 n’ont pas aidé. Si on pouvait faire avec le même châssis les 24 Heures du Mans, les Total 24 Heures de Spa et les 24 Heures de Barcelone, ce serait l’idéal. »
Avec des GT3 qui vont de plus en plus vite et des GTE qui sont “castrées” niveau puissance, l’arrivée des GT3 au Mans permettrait de redistribuer les cartes : « Voir des GT3 au Mans serait parfait, mais les demandes pourraient bien être trop nombreuses. Ce n’est pas un souci de produit car les GT3 sont capables de disputer une course de 24 heures sans le moindre souci. Il faut aussi penser qu’une GT3 va aussi vite qu’une GTE pour beaucoup moins cher. »
IMSA Performance aurait pu opter pour la catégorie LMP2, ce qui n’est pas aussi simple que cela, comme le souligne Franck Rava : « On avait une image Porsche et c’était compliqué de passer en LMP2. Maintenant, nous n’avons pas l’opportunité ni les partenaires. Nous avons eu la chance de relever les différents défis sachant que nous sommes arrivés au Mans sans se poser la moindre question. C’est une chance pour nous d’avoir été pris au Mans en arrivant de la Cup et du Championnat de France FFSA GT. L’équipe est française, nos pilotes étaient français et notre partenaire principal était aussi français. Aujourd’hui, rien ne dit qu’on serait pris. Financièrement, on ne savait pas où on partait. Notre première ambition était de finir la course. Maintenant, il faudrait à tout prix gagner. Être à haut niveau en GTE manque avec, comme objectif, de relever des défis comme l’ELMS, le FIA WEC et Le Mans. Il manque un partenaire important pour y retourner. »
En attendant un éventuel retour sur la scène internationale, IMSA Performance roule en GT4 : « Le GT4 est, pour nous, un challenge. Le but est d’être devant en GT4 comme en Classic où nous avons débuté il y a deux ans en partant de zéro. Notre métier numéro un est d’être concessionnaire. On ne peut pas acheter une GTE ou une GT3. »