Il y a 50 ans, Gérard Larrousse terminait 2e des 24 Heures du Mans en compagnie de Hans Herrmann sur une Porsche 908. Le tandem a raté la victoire en 1969 pour quelques mètres face à la Ford GT de Ickx/Oliver.
Le double vainqueur est arrivé sur le circuit des 24 Heures du Mans pour suivre de près cette édition 2019. Peu de temps après avoir joué au golf à Mulsanne, nous lui avons rendu une visite au Club des Pilotes des 24 Heures du Mans, dont il est la cheville ouvrière. De quoi revenir avec lui sur la course qui arrive.
“Je suis assez anxieux”, nous a confié Gérard Larrousse. “J’espère que la course ne va pas être trop vite en faveur de Toyota. J’espère que la concurrence pourra donner la réplique. En revanche, la bagarre s’annonce terrible en GTE. C’est ça qui me passionne. Quand on est pilote, on veut se battre contre les autres avec une chance de l’emporter. Attention car Le Mans a toujours été dur à gagner même quand on est seul.”
Au fil des éditions, Gérard Larrousse a pu voir les changements apportés : “Les choses ont beaucoup évolué. Maintenant, les autos sont très fiables. Il y a beaucoup moins d’abandons. Je m’attends à une belle course malgré la domination de Toyota. La seule chose qui peut arriver est un incident de course. Le Mans m’intéresse toujours mais je suis plus assidu à la Formule 1.”
Gérard Larrousse a vite trouvé sa place en Endurance et Le Mans 1969 a été primordial : “En 1969, je faisais mes premiers pas dans une grande équipe. Sur le coup, c’était très dur de passer si près de la victoire. J’étais très déçu mais je suis vite revenu à la réalité. Le Mans 1969 m’a ouvert les portes de l’endurance. C’était LA course importante de ma carrière surtout qu’elle n’était pas prévue. J’étais au bon endroit au bon moment.”
A cette époque, les pilotes de F1 n’hésitaient pas à se frotter aux ténors de l’Endurance : “La F1 était la discipline reine. Ensuite, il y avait l’Endurance. Je savais que j’étais déjà trop âgé pour la F1. J’ai juste fait une apparition en guise de cadeau de la part de Elf. Beaucoup de pilotes de F1 sont venus au Mans et il y avait une certaine rivalité avec les férus d’endurance. Il est arrivé que certains prennent les choses un peu à la légère.”
Le Club des Pilotes des 24 Heures du Mans continue quant à lui sa montée en puissance avec près de 300 membres, dont de plus en plus de jeunes pilotes. Comme Gérard Larrousse le rappelle régulièrement avec le sourire, ce n’est pas le club des anciens pilotes.