Depuis 2006, la catégorie GT3 s’est développée à la vitesse grand V si bien que plus de 1500 autos ont pris la piste en 12 ans. Aucune catégorie dans le monde ne peut se vanter de connaître une telle success story. On doit ce succès à Stéphane Ratel, accompagné au début de l’aventure par Gabriel Cadringher. Le nouveau responsable du sport automobile chez Saleen officiait encore dans les années 2000 à la FIA. Le Turinois, présent à Laguna Seca pour la finale de l’Intercontinental GT Challenge où il présentait la Saleen S1, est revenu avec nous sur les débuts du GT3.
“Le concept du GT3 s’est finalisé dans un avion en rentrant de Detroit avec Stéphane (Ratel)”, nous a déclaré Gabriel Cadringher. “Après une course disputée à Silverstone, nous avions décidé de nous rendre aux Etats-Unis pour visiter Ford, Corvette, Saleen et Dodge. Nous avions vu chez Dodge la Viper Competition Coupe prête à courir pour 125 000 $. Dans l’avion qui nous ramenait en Europe, on s’est dit que la Dodge était parfaite pour rouler et qu’on calerait les autres autos sur cette Viper.”
Le concept imaginé par Stéphane Ratel était simple : trois autos par team. Dès le premier meeting de Silverstone (2006), 44 autos étaient sur la grille de départ. Un succès tout aussi retentissant que les débuts de son Venturi Trophy à la fin du siècle dernier. Sur les 11 équipes présentes en 2006, cinq roulent toujours en 2018. Racing Box, Pouchelon Racing et Racing Logistic faisaient confiance à la fameuse Dodge Viper Competition Coupe.
“La catégorie GT3 est le plus gros succès du sport automobile moderne”, précise Gabriel Cadringher. “J’étais présent à la FIA quand nous avons lancé le WRC qui a amené plus de constructeurs. Pour le GT3, le succès a été immédiat avec des constructeurs qui ont remplacé les tuneurs. On n’a jamais vu autant de GT dans le monde. Il faut tirer un grand coup de chapeau à Stéphane qui a cru dans le concept. Il fallait un produit moins cher et orienté vers les gentlemen. Certains gentlemen commencent maintenant à trouver les GT3 un peu trop sophistiquées, ce qui rend la catégorie GT4 attractive. Le GT4 peut connaître le même succès dans les années futures.”
“Au début, les constructeurs ne voulaient pas entendre parler de GT3”, sourit l’ancien président de la Commission des Constructeurs à la FIA. “Maintenant, ils homologuent tous des autos. Stéphane a cru au GT dès l’époque du BPR, il est le maître incontesté du GT. Ses produits ne sont absolument pas en concurrence avec l’ACO et Le Mans.”