Dire que la situation actuelle est compliquée n’étonnera personne puisqu’elle est difficile pour tout le monde, y compris pour les championnats majeurs qui doivent s’adapter en conséquence et suivre de près l’évolution de la pandémie. Gérard Neveu, directeur général du WEC et de l’ELMS, a donné l’occasion à quelques médias de s’entretenir avec lui par visioconférence sur le moment présent et l’avenir.
Comment traitez-vous les sujets des calendriers ?
“Il y a deux problématiques différentes. Le WEC est un Championnat du Monde qui a déjà débuté sa saison avec une nouvelle qui devait débuter en septembre. La situation actuelle impacte donc les deux saisons, il convient donc de traiter le sujet en conséquence. Une cellule a été mise en place à la FIA avec les différents championnats du monde afin que tout se passe dans les meilleures conditions. L’exercice est compliqué, surtout en Europe sur une période qui se rétrécit avec des promoteurs qui visent en toute logique les mêmes circuits. Pour ce qui est de l’ELMS, le problème est différent car le championnat n’avait pas débuté. Le début est juste décalé et il n’y avait pas le moindre enjeu sportif déjà débuté. On a donc traité les deux championnats différemment.
On a un dialogue permanent avec les promoteurs, les fédérations et les circuits pour tout repositionner. La première chose était de connaître la date des 24 Heures du Mans, ce qui est fait. Avoir la confirmation était fondamental même si aujourd’hui, ce qui compte, c’est la santé des gens, que tout le monde sorte sain et sauf de cette catastrophe sanitaire. Ensuite, il y aura une crise économique à gérer. On anticipe aussi sur ce sujet.”
Il fallait donner de la visibilité en communiquant ces nouveaux calendriers ?
“Cette annonce donne de la visibilité sachant qu’il y aura une sortie de crise à négocier. Il faut aussi gérer en fonction des gouvernements. Nous avons pris la précaution de ne pas dénaturer la saison afin de respecter l’équité sportive. Des teams ont beaucoup travaillé, engagé de l’argent, donc il fallait tout mettre en oeuvre pour maintenir le nombre de courses même si on va faire les choses différemment.”
Le Mans ne refermera donc pas la saison 2019/2020…
“La fin de saison se déroulera à Bahrain le 21 novembre sur une course de 8 heures avec des points similaires à ceux de Sebring. Il fallait trouver un circuit disponible, ce qui n’est pas simple sachant qu’il faut aussi tenir compte des contrats existants et Bahrain n’était pas de la partie lors de la Super Saison. L’avantage d’avoir une bonne météo est aussi un point positif.”
Il faudra donc patienter jusqu’à 2021 pour assister à la saison 9 du WEC…
“Aller à Sebring en novembre n’aurait pas été simple car le fret a un certain coût. Le déplacement en Floride est plus onéreux car il faut construire le paddock, les hôtels sont compliqués à trouver. Cependant, nous serons à Sebring en 2021. La saison 9 ouvrira à Sebring en mars et elle se terminera en novembre. On repasse donc sur un championnat sur une seule année avec les 24 Heures du Mans qui auront toujours lieu en juin.”
Il fallait laisser du temps au temps ?
“Il faut se poser les bonnes questions, que chacun se pose calmement et puisse remonter un beau programme. On va tous sortir un peu chaos de ce virus et il faut éviter de faire des engagements financiers trop tôt, que les autos soient prêtes, que les pneus et les pièces soient disponibles. La priorité est de sauvegarder le paddock.”
Le calendrier pour les prototypes Le Mans Hypercar et LMDh reste identique ?
“Cette décision de retarder le lancement de la saison 9 fait aussi suite à l’arrivée des autos de la catégorie Le Mans Hypercar. Laisser quelques mois supplémentaires à Toyota, Glickenhaus et Kolles n’est pas du luxe. Ce nouveau calibrage du championnat sera maintenu les années suivantes. En agissant de la sorte, tout le monde pourra travailler de la même façon : Le Mans Hypercar en 2021 et LMDh en 2022.”
Le calendrier de la saison 9 est déjà dans les cartons ? Il faut s’attendre à voir plus de manches européennes afin de limiter les coûts ?
“Il n’y a pas d’urgence à travailler sur ce calendrier. Il faut rester calme. Il y a encore trois semaines, la vie était quasiment normale et là tout est arrêté. On regardera ensuite l’impact économique. Prendre des décisions maintenant alors qu’on ne sait pas quand ni comment les choses vont s’arranger n’est pas opportun. Ce qui est sûr, c’est que les teams ont besoin de visibilité. Le WEC restera un Championnat du Monde mais peut-être avec un équilibre différent.”
A suivre…