En seulement quelques années, Lamborghini Squadra Corse s’est affiché comme l’un des acteurs majeurs de la catégorie GT3. Avant la création du département compétition-client de Lamborghini, la marque de San’Agata Bolognese était présente avec les Murcielago et Gallardo, mais sans soutien officiel de l’usine. Tout était donc à construire. Le succès est vite venu et du côté de l’Italie, on ne manque pas de projets à réaliser. Les Huracan GT3 et Huracan Super Trofeo connaissent un franc succès. Giorgio Sanna, patron de Lamborghini Squadra Corse, est revenu avec nous sur le développement de la structure, lui qui a endossé une nouvelle casquette après celle de pilote.
A quand remonte la création de Lamborghini Squadra Corse ?
“L’idée a germé au milieu de l’année 2013. Au début, c’était juste un projet, l’envie de créer quelque chose. Il n’était pas encore question de département compétition-client. Fin 2013, alors que je roulais en Italian GT, Lamborghini m’a demandé de lancer Squadra Corse. Au début, nous étions seulement trois personnes. Tout est parti d’une feuille blanche.”
Pourtant, il y avait déjà des Lamborghini en compétition…
“Le Lamborghini Super Trofeo a été lancé en 2009 avec la Gallardo en Europe, puis en Asie et aux Etats-Unis. Contrairement à maintenant, le constructeur n’était pas impliqué. Dans les années 90, Lamborghini a été parmi les premières marques à créer une Supercar GT pour la piste. Il y a eu la Diablo SVR puis la Diablo GTR. Tout cela a été lancé avec le concours de Stéphane Ratel qui, selon moi, est un visionnaire. Il faisait rouler des gentlemen avec des voitures iconiques. Ensuite, la marque a quitté le sport auto pour se développer dans d’autres secteurs, s’agrandir, trouver des revendeurs, lancer de nouveaux modèles. La compétition a repris avec la Gallardo Super Trofeo.”
Une fois le championnat développé, Lamborghini lance la Huracan GT3...
“En 2015, la Huracan GT3 est la première GT3 développée par Automobili Lamborghini. La première course à Monza en Blancpain Endurance Series s’est transformée en victoire. C’est un moment que je ne peux pas oublier. Lamborghini est le plus jeune département compétition-client du plateau GT3, ça il ne faut pas l’oublier. On veut gagner, sinon il vaut mieux rester à la maison. Mon travail est de faire fonctionner le mix team, auto, pilote.”
Le développement de la structure n’est pas terminé ?
“Nous n’en sommes qu’au début. La catégorie GT3 n’est que le début.”
Le futur passera à nouveau par le GT3 ?
“Lamborghini fait partie du comité de travail à la FIA pour les nouvelles règles. Nous débutons la réflexion de la future GT3 qui sera sur la base de la Huracan. Je suis confiant car nous croyons dans le produit. Par respect pour nos équipes, nous voulons geler l’auto pour trois ans. La version Evo a débuté en 2019, elle court donc jusqu’à au moins fin 2021. Les nouvelles règles doivent arriver en 2022 pour les trois ou quatre prochaines années. Le succès du GT3 dans le monde est unique. Comme pour le GT3, une nouvelle évolution de la version Super Trofeo est à l’étude. La stratégie est de conserver le modèle actuel pour trois ou quatre ans.”
Où en êtes-vous du GT2 ?
“On continue de regarder la demande des clients. Comme je l’ai souvent dit, le Super Trofeo serait une bonne plateforme. Pour cela, il faut avoir de la demande. Actuellement, je suis pleinement satisfait avec ce que nous avons, à savoir GT3 et Super Trofeo.”