Macao ! Le circuit de tous les dangers diront certains, le circuit où il faut aller absolument aller rouler diront les autres. Ce qui est sûr, c’est que ceux qui participent à la Coupe du Monde FIA GT n’attendent qu’une chose : l’édition suivante. Pourtant, chaque année l’événement est critiqué à cause de la casse engendrée sur les 6.2 km du circuit de Guia. Aussi bien du côté de Stéphane Ratel que de la FIA, on tient à garder ce meeting qui a réuni cette année un plateau plus restreint que par le passé. Frédéric Bertrand, directeur des activités Circuit à la FIA, nous a accordé un long entretien la semaine passée à Bahreïn sur deux sujets : Coupe du Monde FIA GT, Coupe des Nations FIA GT. Première partie avec la Coupe du Monde FIA GT…
Si la FIA n’organise pas de championnat GT3, elle veille tout de même au grain ?
“La FIA n’a pas la volonté d’entrer en concurrence avec les séries internationales déjà établies. Notre but est de les supporter en étant le plus ferme possible sur les homologations et la maîtrise des coûts. La catégorie GT3 est déjà très élevée et il faut s’assurer de sa pérennité. On impose dorénavant des minimums de production. On essaie de calmer le phénomène prototype afin que la catégorie reste de la production de série compétition-client.”
Avoir deux événements est parfait pour la FIA ?
ï”Sur les événements eux-mêmes et les championnats, la FIA souhaitait avoir quelque chose à elle sans créer la moindre difficulté. Mettre en place un championnat est tentant quand on voit le succès du GT3. On se laisse le temps de regarder et on préfère se concentrer sur deux événements uniques avec Macao et Bahreïn (seulement en 2018, ndlr).”
Vous n’ignorez pas que Macao est souvent décrié…
” La FIA avait deux choix. Soit elle fait quelque chose que tout le monde peut faire, quelque chose d’accessible, soit elle cherche un concept élitiste et spécifique où il n’est pas possible de rouler en essais avant le meeting, et où le constructeur ne doit pas construire une auto spécifique. C’est pour cela que Macao a été privilégié et que l’événement est reconduit chaque année car c’est toujours du quitte ou double sur ce tracé. C’est aussi ce que créé l’engouement et l’histoire à raconter. Là, elle s’est racontée toute seule.”
Il a vite été décidé que ce serait réservé aux pilotes professionnels ?
“Au début, on a tâtonné sur le ciblage des pilotes. Pour remplir une grille, on peut être tenté de prendre tout le monde mais Macao est une piste tellement exigeante, ça va vite et quand on sort, tout le monde est embêté à cause des drapeaux rouges. La FIA souhaitait garder l’idée d’un long week-end, difficile à manager, exclusif et exigeant. Le format actuel convient très bien. Il faut tout gérer parfaitement afin d’être bien placé pour la course principale. On a tout de suite pensé qu’il fallait, pour cela, des pilotes professionnels et des constructeurs ayant un niveau d’engagement et de préparation hyper élevé. C’est compliqué de faire rouler une auto moyennement préparée à Macao car le tracé sollicite beaucoup les voitures. On a donc choisi les Platinum et Gold avec des engagements proches des constructeurs. On regrette toujours de ne pas avoir Ferrari, mais on ne désespère pas d’arriver à les convaincre.”
On sent de l’engouement pour cette course atypique…
“Chaque année, même si ça se termine sur le toit ou que le chiffre des dégâts est important sachant que la casse est difficile à justifier, Macao reste la course à gagner. Tous les pilotes veulent y rouler et gagner. Lucas di Grassi est venu l’année passée et il a préféré faire l’impasse cette année, n’ayant pas la certitude d’être parfaitement préparé. C’est aussi l’esprit de la Coupe du Monde. Il faut maintenant réfléchir à comment avoir plus de pilotes pour arriver à 20 ou 22. Nous avons terminé à 16 cette année, mais après réflexion, ce n’était pas plus mal car c’est une année de transition. On a pu voir que la course s’est bien déroulée.”