Avant de partir pour le circuit Paul Ricard, Frédéric Sausset a bien voulu faire un bilan de l’année en cours et évoquer ses projets, qui passeront tout d’abord par une journée en faveur des enfants handicapés et, en 2020, par un passage en LMP2 en European Le Mans Series et aux 24 Heures du Mans pour Nigel Bailly, Snoussi Ben Moussa et Takuma Aoki, les trois pilotes du SRT41.
Frédéric, quel bilan dressez-vous de la saison LMP3 en Ultimate Cup Series ?
« La saison correspond sensiblement aux objectifs que j’avais fixé aux pilotes, à savoir qu’après une saison en VdeV Endurance Series, il fallait monter le niveau en Ultimate, notamment en raison du niveau de la série, car il y a des pilotes comme Vincent Capillaire et d’autres qui sont présents. C’est donc valorisant pour le championnat et pour nous aussi, c’est intéressant de pouvoir se comparer avec des gens qui ont un haut niveau.
Donc, ça a bien progressé, on vient de faire notre deuxième podium d’affilée. Ce qu’il faut retenir de notre dernière course de Magny-Cours, ce n’est pas forcément le podium car dans notre catégorie on était les seuls, mais c’est le début de course que Snoussi Ben Moussa a fait. Il a été hallucinant car il a enchaîné les tours rapides pendant tout son relais jusqu’au moment où il s’est fait percuter et sortir, ce qui nous a coûté 25 minutes d’intervention en course. Au onzième tour, à la régulière, Snoussi était cinquième, ce qui montre qu’il y a une réelle progression, des trois pilotes d’ailleurs, ce qui était nécessaire. C’était quelque chose sur laquelle j’avais longuement insisté. Il fallait une bonne préparation physique, mais aussi une montée en puissance et en compétitivité. Là-dessus, je suis très satisfait. On réitère maintenant à chaque sortie les performances. Au Mugello, on laisse échapper le podium de très, très peu. Dans l’ensemble, c’est plutôt positif. Le regard et le respect des autres teams vis-à-vis de nous a changé aussi ; ça fait plaisir car certains pilotes sont venus nous voir en nous disant que maintenant il fallait compter sur nous dans la bagarre. C’est très positif.
On a fait quelques fautes en début d’année, mais maintenant on n’en fait plus. Franchement, tout le monde a progressé de manière importante et ça correspond à ce que j’avais fixé. On était aussi bien entourés, il y avait de très bons techniciens de Christophe Tinseau, il y avait une belle osmose dans le groupe et tout le monde a progressé ensemble. L’endurance, c’est un travail d’équipe, et là on a réalisé un beau travail. »
Ils sont prêts pour l’année prochaine ?
“L’année prochaine, il va falloir passer à la LMP2, il va donc falloir travailler. Ils le savent très bien, ils savent que pendant l’intersaison ils ont une préparation physique qui doit être au top. Là-dessus, ça y est, ils ont pris l’habitude d’être super préparés physiquement. On le voit quand on les regarde, ils se sont affinés, ils ont pris aussi beaucoup de masse musculaire, c’est exactement ce qu’il faut. Ils s’entraînent beaucoup, ils travaillent beaucoup sur simulateur. Ils ont pris conscience qu’ils avaient la chance de participer à ce programme, je considère que c’est une chance que je leur donne. Ils ne peuvent pas passer à côté sans être suffisamment préparés. Pour le moment, on est dans le timing qu’on s’était fixé.”
Est-ce que le choix de la LMP2 pour 2020 est maintenant fait ?
« Oui, la voiture est choisie, le team qui en assurera l’exploitation aussi. De toute façon, on fera une annonce globale de présentation de la voiture et du team certainement entre début et mi-décembre. On a également reçu de la FIA et de la Commission Technique de l’ACO l’ensemble des nombreuses demandes qui nous ont été faites en termes d’aménagements sur la voiture. Aujourd’hui, tout ça est figé, et donc ça nous permet de savoir où on va et sur quoi travailler.
