Comme son coéquipier et ami Jean-Baptiste Lahaye, François Heriau découvre la catégorie LMP2 cet hiver en Asian Le Mans Series sur la Ligier JS P2/Panis-Barthez Competition. Le tandem de la #35 peut s’appuyer sur le troisième homme, Matthieu Lahaye. Pour ce rendez-vous de Fuji, François Heriau fait cause commune uniquement avec Matthieu, la femme de Jean-Baptiste attendant un heureux événement. Dès Shanghai, le Breton a montré de belles choses, lui qui fait partie des purs pilotes Bronze de la série.
Comment se passe vos débuts en Asian Le Mans Series ?
“Très bien ! On prend tous beaucoup de plaisir à être là dans une ambiance professionnelle mais détendue. Les courses sont sympas, le championnat bien organisé et Panis-Barthez Compétition fait tout ce qu’il faut pour nous donner la meilleure auto possible. Je n’ai pas le moindre regret à avoir franchi le pas. C’est toujours sympa de pouvoir se mesurer à d’autres pilotes Bronze.”
Rouler en Asie vous permet de mieux appréhender le pilotage d’une LMP2 ?
“Avant Shanghai, je n’avais jamais eu l’occasion de rouler dans ce type de voiture car les cinq tours bouclés à Magny-Cours ont juste permis de faire connaissance avec la Ligier JS P2. Ces LMP2 restent parfaites pour débuter dans la catégorie. Quand on voit le niveau de performance des LMP2 actuelles, la marche à franchir est importante en venant du LMP3. Le niveau en European Le Mans Series est vraiment élevé pour un gentleman en LMP2.”
Sauf erreur, vous êtes le seul pilote (avec Jean-Baptiste) à avoir franchir toutes les étapes en prototype depuis la Funyo, à chaque fois sur des programmes complets : Funyo, CN, LMP3, LMP2. Vous pensiez en arriver là un jour ?
“Pas une seule seconde ! J’ai débuté en Funyo il y a maintenant dix ans. La formule d’appel est une très bonne école sachant que c’est un championnat monotype où le pilote fait la différence sur des courses de 20 minutes. Il faut donc être de suite dans le rythme. Mon père est un ami proche de Yves Orhant, le concepteur des Funyo. Voilà pourquoi j’ai débuté en Funyo. A 20 ans, je ne pensais pas une seule seconde piloter un jour une voiture de course. Alors une LMP2…”
Le passage chez Ultimate a permis de gravir les échelons ?
“On a débuté l’aventure Ultimate car Matthieu voulait rouler à nouveau et Jean-Baptiste voulait quelque chose de nouveau. Je me suis greffé à l’équipage. Maintenant, le rêve ultime serait de voir Ultimate au départ des 24 Heures du Mans. Avoir Matthieu à mes côtés en CN a été un vrai plus compte tenu de son expérience. C’est le coéquipier idéal pour m’accompagner sachant que Jean-Baptiste est un Silver talentueux. Nous sommes amis dans la vie et on passe beaucoup de temps ensemble tous les trois.”
L’expérience avec Panis-Barthez Compétition est positive ?
“Le team me fait voir autre chose même si j’avais pu goûter à une autre équipe de pointe avec Graff. Le gros avantage de Panis-Barthez Compétition reste le professionnalisme de toute l’équipe mais dans une ambiance très chaleureuse. C’est similaire à ce que l’on a chez Ultimate mais à un niveau supérieur. Je me suis toujours très bien entendu avec Simon (Abadie) et Olivier (Panis) s’implique beaucoup dans l’équipe. Tout le package fait que ça fonctionne très bien. On sait que tout est parfaitement préparé avec Sarah (Abadie) qui veille au grain sur ce programme. On sent que la pression est moins forte dans ce championnat qu’en European Le Mans Series. Tout le monde est nettement plus détendu, mais toujours avec le même sérieux. Il y a une vraie convivialité entre les équipes.”
Le Mans sera la prochaine étape ?
“C’était le rêve de départ et bien entendu, on l’a toujours en tête. On regarde, on étudie, on prend des infos. Si on y va, on souhaite conserver au maximum l’esprit de notre équipe avec l’objectif d’y aller tous les trois dans la même auto. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne fera pas n’importe quoi car cela demande un budget conséquent.”
La catégorie LMP3 ou le GT font partie des pistes pour 2019 ?
“Poursuivre en LMP3 n’est pas à exclure car c’est un produit que l’on maîtrise bien. Nous ne sommes pas fermés à rouler en GT mais certainement après le cycle LMP2. En attendant, nous allons tout faire pour disputer une belle saison Asian Le Mans Series. Rouler dans la catégorie reine est quelque chose d’assez excitant.”