Le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA a dévoilé sa liste des engagés jeudi dernier avec 28 concurrents inscrits à la saison. Pour sa 6e année d’existence, le FIA WEC fait dans la continuité malgré le départ d’un acteur majeur et fidèle. Un duel Porsche/Toyota s’amorce pour la couronne mondiale. La nouveauté nous vient de l’arrivée d’un vrai titre mondial en GT, ce qui doit permettre l’arrivée de nouvelles marques. Gérard Neveu, directeur général du FIA WEC, est revenu avec nous sur cette liste 2017.
La satisfaction est de mise à la lecture des engagés FIA WEC ?
“Quand on voit le contexte général du sport automobile, on ne peut pas se plaindre. Ceci étant dit, il faut avoir beaucoup d’humilité et de prudence. Il faut pallier au départ d’Audi et accueillir les nouvelles LM P2. J’estime que nous avons une très belle grille 2017 quand on sait que beaucoup prédisaient de 20 à 22 engagés.”
Avoir deux constructeurs LM P1 au lieu de trois est un handicap ?
“Je ne peux pas nier qu’on aimerait en avoir trois et plus. Les deux premières années du championnat, nous avons assisté à un duel Audi/Toyota avec des courses animées. Avoir deux constructeurs ne veut surtout pas dire que nous allons assister à une saison ennuyante. Auparavant, Audi a lutté contre Peugeot, et là aussi les courses étaient très disputées. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Le LM P1 privé est en pleine restructuration et les récentes annonces vont dans le bon sens. Cette saison sera quelque peu compliquée mais la venue de Robert Kubica est une valeur ajoutée.”
Le LM P2 est conforme à vos attentes ?
“Le fait qu’il n’y ait qu’un seul constructeur n’est qu’une histoire de timing. On paie le départ de quelques équipes. Quand on voit le profil des équipes et des pilotes, là aussi tout est ouvert. Les performances des autos sont assez spectaculaires si on en croit les premiers essais.”
L’arrivée d’un titre mondial en GTE est un vrai plus ?
“Le plateau GTE-Pro fait dans la continuité et il n’y avait aucune surprise à attendre sur le plan des engagés. Il est vrai qu’avoir un titre mondial FIA va motiver encore plus les constructeurs. BMW sera bien en GTE en 2018 et on espère que d’autres vont suivre. Depuis l’annonce de l’arrivée d’un titre mondial, des discussions ont été entamées avec d’autres marques, sans toutefois avoir une échéance bien précise. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne parle de pas de long terme. La convergence GT peut aussi faire partie des paramètres. Du côté du GTE-Am, on peut parler de constance au niveau des engagés.”
On sent un regain d’intérêt pour le GT avec cinq constructeurs en 2018. Le GT risque de prendre le pas sur le prototype ?
“Le GT et le prototype sont deux histoires parallèles et ce qui est parallèle ne se superpose pas. Les budgets engagés ne sont pas les mêmes. Le GT est un marché axé sur les modèles routiers, alors que le prototype est une histoire industrielle. Nous avons l’avantage d’avoir ces deux familles dans le championnat. Les quatre marques présentes en GTE ont donné un grand show et se sont vite adaptées aux nouvelles règles. La récompense est maintenant ce titre mondial. Cette nouvelle donne ne peut qu’inciter d’autres constructeurs à venir.”
L’intersaison a été plus compliquée que les précédentes ?
“Toutes nos équipes n’ont cessé de travailler dès le lendemain de la finale de Bahrain. Il faut s’adapter au départ d’un constructeur. A nous de nous organiser en conséquence. Nous sommes préparés à ce type de situation. Le FIA WEC s’est préparé et adapté en conséquence.”
Les séries qui accompagneront le championnat sont connues ?
“Nous accueillerons avec plaisir la World Series Formula V8 3.5 à six reprises et c’est pour nous une très belle satisfaction d’avoir ce beau championnat à nos côtés. A Silverstone, nous aurons la FIA F3 et l’European Le Mans Series en plus. Spa sera encore plus fourni avec la présence de la Porsche Carrera Cup et du TCR International Series. Il en sera de même au Nürburgring avec un paddock complet et aucun temps mort en piste.”
La manche de Mexico est-elle en péril compte tenu de la situation que vit le pays ?
“Je ne peux pas nier que cette situation entre le Mexique et les Etats-Unis n’est pas la plus confortable. A ce jour, l’épreuve est maintenue. A nous d’évaluer les risques sachant que l’épreuve a lieu dans huit mois.”
Avec 28 autos inscrites à la saison, peux-t-on voir des invités venir se joindre à la grille au gré des meetings ?
“Si la demande est là, pourquoi pas. Nous étudierons la chose au cas par cas en fonction de la capacité d’accueil dans les stands.”