Pour chercher FFF Racing Team, pas la peine de s’éloigner de Sant’Agata Bolognese puisque l’écurie qui bat pavillon chinois, mais à forte consonance italienne, est basée à quelques mètres de l’usine Lamborghini. Après avoir tout raflé en Asie, FFF Racing a fait le choix de se frotter aux meilleures équipes européennes GT3 cette année. Ce coup d’essai s’est transformé en coup de maître avec des titres à ne plus savoir où mettre les coupes dans la très grande salle de réunion de l’écurie. Giorgio Ferro, directeur général de FFF Racing Team, nous a reçu à Sant’Agata Bolognese pour faire un point sur la saison écoulée et parler de 2020 qui passera par des débuts en Intercontinental GT Challenge.
Giorgio, les gens du sport auto connaissent forcément votre cursus. Pouvez-vous nous le rappeler ?
“J’ai débuté comme jeune ingénieur en Formule 1 chez Ferrari à la fin des années 80. A cette époque, on découvrait tout juste les simulations et la télémétrie, alors que maintenant on ne sait plus s’en passer. J’ai ensuite rejoint Alfa Romeo en DTM. Là, c’était autre chose avec un budget illimité. On a même construit une toute nouvelle auto à mi-saison en 1996. L’électronique et l’aéro étaient libres. On a mis un aileron arrière qui comportait pas moins de 11 réglages. Cette année-là, il y a avait huit Alfa Romeo avec quatre officielles et quatre dans un team satellite. Mercedes et Opel en faisaient de même. On avait dans nos rangs Nannini, Larini, Danner et Fisichella. C’était une époque incroyable, plus jamais on ne reverra une telle chose et un tel engagement. J’ai continué avec Alfa Romeo avec la 156 Supertourisme. Par la suite, j’ai travaillé chez Fiat sur le développement de la Punto en rallye jusqu’à la S2000. Venir en rallye après le circuit a été un drame pour moi (rires). On a aussi relancé Abarth où j’étais responsable technique. Me voilà maintenant chez Lamborghini.”
Vous êtes surpris de cette première année en Blancpain GT Series ?
“Oui car ce championnat est réputé pour être l’un des plus compétitifs en GT. Il est clair que l’objectif a toujours été d’être compétitif, mais on devait rester réaliste. FFF Racing Team reste une nouvelle équipe dans l’une des séries les plus importantes sur la planète GT. C’était un rêve et on ne pouvait pas imaginer faire aussi bien.”
Le facteur chance a joué ?
“Je ne peux pas dire que nous avons été chanceux. Le sport automobile est une histoire de petits détails et, dans ce domaine, nous avons été bons. Il faut la réunion de deux facteurs importants : la qualité des pilotes et la qualité du produit. Nous n’avons pas rencontré le moindre problème mécanique de la saison. On sait qu’on a encore des choses à améliorer, mais FFF Racing Team n’est plus un team rookie.”
Place maintenant à 2020…
“Nous sommes en pleine préparation de la Lamborghini Huracan GT3 qui va prendre part à l’Intercontinental GT Challenge. Pour nous, c’est le dernier événement de l’année et non le premier de la prochaine saison. Le container va partir dans les prochains jours.”
L’Intercontinental GT Challenge est donc le prochain défi ?
“Oui avec une auto confiée à Andrea Caldarelli, Dennis Lind et Marco Mapelli. Ce championnat est la suite logique pour l’équipe. Nous allons tout faire pour répéter la même chose que cette année mais on a conscience du challenge. Le calendrier 2020 débute à Bathurst et il y aura près de six mois avant le rendez-vous suivant de Spa.”
On reverra tout de même FFF Racing Team en GT World Challenge ?
“L’équipage en Endurance sera identique à celui de l’Intercontinental GT Challenge. On a aussi quelques Silver à faire rouler et Hiroshi Hamaguchi compte bien rempiler dans l’équipe la saison prochaine. Hamaguchi-san est l’ami de FFF depuis les débuts de l’aventure avec McLaren en Asie. Il sort d’une victoire en FIA Motorsport Games en catégorie GT Cup.”