Six semaines après sa première venue au Paul Ricard, la caravane European Le Mans Series est de retour sur le tracé varois pour une nouvelle course de 4 heures qui prend le nom de ‘Le Castellet 240’. La série devait être à Barcelone ce même week-end, mais la situation sanitaire actuelle a contraint le promoteur à revoir ses plans. C’est donc à nouveau le tracé du Sud de la France qui accueille les concurrents de l’ELMS, de la Michelin Le Mans Cup et de la Ligier Endurance Series. Gérard Neveu, directeur général de l’European Le Mans Series, est revenu pour Endurance-Info sur la situation actuelle.
Pourquoi avoir choisi le Paul Ricard et non un autre circuit pour remplacer Barcelone ?
“Il y a quatre raisons à cela. Premièrement, je ne peux pas nier que c’est une solution de facilité car nous avons la connaissance parfaite du terrain. Deuxièmement, il fallait trouver un circuit disponible à cette date et le Paul Ricard a fait des efforts pour nous recevoir dans de bonnes conditions. Troisièmement, c’est aussi une raison économique pour les équipes. Enfin, c’est plus facile de travailler avec les autorités françaises que nous maîtrisons bien avec des connexions plus faciles.”
Le protocole sanitaire est identique à celui du mois dernier ?
“Il a évolué car la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) est passée en zone rouge. Maintenant, le port du masque est obligatoire dans toute l’enceinte du circuit et non plus dans certaines zones. De plus, la prise de température est obligatoire pour toutes les personnes pénétrant sur le circuit. Beaucoup de personnes ont effectué elles-mêmes des tests PCR, y compris l’équipe organisationnelle.”
La situation est prise au sérieux sur le circuit ?
“Il faut savoir que le paddock vit en huis clos car malheureusement les spectateurs ne sont pas admis. On ressent dans le paddock que les gens se sont habitués à cette situation car il n’y a plus besoin de faire ‘la police’ pour faire respecter le port du masque et les gestes barrières. Pour courir, il faut se plier aux règles et ceci est valable pour tout le monde. On a pu voir à Spa que les mesures ont été renforcées.”
Après deux meetings, quel est votre regard sur le côté sportif ?
“L’objectif est atteint car dans sa très grande majorité le plateau a répondu présent, les teams ont honoré leurs engagements. Sur la piste, les choses se passent normalement. A l’issue de ce meeting, nous en serons à 60% de la saison, ce qui est bien vu que nous partions de loin. Beaucoup d’équipes se préparent pour la grande échéance qui est Le Mans, sans oublier Road to Le Mans. Il faut tout de même rester humble car le dispositif général est ajusté en fonction de l’évolution de la situation.”
En interne, vos équipes travaillent avec les teams étrangers ?
“Il faut tout préparer et j’en profite pour saluer les équipes de LMEM (Le Mans Endurance Management, ndlr) qui ont toujours autant d’énergie. Les situations changent d’un pays à l’autre, il faut établir des lettres, des courriers officiels. Il faut que tout soit validé par les gouvernements, donner les résultats des tests PCR. Les étrangers venant de certains pays peuvent venir, muni d’un test négatif de moins de 72h, dans le cadre d’une activité sportive. La difficulté est que cette contrainte peut s’appliquer aussi lors du voyage retour. Tout cela est très lourd.”
Vous continuez à travailler avec le circuit de Monza pour le rendez-vous suivant du 11 octobre ?
“Nous les avons régulièrement au téléphone. Notre équipe va se consacrer dans la foulée du Paul Ricard au meeting de Monza et on adaptera le protocole en place si le besoin s’en fait sentir.”
Vous sentez un paddock solidaire ?
“Il faut continuer de travailler tous ensemble et je ressens clairement l’esprit solidaire de l’ensemble du paddock. C’est un plaisir de courir et de voir que les choses sont faites sérieusement. Il faut avoir des perspectives même si je sais que c’est tout sauf facile. C’est un peu le problème en ce moment, même en dehors du sport automobile.”
Le calendrier 2021 avance ?
“On travaille le dossier mais il ne faut pas s’attendre à de grandes surprises. A ce jour, on ne sait pas comment sera la situation sanitaire en 2021. Le calendrier ELMS doit tenir compte de celui du WEC qui lui doit s’adapter le plus possible à celui de l’IMSA. On a tout de même une idée précise de ce que l’on veut faire.”