Titrée la saison passée en European Le Mans Series, IDEC Sport Racing fait forcément partie des équipes à battre cette saison. Si les 4 Heures du Castellet ont tourné court pour l’équipage de l’ORECA 07, il ne faut surtout pas enterrer trop vite le team champion en titre qui fait rouler Paul Lafargue, Richard Bradley et Paul-Loup Chatin. Un pépin électronique a vite fait capituler le trio de la #28 dans le Var. Fred Ducastel nous confiait en janvier dernier que l’un des objectifs restait de briller aux 24 Heures du Mans. En sortie de crise, l’objectif n’a pas changé comme l’a rappelé le team principal à Endurance-Info.
IDEC Sport a un statut différent des années passées ?
“Comme tout le monde, on subit le changement de programme avec quelque chose de très condensé. Le challenge va être d’enchaîner les événements en respectant la technique. Le défi est de ne pas faire l’impasse sur la technique en maintenant le même niveau de qualité. Tous les fournisseurs jouent le jeu sachant qu’il y a aussi des contraintes techniques à respecter. Tout le monde est touché. Le parfait exemple est la Mercedes-AMG GT3 qui a connu une sortie de piste en essais en Michelin Le Mans Cup. Il n’y a pas de support et nous n’avions pas toutes les pièces. Il a donc fallu aller en Allemagne en urgence.”
Malgré le titre, l’équipe reste fidèle à elle-même ?
“On garde le même état d’esprit même si pour nous, on repart d’une feuille blanche. On attaque la saison avec humilité car on connaît le niveau de compétitivité de nos adversaires. On ne s’endort pas sur nos lauriers. Le niveau général est clairement monté d’un cran.”
Le seul changement concerne l’arrivée de Richard (Bradley) ?
“Oui et il s’est très vite adapté à l’équipe. Richard est motivé et sur le plan de la personne, c’est un copier-coller de Memo (Rojas).”
En janvier dernier, vous nous disiez que Le Mans était clairement l’objectif de la saison. Avec une saison totalement repensée, l’objectif reste le même ?
“Tout est mis en oeuvre pour briller aux 24 Heures du Mans. Déjà en 2019, nous avions fait tout ce qu’il fallait pour décrocher un bon résultat. Pour tout le monde, Le Mans est le Graal. On apprend chaque année et j’espère que 2020 est la bonne pour IDEC Sport. Il faudra éviter d’avoir de gros pépins en ELMS à Barcelone (29 août, ndlr) car Le Mans arrivera vite. Suite à l’accident de Spa en 2019, nous avons maintenant une coque de secours pour ne pas être pris au dépourvu.”
IDEC Sport aura en charge une seconde ORECA 07 au Mans en partenariat avec Era Motorsport. L’engagement est 100% IDEC Sport avec les pilotes Era ?
“Faire rouler deux LMP2 aux 24 Heures du Mans est nouveau pour l’équipe. Nous aurons le renfort d’une partie de l’équipe américaine, l’objectif étant de mutualiser la partie technique. Quand on a su que la seconde LMP2 était prise pour Le Mans, on a tout de suite entamé des discussions avec Era que Nico Minassian connaît bien. Ce deuxième dossier était fait initialement pour que Patrice (Lafargue) roule, mais compte tenu de la situation actuelle, c’est devenu plus compliqué professionnellement. Le châssis utilisé sera celui de Era Motorsport.”
IDEC Sport avait inscrit une Ligier JS P320 en Michelin Le Mans Cup et c’est une Mercedes-AMG GT3 qui roule. On verra la LMP3 ?
“On la verra en cours d’année car on alternera entre la LMP3 et la GT3. Nous serons à Road to Le Mans avec la Ligier JS P320. Pour la Mercedes, on pourrait la voir en 24 Heures Series à quelques occasions.”
Et l’avenir ?
“C’est le plus grand flou pour 2021. IDEC Sport est là par passion. C’est primordial pour l’équipe et il faut que ça le reste. Être là ne doit pas être un calvaire. On ne change absolument pas le moment de convivialité du vendredi soir. Sans ça, il n’y a pas d’équipe et chez IDEC Sport tout le monde doit être dans le moule. On ne sacrifiera pas l’esprit du team.”
Les projets pour aller rouler en dehors des frontières européennes restent d’actualité ?
“Oui, mais la situation actuelle complique les choses. Aller rouler aux Etats-Unis n’est pas simple même si, avec Era Motorsport, cela peut faciliter les choses.”