En ce début de printemps 2018, Giorgio Sanna a de quoi être un homme comblé. Le patron de Lamborghini Squadra Corse a assisté à la victoire d’une Lamborghini Huracan GT3 aux 24 Heures de Daytona dans la catégorie GTD puis aux 12 Heures de Sebring. Il manquait encore un succès d’envergure sur une course d’endurance majeure et c’est maintenant chose faite. L’ancien pilote, qui dirige le service compétition de Lamborghini depuis sa création, est sur tous les terrains où roulent “ses” Lamborghini Huracan GT3.
Vous êtes un homme heureux en ce début d’année ?
“Je suis déjà content et fier des résultats enregistrés par nos équipes en 2017. Nous n’avions pas encore gagné de classique, ce qui était l’un des objectifs de l’année en cours. Nous avons remporté les 24 Heures de Daytona, ce qui fait que cette mission est remplie. C’est la première victoire de Lamborghini sur une course de 24 heures, qui plus est après seulement trois participations. Nous sommes le seul constructeur présent en GTD à avoir remporté la même année Daytona et Sebring. Il ne faut pas oublier que Squadra Corse est né il y a seulement quelques années en partant de zéro. Le plus dur est maintenant de rester en haut de l’affiche.”
Maintenant que le programme GT3 est bien consolidé, vous pouvez voir plus haut…
” (rires). Je suppose que vous faites allusion à une arrivée en GTE. En tant que constructeur, on se doit d’évaluer différentes opportunités en y allant étape par étape. La catégorie GTE est forcément la suite logique quand on est en GT3. Cependant, il faut bien étudier les règlements. On tient avant tout à consolider notre plate-forme. Pour ce qui concerne le futur, la décision interviendra sous peu.”
Le Mans fait partie des envies ?
“Le Mans est le rêve de beaucoup de gens. Lorsque nous sommes arrivés en GT3, l’objectif était de gagner des courses importantes et on l’a fait.”
Si Le Mans met en avant des GTP, cela peut intéresser Lamborghini ?
“Pourquoi pas mais cela ne dépend pas que de nous ! Avant toute chose, il faut évaluer tous les paramètres et voir en fonction de nos capacités. Lamborghini Squadra Corse compte une quarantaine de personnes et chacun fait de son mieux. Il y a encore beaucoup de choses à faire en GT.”
La Lamborghini Huracan GT3 évoluera sous peu ?
“Une évolution sera proposée pour 2019.”
Lamborghini Squadra Corse s’efforce de soutenir des jeunes pilotes. C’est quelque chose qui vous tient à coeur ?
“Il faut donner tous les outils nécessaires aux jeunes pour qu’ils deviennent professionnels. Chez Lamborghini, on offre la possibilité d’apprendre un métier : travailler pour l’Académie, être coach, pilote de développement. Il est possible d’avoir un travail à plein temps. Personne ne fait cela en dehors de Lamborghini. Il est possible de transformer sa passion en un métier.”
Vous faites également la promotion des pilotes italiens…
“Je suis très fier d’avoir avec nous les Bortlotti, Caldarelli, Agostini, Venturini, Giammaria et Mapelli. Je sais que le niveau en Championnat du Monde d’Endurance est très relevé mais les pilotes qui évoluent en Blancpain GT Series n’ont pas à rougir. Le niveau est tellement élevé qu’il ne faut rien laisser au hasard. Le développement de la Silver Cup va dans le bon sens avec la possibilité de rouler sans avoir trop de pression. La Blancpain GT Series est la meilleure plate-forme au même titre que l’IMSA et l’ADAC GT Masters. Le pilote qui décroche la pole en Blancpain GT Series est à coup sûr un professionnel au sens large du terme.”
On vous voit aux quatre coins du monde pour supporter vos clients. Pour vous, c’est un métier ou une passion ?
“(rires). Se déplacer autour de la planète demande beaucoup de temps. Cependant, c’est ce qu’on aime tous et ce qu’on doit faire pour la marque. Il faut aussi créer l’envie pour les générations futures. J’ai le souvenir d’une course à Silverstone où des fans faisaient la queue pour obtenir des autographes. Ils portaient les couleurs de différentes équipes et constructeurs, ce qui est normal. Parmi eux, il y avait un gamin avec tee-shirt Lamborghini. C’est aussi pour eux qu’on fait tout ça…”