Giedo van der Garde est un des hommes forts du plateau LMP2 en WEC. Il roule cette année sur l’ORECA 07 #29 de Racing Team Nederland avec Frits van Eerd et Nyck de Vries. Alors que la saison est toujours suspendue pour cause de Coronavirus, le champion ELMS 2016 s’apprête à disputer les 24 Heures du Mans virtuelles qui auront lieu ce week-end. Nous avons fait le point sur le sim racing avec lui et feuilleter sa carrière en Endurance…
Que pensez-vous des 24 Heures du Mans Virtuelles ?
« C’est quelque chose de complètement nouveau pour moi car je ne suis pas un habitué du sim racing. C’est un nouveau projet et je dois dire que j’aime bien ça. Je m’amuse bien, j’apprends pas mal de choses de cette expérience et je m’améliore de jour en jour. »
Comment vous êtes-vous préparé ?
« Je pilote le plus souvent sur mon simulateur. J’essaie de me familiariser et d’apprendre le sim driving, les différentes procédures, travailler avec l’équipe à distance. Comme je l’ai dit, j’aime bien cela, je m’amuse bien et je progresse. Ce matin, j’ai encore fait quelques tours en simulateur afin d’améliorer mes temps au tour et je suis content car j’ai franchi un nouveau cap. »
Quelles sont vos ambitions pour ces 24 Heures du Mans virtuelles ?
« Nous voulons faire de notre mieux bien entendu. Nous avons une belle équipe, un bon équipage avec, entre autres, nos deux gamers. Je suis content que TDS Racing fasse partie de l’aventure tout comme EDGE Esports. Si nous pouvions finir dans le top 5, voire le top 3, ce serait bien car le niveau des équipes et des équipages face à nous est très relevé. Si nous ne faisons pas d’erreur, que nous sommes au niveau qui est le nôtre, je pense que cela peut donner un bon résultat…»
Est-on loin ou proche de la réalité avec le sim racing ?
« On en est assez loin (rire). Ce n’est pas toujours très réaliste, la façon de piloter et de régler la voiture n’a rien à voir. Il n’y a pas de réelle sensation avec la voiture. C’est plus au niveau de la vue que cela se joue plutôt que des sensations au niveau du corps. Donc oui, c’est vraiment très différent de la vraie compétition, mais il est important de comprendre aussi comme le sim racing fonctionne, comment vous devez vous comporter pour être encore meilleur. Tout ça, c’est bien, cela nous permet de nous entraîner, mais quand on sera revenu dans la vraie voiture, il faudra de nouveau s’adapter et s’assurer que nous pilotons du mieux que vous pouvez et non de se comporter comme sur le simulateur… »
Qu’est ce que cela vous fait de retrouver vos anciens adversaires de F1 comme Felipe Massa, Jenson Button et Fernando Alonso sur ces 24 Heures du Mans Virtuelles ?
« Cela va être en effet marrant de me retrouver de nouveau contre eux. Je les connais bien, j’ai couru quelques années avec eux. Ils sont très enthousiastes à l’idée de disputer ces 24 Heures du Mans virtuelles. Cela sera donc cool de me confronter à eux à nouveau, j’espère juste les battre (rire), on passera en tout cas un bon moment ! »
Revenons au monde réel ! Vous êtes arrivé en Endurance en 2016. Était-ce par souhait ou vous n’aviez plus d’opportunités en Formule 1 ?
« A la fin de mon temps en Formule 1, j’ai étudié deux pistes : le DTM et l’Endurance. J’ai eu quelques discussions avec plusieurs pilotes qui venait de la F1 et/ou qui était impliqué en Endurance qui m’ont dit que si je voulais quelque chose de sympa après la F1, quelque chose dans lequel je prendrais du plaisir à disputer des courses, il fallait que j’aille en Endurance parce que j’aurais des équipiers, prendrais plaisir à travailler avec eux, qu’il y a des équipes usine, des pilotes usine et que l’on peut continuer à rouler pendant plusieurs années si on fait du bon travail. J’ai donc décidé de prendre cette voie et, pour être honnête, ce fut une bonne décision. J’ai depuis remporté l’ELMS en 2016, année où j’ai été très compétitif, disputé trois fois les 24 Heures du Mans et je prends vraiment beaucoup de plaisir. En 2017, après la période Jota Sport, je n’ai pas eu vraiment de contacts intéressants, j’ai donc préféré ne pas rouler car je veux continuer à vivre de mon sport. J’en ai profité pour lancer une petite entreprise en Hollande qui a eu pas mal de succès. Puis en 2018, j’ai été en contact avec Frits van Eerd, le patron des supermarchés Jumbo aux Pays Bas. J’ai alors commencé ce programme en WEC et je dois dire que je suis heureux de travailler avec lui. C’est vraiment un mec sympa, passionné et je trouve qu’il se débrouille pas mal ! »
Quel a été votre regard sur Jota Sport, l’une des références en Endurance ?
« C’est vraiment une super équipe même si, cette année là, nous faisions rouler une « vieille » voiture (la Gibson 015S – Nissan, ndlr). C’était une auto ouverte, nous luttions face aux ORECA 05 et les Ligier JS P2, des voitures d’une autre génération. Nous savions que ce serait compliqué et que nous serions désavantagés face à ses autos et équipes là, mais nous avons néanmoins réussi à remporté le championnat, un moment très spécial pour moi. Cette année passée avec Jota reste un très bon souvenir. »
Vous avez disputé vos premières 24 Heures du Mans la même année que votre titre ELMS. Quels sont vos souvenirs de cette expérience ?
« C’est une piste extraordinaire, la foule y est immense et Le Mans est une course sensationnelle, l’une des plus grandes au monde. Ce fut pour moi une superbe expérience, même si elle fut malheureuse car, cette année là, (il était avec Simon Dolan et Jake Dennis, ndlr), à cinq heures de la fin, nous étions encore 3e des LMP2, mais quelqu’un nous a percutés et nous avons dû abandonner. Ce fut une vraie déception pour moi car disputer les 24 Heures du Mans pour la première fois et être tout de suite en mesure de monter sur le podium était un joli rêve. Cela ne s’est pas passé comme cela, c’est tout !»