Vainqueur des 24 Heures du Nürburgring en mai dernier, le Manthey Racing se verrait bien rafler les Total 24 Heures de Spa, épreuve qui échappe à Porsche depuis 2010. Fred Makowiecki, Romain Dumas et Dirk Werner sont chargés d’emmener la Porsche 911 GT3-R ‘Grello’ dans les Ardennes belges. Si Romain Dumas compte deux succès à Spa, ses deux coéquipiers espèrent bien combler une partie du handicap dimanche à 16h30. Fred Mako a bien l’intention d’accrocher une troisième étoile à son CV 2018 après Sebring et le Nürburgring.
Quel est votre état d’esprit avant le début des hostilités ?
“Nous ne sommes pas les plus performants sur un tour, et de loin. Sur un relais complet, nous devrions être dans le bon paquet. Au Paul Ricard, il nous manquait clairement de la performance même si nous étions dans le top 5. Nous avons du mal à faire fonctionner l’auto comme nous le souhaitons, principalement quand la température est élevée. J’ai la chance d’avoir deux coéquipiers très expérimentés et une équipe qui connaît parfaitement les courses d’endurance GT.”
Si la pluie est de la partie, cela peut avantager la Porsche ?
“Pas vraiment car l’auto n’aime pas les conditions changeantes. L’écart de balance est assez important entre le sec et la pluie.”
Vos débuts à Spa remontent à 2011 sur une Aston Martin DBRS9/Hexis Racing, l’année de la première édition où les GT3 étaient la catégorie reine. Vous en gardez un bon souvenir ? L’épreuve a évolué selon vous ?
“Les 24 Heures de Spa 2011 marquaient la première course de 24 heures d’Hexis Racing. Nous étions en lice pour le podium à quelques heures de l’arrivée avec Henri Moser et Stef Dusseldorp mais un de mes coéquipiers a connu un contact avec une Mercedes, d’où une anecdotique 15e place finale. C’était tout de même une très belle aventure avec Hexis Racing. En 2011, il y avait déjà plus de 50 autos sur la grille de départ avec de très belles autos. La catégorie GT3 a beaucoup évolué depuis 2011. Les voitures sont devenues bien plus fiables.”
Quelle sera la clé de la course ? Est-ce un avantage d’être dans les stands Endurance ?
“Il faudra éviter toute pénalité, aussi bien pour les limites de la piste que dans les stands et sur la piste. Au Paul Ricard, il nous manquait clairement 1 seconde et nous étions dans le top 5. Pour l’emplacement dans les stands, je ne sais pas si c’est un avantage mais ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas un désavantage. C’est notamment positif pour la température des pneus quand on part en piste.”
Partir en pole sur une course de 24 heures est primordial ?
“C’est important de partir devant sur toutes les courses. La pole n’est pas primordiale sur une course d’endurance mais c’est un plus. Il y a 10 ans, ce n’était pas un sprint comme maintenant. Vingt GT3 peuvent l’emporter et les 3/4 des autos ne connaîtront pas le moindre problème. Le temps perdu ne se rattrape jamais.”
La Balance de Performance jouera un rôle essentiel ?
“La BOP est moins importante que sur une course de trois heures. Cependant, il faut être à un certain niveau pour espérer sortir du lot.”
Un favori ?
“Audi et Mercedes seront là…”
Comment expliquer au grand public que vous remportez les 24 Heures du Nürbrugring et qu’une semaine après, avec la même auto, la même équipe et deux coéquipiers talentueux, vous ne parvenez pas jouer devant en Blancpain GT Series à Silverstone ?
“Le Nürburgring a ses spécificités. La connaissance du terrain est plus importante là-bas qu’ailleurs. Suite à la sortie de piste d’une Nissan, les autos ont été ralenties, ce qui fait que les pilotes n’ont plus le couteau sous la gorge. En Blancpain GT Series Endurance, les voitures sont plus rapides chaque année d’environ 0,5%. La Porsche ne peut pas aller plus vite. Au Nürburgring, les pneus sont développés spécifiquement pour chaque auto. Ici, les pneus ne nous correspondent pas, d’où une balance différente entre le sec et la pluie. Nous avons une dimension un peu plus petite à l’avant que les autres.”