Figure incontournable des paddocks depuis plusieurs décennies et personnage attachant s’il en est, Georges Kaczka est de retour dans le paddock du Championnat de France FFSA GT cette saison. Le patron d’Energy Racing Team supervise l’engagement des Alpine A110 GT4/Rédélé Compétition sur la scène internationale et Bodemer Auto en France. En faisant rouler des noms de la trempe de Ferté, Prost, Rédélé et Demoustier, Bodemer Auto est forcément scruté. Georges Kaczka est revenu avec nous sur la création de l’équipe avant de remonter le temps sur sa colossale expérience en sport automobile.
Comment s’est monté le team Bodemer Auto avec Alpine ?
“Les discussions ont débuté à la rentrée 2018. Nico (Prost) est venu nous voir en Rallycross à Lohéac et nous avons refait le monde (rires). L’idée a mûri dans la tête de Jean-Paul Demoustier, partenaire principal du programme Rallycross avec Eurodatacar. Le Tetris a débuté quand Bodemer Auto (32 concessions Renault, Dacia, Nissan) a rejoint les discussions. Tout a ensuite pris forme, Jean-Charles Rédélé a adhéré quand il a testé une GT4. Il fallait que ça reste dans la famille et le choix de l’auto s’est logiquement porté sur Alpine. Nous avons conservé le même équipage qu’en 2017 avec Greg et Alain (le duo pilotait une Porsche en 2017, ndlr). Je suis dans le GT depuis 2011 et voilà où nous en sommes (rires).”
Que vous inspire ce cru 2019 ?
“Le niveau a évolué depuis 2017, cela ne fait pas le moindre doute. Il y a plus de concurrents et plus de compétitivité, ce qui va nous obliger à travailler encore plus. Toutes les équipes sont structurées et il y a nettement moins d’amateurisme dans les stands, la présentation, la tenue des pilotes, etc… “
La catégorie GT4 est-elle toujours aussi séduisante ?
“La formule reste abordable, mais il ne faut pas dépasser les limites avec des frais qu’on ne peut pas maîtriser. Il faut faire deux budgets séparés, un pour l’investissement, un pour le fonctionnement. En 2006, on faisait rouler une Renault Clio Cup pour 70 000 euros. Pour les deux programmes GT4, il faut déjà sortir 100 000 euros pour les engagements. Une fois que le budget est réuni, on en a pour notre argent avec une organisation qui répond présent où il est possible de discuter. L’échange fait progresser. Je suis ravi qu’il y ait autant d’autos et de concurrence. Si on gagne, c’est qu’on est les meilleurs. La concurrence a toujours fait travailler. Il faut arrêter de s’occuper des autres en privilégiant le travail et l’analyse.”
Est-ce un programme sur le long terme ?
“On se dirige vers un programme sur trois ans. C’est ce qu’il faut pour amortir les autos. Le seul souci est que quand on fait les deux championnats, tout n’est pas uniforme dans les règles. Les transpondeurs de la France ne vont pas en Europe. En France, il faut un numéro sur le capot avant, en Europe ce n’est pas obligatoire. Quand on a un partenaire, il faut l’ôter. On parle de petits détails qui prennent du temps sur un meeting de course.”
Le choix de l’Alpine est-il le bon ?
“L’Alpine est bien plus typée course que l’ancien Porsche Cayman qui était plutôt une voiture de route dérivée pour la course. Avec l’Alpine, on a une vraie voiture de course qui demande d’avoir des mécaniciens confirmés. Dans notre métier, le plus dur est de penser à ce qu’on peut oublier. Alpine regarde toujours le petit détail. Quand on finissait à 23h avec la Porsche, on termine maintenant à minuit ou 1h.”
La marque Alpine représente quoi pour vous ?
“Je n’ai pas eu de carrière de pilote mais je me suis occupé de Jean-Pierre Jabouille qui était proche de la marque. J’ai un tas d’histoires sur le sujet comme j’en ai avec Jacques Laffite. J’étais au Mans quand Hugues de Chaunac s’occupait de l’Alpine en 1977.”
Nous vous partagerons sous peu quelques anecdotes de la carrière de Georges Kaczka qui mériterait clairement un livre.