C’est quelque chose qui n’a pas toujours été très clair et cela nous avait valu des sueurs froides pour Road to Le Mans où on nous avait dit plus ou moins au dernier moment qu’on ne pourrait pas rouler. Comme je voulais absolument éviter ce type de situation, j’ai beaucoup travaillé cet été pour avancer là-dessus et aujourd’hui tout est figé. »
L’an prochain, la saison commence par l’European Le Mans Series, puis ce sera Le Mans. Quel type d’engagement allez-vous demander pour les 24 Heures : un dans le cadre du Garage 56 ou un normal ?
« Tout ça, c’est encore un peu en discussion avec Pierre Fillon et Vincent Beaumesnil. Je serais tenté de dire peu importe ; nous le but, c’est qu’on y soit. Après, ça va dépendre de la manière dont seront réalisés les travaux qui sont demandés sur la voiture. Si ça dénature trop notre LMP2 par rapport à une LMP2 basique, ce sera certainement dans le cadre du Garage 56, on verra, ce n’est pas encore décidé. Ce n’est pas moi qui prendrait la décision mais bien le Comité de Sélection . »
Avez-vous déjà beaucoup d’inscrits pour la journée du 13 novembre en faveur des enfants hospitalisés de l’Hôpital de l’Arche (à Saint-Saturnin, près du Mans) ?
« Pour cette journée, j’avais fixé un maximum de 30 voitures pour les roulages sur le Circuit Bugatti, et on va les avoir. J’avais fixé un maximum de 100 personnes pour le repas et on va les avoir aussi certainement, il ne reste que très peu de places. Il y a une réelle volonté des gens de participer à cette journée qui, je le rappelle, est une journée caritative au profit ds enfants hospitalisés en situation de handicap et la très grande majorité des dons perçus sera reversée à l’Hôpital de l’Arche. Entre midi et quatorze heures, tous les gens qui participent au repas seront rassemblés au Welcome et je ferai la remise de chèque à l’Arche.
Je le ferai en compagnie des invités de marque qui m’accompagnent, Renaud Lavillenie, Ari Vatanen et Sébastien Loeb, et puis tous les chefs de cuisine qui seront présents et qui jouent le jeu terriblement. Il y a onze chefs étoilés : Christophe Hay (La Maison d’à Côté, La Table d’à Côté), Olivier Boussard (Le Beaulieu au Mans), Arnaud Donckele (La Vague d’Or à Saint-Tropez), Virginie Basselot (Le Chantecler à Nice), Franck Putelat (Le Parc à Carcassonne), Christophe Raoux (Le Peninsula à Paris), Edouard Loubet (Domaine de Capelongue à Bonnieux), Christophe Aribert (Maison Aribert à Uriage-les-Bains), Gilles Marchal (Pâtisserie Gilles Marchal à Paris), Glenn Viel (L’Oustau de Baumanière aux Baux-de-Provence), Julien Allano (Le Clair de la Plume à Grignan) qui nous accompagnent pour l’organisation. Aux trois invités, on peut aussi ajouter la présence de Marie-Amélie Le Fur, qui est multi médaillée aux Jeux Paralympiques et qui est Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français. C’est une fierté d’être entouré de tous ces gens qui ont répondu immédiatement présent quand je leur ai demandé de venir pour cette édition. Ils m’ont tous dit qu’ils tenaient absolument à être là. C’est génial, et on aura la chance d’avoir entre huit et dix enfants, pour certains très lourdement handicapés. On s’est organisé avec les médecins pour que tous ces enfants aient droit à une séance de roulage, y compris ceux qui sont très handicapés.
Renaud Lavillenie, Ari Vatanen, Sébastien Loeb, Christophe Tinseau et moi-même feront ces baptêmes de piste. En plus, la LMP3 qui sera revenue du Castellet sera présente en statique puisque nous allons reconstituer un box de course du Mans comme nous l’avions fait l’année dernière pour que les gens puissent se rendre compte.
Les baptêmes seront faits avec de très belles autos, des GT, et il y aura aussi, pour ceux qui peuvent le faire, des baptêmes avec les protos Pescarolo de l’ACO. L’ACO est partenaire de cette journée.”