Pour la deuxième année consécutive, Saintéloc Racing a reçu la confiance d’Audi Sport aux Total 24 Heures de Spa. Si la victoire n’est pas tombée dans l’escarcelle de l’écurie stéphanoise contrairement à 2017, Markus Winkelhock, Christopher Haase et Frédéric Vervisch n’ont pas à rougir de leur prestation en terminant au pied du podium. Les moyens financiers ne faisant pas tout, le Saintéloc Racing de Sébastien Chétail a une fois de plus montré qu’il fallait compter sur lui pour briller sur la plus grande course GT au monde. La saison 2018 de Saintéloc Racing sur les circuits est loin d’être terminée avec la Blancpain GT Series et le Championnat de France FFSA GT. Fred Thalamy, directeur sportif, est revenu avec nous sur les Total 24 Heures de Spa en nous donnant quelques pistes pour le futur.
La 4e place à Spa vous satisfait ?
“Le bilan est clairement positif. On ne savait pas si on serait dans le match et on l’a été. L’ajout de poids a été un facteur à prendre en compte car 0.3s au tour n’est pas négligeable sur une course aussi disputée que Spa. Nous terminons au pied du podium, mais la course aurait pu s’arrêter bien plus tôt. Dès 21 heures, le système pour soulever la voiture ne fonctionnait plus. Audi dispose de gros coussins pour pallier au souci. Vu que l’autre Audi a cassé rapidement son moteur, on s’est entraîné à tester le dispositif.”
C’est le seul souci rencontré ?
“Pas vraiment ! Un morceau de béton s’est encastré dans l’avant de la voiture. On ne pouvait pas l’ôter sous peine de perdre trop de temps sachant qu’on ne savait pas ce qu’on allait trouver derrière. Les commissaires nous ont demandé de l’ôter lors du drapeau rouge pour une question de sécurité. Le splitter était déformé et on ne pouvait pas le changer. La performance de l’auto n’était donc pas optimale. La fin de course a aussi été compliquée à gérer avec un manque d’essence. On devait rentrer P2 sachant qu’il nous restait un arrêt joker à utiliser. On aurait dû ressortir derrière la BMW et ça aurait été la guerre sur la piste jusqu’au damier. On voyait que la BMW devait lâcher un peu de performance en fin de relais pour sauver du carburant. De notre côté, nous avons toujours été dans le coup. La relation avec Audi Sport a été parfaitement gérée avec un bel échange. Si le bilan global est positif, il y a tout de même une petite déception à l’arrivée.”
Les nouvelles règles sportives sont allées dans le bon sens ?
“Il n’y a rien à redire sur ces nouvelles règles. C’était un vrai challenge pour tout le monde. Peut-être que certains FCY ont duré trop longtemps avant la sortie de la voiture de sécurité.”
Place maintenant au championnat Blancpain GT Series…
“On peut terminer sur le podium du championnat. 2018 est la plus belle saison dans sa globalité pour Saintéloc Racing. On ne peut pas se plaindre.”
“Le programme FFSA GT est bouclé à 90%. Pour ce qui est du GT3, faire rouler deux Audi fait partie des envies sachant qu’il n’est pas exclu d’aller voir en parallèle un autre championnat. L’International GT Open fait partie des réflexions même si rien n’est encore arrêté.”
La demande pour rouler en GT3 est de plus en plus forte chez Saintéloc Racing ?
“La victoire à Spa en 2017 a forcément déclenché plus de demandes pour faire de l’endurance, même sur d’autres programmes que du GT3. La force de Saintéloc Racing reste le facteur humain. La chance ne fait pas tout. L’équipe fait partie des deux dernières en France à avoir un programme aussi complet en GT3 avec AKKA-ASP. Je tire d’ailleurs un grand coup de chapeau à tout ce que peut mettre en place Jérôme (Policand).”
Selon vous, la catégorie GT3 a encore un bel avenir devant elle ?
“Si les choses ne deviennent pas délirantes, alors elle est encore promise à un bel avenir. Depuis les débuts de la catégorie, le prix de l’auto a doublé. Au début, c’était le GT4 actuel. Maintenant, il faut dépouiller l’auto entièrement après chaque meeting. C’est la main d’oeuvre qualifiée qui coûte de l’argent. La catégorie s’est nettement professionnalisée avec des fenêtres de réglages sur les autos qui ont changé.”