A trois jours près, Gianmaria Bruni aura passé dix ans chez Ferrari. Après une carrière en monoplace qui l’a vu gravir les échelons jusqu’en Formule 1 sur la très peu compétitive Minardi, le Romain a pris la direction du GT en rejoignant les rangs du FIA GT et d’AF Corse pour piloter une Ferrari F430 en compagnie de Stéphane Ortelli.
C’est le 22 février 2007 qu’on a découvert Gimmi sur sa nouvelle monture lors des Media Days FIA GT de Monza. La suite a vite été couronnée de succès avec trois victoires dès 2007, une place de 3e au championnat, puis un titre l’année suivante. En arrivant de la monoplace, on ne donnait pourtant pas cher de la peau de Bruni en GT face aux ténors de la catégorie, mais le sympathique italien s’est très vite acclimaté à son nouvel environnement.
En dix ans passés chez Ferrari et AF Corse, Gianmaria Bruni a décroché deux couronnes mondiales (FIA WEC), trois victoires aux 24 Heures du Mans (cinq podiums), deux victoires de catégorie aux 24 Heures de Spa, une aux 12 Heures de Sebring et une au Petit Le Mans. Il convient de ne pas oublier les titres en International GT Open et European Le Mans Series.
Régulièrement classé parmi les meilleurs pilotes GT au monde, Gianmaria Bruni va maintenant relever un nouveau challenge au sein d’une autre marque qui sera très certainement Porsche. L’Italien quitte donc un constructeur où il était le chef de file pour rejoindre un constructeur où il aura le même statut que ses équipiers au volant d’une auto qui est aux antipodes de la Ferrari qu’il aurait pu piloter les yeux fermés. Cependant, un pilote de son calibre devrait vite trouver ses marques.
Depuis 2007, Gianmaria Bruni n’a piloté que des Ferrari, qu’elles soient 430, 458 et 488, GTE et GT3. Après avoir remporté les 6 Heures de Vallelunga 2002 sur une GMS Durango LM P1 partagée avec Leonardo Maddalena et Michele Rugolo, Gimmi a tout de même repris le volant d’un prototype à l’occasion des 6 Heures du Castellet 2012 (ELMS) sur l’ORECA 03 du Pecom Racing en remplacement de Soheil Ayari, blessé peu de temps auparavant. Nous l’avions rencontré en avril 2012 pour évoquer cette pige en LM P2 : « Cela faisait très longtemps que je n’avais pas roulé dans un prototype. Et encore, je considère cela comme quasiment comme une grande première tant les deux voitures n’ont rien à voir. Je n’avais pas piloté une voiture avec une telle aéro depuis de nombreuses années. La découverte s’est faite directement lors des essais, mais elle a été positive. En fait, c’est la conduite à droite qui m’a le plus surpris ! Je n’avais jamais roulé autrement qu’avec le volant à gauche. J’ai dû m’habituer à cela… et au fait de baisser à nouveau ma visière (rire) ! En GT, depuis plusieurs saisons, je gardais ma visière ouverte. »
Passés ces détails, Gianmaria Bruni a vite été séduit par le prototype conçu dans les ateliers de Signes : « J’apprécie énormément la Ferrari F458, mais le prototype est plus léger et possède plus d’appui aéro. L’ORECA 03 possède beaucoup de grip et elle est agréable à piloter. Avant le départ de la course, je n’avais fait qu’une petite vingtaine de tours et je devais encore approfondir ma connaissance de l’auto. Pour caricaturer, c’est la voiture qui m’entrainait plutôt que moi qui la pilotait. J’ai été très compétitif en réalisant le meilleur troisième secteur et mes chronos étaient réguliers. » Le Romain a longtemps souhaité piloter un prototype à moteur Ferrari mais la marque de Maranello n’a jamais relevé le défi. Place maintenant à un nouveau challenge…