Si le meeting Blancpain GT Series Endurance de Silverstone n’a pas répondu aux attentes du Manthey Racing qui s’est contenté de faire des ronds sans pouvoir jouer quoi que ce soit pour la victoire, les 24 Heures du Nürburgring ont été bien plus positives pour la Porsche 911 GT3-R partagée par Fred Mako, Patrick Pilet, Richard Lietz et Nick Tandy. Le début de course dans l’Eifel a pourtant été compliqué pour l’équipage de la ‘Grello’ #912, mais le quatuor n’a jamais relâché ses efforts. Le dépassement de Fred Mako sur la Mercedes d’Adam Christodoulou a offert la victoire à Porsche. Le Français est revenu avec nous sur l’une de ses plus belles victoires, quelques mois seulement après celle des 12 Heures de Sebring (GTLM).
Il a fallu prendre tous les risques pour s’imposer ?
“Cette victoire est à comparer à celle de Suzuka (SUPER GT) en 2013. Elle revêt une saveur toute particulière car il a fallu prendre un maximum de risques car la crevaison dès le début de course n’a pas aidé. Les nombreux ‘Code 60’ ne nous ont pas facilité la tâche non plus. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne voulait pas avoir de regrets. On a tous les quatre pris des risques en étant à la limite sur 24 heures.”
C’est aussi en prenant des risques que votre équipage a pris une pénalité ?
“Nous avons pris une pénalité pour ne pas avoir respecté à temps un Code 60. On prend cette pénalité car on était au maximum. Notre ingénieur nous a passé le message ‘winning or nothing’. Le message était on ne peut plus clair. La pluie n’a pas aidé non plus car on pouvait sortir en aquaplaning cinq à dix fois par tour. Richie a fait un relais important de nuit dans des conditions délicates.”
Le dépassement sur Christodoulou était murement réfléchi ?
“Même si le circuit est long de 25 km, les endroits pour dépasser ne sont pas nombreux. Dans le trafic, on ne s’est pas trop posé de questions. Pour le dépassement en fin de course, je n’ai pas réfléchi longtemps. C’était ici et nulle part ailleurs. La manoeuvre est restée très fair-play et à aucun moment il n’y a eu la volonté de sortir le pilote.”
La belle accolade à l’arrivée entre vous semblait sincère…
“Elle l’était réellement. On a tout donné tous les deux car même si nous sommes adversaires, nous sommes tous dans le même bateau.”
Les conditions de piste étaient compliquées ?
“Avant le drapeau rouge, le circuit était en grande partie sous régime de drapeau jaune. Sur la partie GP, je ne savais pas si j’étais sur la piste ou sur l’herbe. Cette course-là, tu peux la faire 30 fois sans la gagner une seule fois. C’est l’une des plus exigeantes qui puissent exister même si chaque course a ses propres difficultés. Les 24 Heures du Nürburgring restent une course si spécifique de la part la longueur du tracé et les conditions météorologiques changeantes. La première fois, on est en apnée en tout le temps.”
Vous avez de suite été séduit par cette piste ?
“J’avais demandé à Porsche de rouler sur la Nordschleife.”
Il faut beaucoup de temps pour appréhender le grand circuit ?
“Dompter le circuit n’est pas trop compliqué mais bien gérer le trafic, c’est une autre histoire. C’est aussi pour cela que beaucoup d’équipes font des courses préparatoires. Tout peut t’échapper en un seul virage. C’est ce qui est arrivé à la #911 même si Romain (Dumas) n’a strictement rien à se reprocher.”