Il y a trois ans, Saintéloc Racing faisait son arrivée aux Total 24 Heures de Spa avec une Audi R8 LMS GT3 engagée sous la bannière Audi Sport Team Saintéloc. Une récompense méritée pour l’écurie stéphanoise de Sébastien Chétail managée par Frédéric Thalamy qui a fait ses débuts à Spa en 2012 avec Dino Lunardi, Greg Guilvert et Filipe Albuquerque. Cinq ans plus tard, Audi Sport Team Saintéloc raflait la mise avec Markus Winkelhock et Christopher Haase, deux piliers Audi Sport, et le rookie Jules Gounon.
Une surprise de voir Saintéloc Racing remporter la plus grande course GT au monde ? Pas vraiment quand on connaît le degré de l’implication de l’équipe.
“En 2014, le challenge de l’équipe avec Dirk Spohr (responsable du programme compétition-client chez Audi Sport, ndlr) était de faire du Pro-Am”, a déclaré Fred Thalamy à Endurance-Info. “Audi nous a prêté des pilotes pour les faire rouler avec nos Am. Jean-Paul Buffin a notamment roulé avec Winkelhock, Haase, Basseng et Sandström. Le deal est parti de là. En 2016, Saintéloc Racing achète la nouvelle Audi R8 LMS GT3 et l’équipe a demandé à Audi de lui faire confiance sachant que Saintéloc fait beaucoup dans l’humain.”
En 2016, Greg Guilvert, Christopher Haase et Mike Parisy ont terminé à la 7e place des Total 24 Heures de Spa. L’année suivante, Saintéloc Racing change de statut avec le soutien d’Audi Sport.
Malgré son nouveau statut, l’équipe stéphanoise a voulu garder son côté humain qui lui tient à coeur. Fred Thalamy revient sur l’édition 2017 : “Nous avons vite perdu un tour mais personne n’a baissé la tête. On a joué tous les jokers pour perdre le moins de temps possible. Je me souviens qu’au petit matin, Winky arrive dans le stand, regarde les écrans et on était remonté. Quand il est allé se coucher, on était à un tour. Chris Reinke (patron d’Audi Sport, ndlr) dit souvent que la chance n’existe pas sauf pour ceux qui vont la chercher. Quand tu travailles toutes les hypothèses, tu es réactif.”
En roulant sous la bannière Audi Sport Team Saintéloc, le team a dû s’adapter et découvrir une nouvelle méthode de travail : “La relation avec Audi Sport s’est développée au fil du temps. Il fallait juste poser des questions sur ce qu’on ne savait pas de l’auto. Les besoins et les demandes ne sont pas les mêmes en Pro et en Am. Avec une auto en Pro, il faut être tout le temps à 120% sans le moindre répit, alors qu’en Am, on est entre 90 et 100%.”
Pour les Total 24 Heures de Spa, les Audi engagées sous l’entité Audi Sport (deux chez WRT, une chez Saintéloc et Attempto, ndlr) appartiennent à Audi qui demande aux équipes de s’occuper des autos. “Nous ne sommes pas les clients mais les prestataires avec de la latitude”, précise Fred Thalamy. “Les voitures sont identiques, seuls les moyens mis autour changent.” Les essais ont été disputés avec une auto neuve et la course se fera avec une auto neuve.” Chaque équipe expose son set-up pour trouver la meilleure solution avec une mise en commun des quatre Audi.
“En 2017, nous avions Markus, Christopher et Jules”, se souvient le directeur technique de Saintéloc Racing. “Winky est en quelque sorte le papa de Christopher. Winky, c’est la force ! Il est capable de dire : “arrêtez avec vos papiers, la voiture va marcher”. Christopher est un très gros travailleur. Jules était au milieu de tout cela sachant qu’il n’avait peur de rien. La mayonnaise a fonctionné. Tout le monde avait la même faim en allant plus vite que les autres sans tout détruire.”
Forcément, avec une victoire en poche, Saintéloc Racing a été vu différemment par la suite : “C’est la première fois qu’on faisait rouler une auto avec autant de moyens. Notre travail est toujours de rester à notre place. On pourrait jouer le classement général sur un championnat complet mais il faut repenser l’équipe. Sébastien (Chétail) a mis beaucoup de moyens pour en arriver là. Cette année, nous sommes entre deux eaux. En Sprint, on pouvait jouer le général (Rougier/Haase, Palette/Gachet) mais on n’y a pas cru sur la longueur. Les deux pilotes Silver ont fait le job avec le titre. Pour ce qui est de Spa, nous restons des outsiders. Être favori, c’est de la prétention. On fait notre course et le danger est de s’occuper de ce que font les autres.”