Comme lors des deux dernières éditions, deux équipes françaises peuvent revendiquer la victoire aux Total 24 Heures de Spa en 2018. Le Team AKKA-ASP reste sur deux podiums dans les Ardennes belges avec l’envie de monter sur la plus haute marche du podium et le Saintéloc Racing compte bien ramener le trophée à Saint-Etienne pour la deuxième année consécutive.
Chez Audi Sport Team Saintéloc, on ne change pas une équipe qui gagne avec comme seule modification l’absence de Jules Gounon, parti chez Bentley. Markus Winkelhock et Christopher Hasse sont toujours de l’aventure cette année avec à leurs côtés le très rapide Frédéric Vervisch. Pour le reste, l’équipe de Sébastien Chétail emmenée par Fred Thalamy s’appuie sur un staff technique identique à celui de 2017 et sur le même châssis qui s’est imposé ici-même il y a un an.
Fred Thalamy arrive donc en terrain connu même si Spa reste Spa : “L’Audi R8 LMS a trois ans et ce n’est pas l’auto la plus performante. Il faut donc réfléchir à comment l’exploiter à 100%. Comme l’année passée, la stratégie aura son importance. Il faudra utiliser les jokers comme il faut, bien gérer les faits de course. On s’attend tous à une édition 2018 compliquée.”
Avec 13 marques au départ, bien malin qui peut donner un seul favori, ce que confirme le directeur sportif de l’équipe stéphanoise : “Bentley et Porsche auront leur mot à dire mais c’est est bien trop compliqué de donner un favori. Le premier relais sera important à gérer car si comme l’année passée on part 20e, la perte de temps est déjà colossale. Le gros point positif de la dernière édition est que nous n’avons pas pris la moindre pénalité. Quand on sait qu’un drive through fait perdre environ 50 secondes… On ne peut pas nous qualifier de favori cette année même si nous avons gagné en 2017.”
Ce qui est sûr, c’est que le Saintéloc Racing a mis tous les moyens nécessaires pour briller : “On prépare cette course d’un an sur l’autre. En 2017, nous étions bien jusqu’à Spa et moins bien sur la fin de saison. Là, nous avons tenté des choses qui ont fonctionné aussi bien au Paul Ricard qu’à Misano, soit sur deux circuits totalement différents. Il faut absolument être réactif aux demandes des pilotes. Nous avons fait une analyse détaillée de la course 2017 car il faut aussi regarder ce que font les autres. Bentley et Mercedes avaient une stratégie identique à la notre. Le souci d’écrou nous a fait revoir notre stratégie. On a rattrapé le retard par petit bout.”
Le Saintéloc Racing, qui reçoit le soutien d’Audi Sport customer racing pour l’épreuve phare de l’année, a su tirer son épingle du jeu dans le passé avec bien moins de moyens que la concurrence. “Même si nous n’avions pas une Audi “usine”, nous avons toujours été dans le coup,” souligne Fred Thalamy. “A Spa, il ne faut surtout pas vouloir gagner dès la première heure. Nous découvrons Fred Vervisch qui est une belle rencontre. Il connaît son travail sur le bout des doigts. C’est en quelque sorte le Patrick Snijers (pilote de rallye, ndlr) des circuits (rires). 80% de notre personnel est identique à l’année passée. Les personnes aux postes clés sont les mêmes.”
Fred Thalamy sait que pour briller à Spa, il faut rendre une copie parfaite et se concentrer sur son travail : “Il faut un règlement clair, ce qui est le cas. On peut se plaindre tant qu’on veut mais le résultat est là. Le championnat est impressionnant. SRO se bouge pour que ça fonctionne. Les commissaires risquent d’avoir du travail pour surveiller les limites de la piste. Si le pilote sort, cela se voit et il n’y pas d’intérêt d’aller systématiquement se plaindre en direction de course.”
L’équipe française a aussi un bon coup à jouer en Am avec une Audi R8 LMS confiée à Nyls Stievenart, Simon Gachet, Marc Rostan et Christian Kelders.