Avec près de 500 courses disputées depuis 2000, Fred Makowiecki fait partie des pilotes qui liment le bitume aux quatre coins du monde. Le pilote officiel Porsche doit beaucoup à la filière Porsche. Avant d’avoir le statut de ‘factory driver’, l’Arrageois a écumé les pelotons de la Cup France. Contrairement à beaucoup de ses adversaires de l’époque, Mako a débuté par le FFSA GT avant de passer en Cup France.
Michel Nourry a été le premier à lui faire confiance sur un programme complet en 2004 avec à la clé une 3e place finale. Vice-champion en 2006 chez Larbre Compétition, à nouveau vice-champion en 2007 derrière Patrick Pilet, quatrième en 2008 toujours chez Larbre, troisième en 2009 (AS Events), 2010 lui permet de décrocher le titre (Luxury Racing) pour 1 point face à Kevin Estre. Les trois (Estre, Mako, Pilet) sont maintenant pilotes officiels Porsche. C’est dire si la filière mise en place par la marque allemande joue tout son rôle.
Piloter une Porsche Cup vous rappelle de bons souvenirs ?
“Avant de rouler en Porsche Carrera Cup France, j’ai disputé le Championnat de France FFSA GT avec une Porsche Cup. J’étais assez impressionné au début car j’avais toujours rêvé de piloter une Porsche. Quand je voyais ces autos en piste, cela me faisait rêver. La période était totalement différente de maintenant avec une auto équipée d’une boîte manuelle. Elle était très proche d’une Porsche de route mais très sympa à piloter.”
On entend souvent que le pilotage d’une Cup est spécifique. C’est aussi votre avis ?
“Briller en Cup demande d’être parfait partout. Il n’y a pas que le style de conduite qui est important. Il faut aller à la limite et parvenir à la trouver sans aller au-delà. Si on veut être dans le jeu, il faut que tout soit parfait. La Cup a tout de même quelques spécificités sur le plan du pilotage mais il faut aussi un bon mental car c’est aussi ce qui fait la différence. On le voit avec les pilotes qui sont passés par la Cup et qui sont rapides en adaptation dans une autre auto.”
Le Sprint se gère différemment de l’Endurance ?
“Personnellement, j’aime les deux. Avec le Sprint, il y a l’excitation du départ qui représente 50% de la course. On sait qu’une fois le départ donné, ce sera dur de dépasser. Ce sera possible mais le temps pour le temps est court. Si tu rates ton départ, la course est terminée. Il faut aussi gérer la qualification avec un seul tour en pneus neufs. Aller à la limite n’est possible que sur un tour, donc il ne faut pas se rater.
“En Endurance, il y a le côté esprit d’équipe qui est primordial. Il faut bien travailler tous ensemble pour préparer l’auto du mieux possible. Il faut avoir une bonne vision de l’évolution de la piste et de la voiture tout au long de la course. C’est ce qui fait que la préparation est primordiale.”
Comment êtes-vous arrivé en Cup ?
“Je dois ma présence en Cup France à Michel Nourry qui connaît la marque depuis maintenant 50 ans. Michel a été fantastique avec moi. Il a aidé pas mal de pilotes. Je me souviens avoir perdu mon partenaire principal en mars et je me suis dit que ma saison était terminée avant d’avoir débuté. Michel m’a dit : ‘Fred, nous avons commencé ensemble, donc nous allons faire la saison’. Ma première année en Cup a été fantastique même si nous n’avions pas pu rouler suffisamment en essais.”
Il vous arrive d’y revenir en observateur ?
“J’ai un planning qui est bien chargé entre les différents championnats mais je suis resté en contact avec pas mal de gens de cette époque. Michel m’a souvent demandé de venir sur une manche de Porsche Club Motorsport France. Je lui ai promis de venir rouler avec lui car nous avons passé tellement de bons moments ensemble. Cette période était fantastique. Même si j’ai piloté les meilleures GT au monde, l’une des meilleures reste la Porsche 993 GT2 du début des années 2000.”
Quels conseils donneriez-vous à un jeune pilote ?
“Devenir pilote officiel ne demande pas seulement d’être rapide. Il faut être parfaitement préparé physiquement, s’entraîner et bien comprendre comment fonctionne une voiture de course. Il faut aussi bien gérer le côté médiatique en amenant quelque chose et partager ses émotions. Personnellement, je suis là pour représenter Porsche mais aussi pour partager des émotions avec les fans de sport automobile.”