Gros plan sur les Lamborghini Murcielago au Mans en miniatures…

L’histoire entre Lamborghini et les 24 Heures du Mans se résume à la Murcielago. De 2006 à 2010, la GT1 italienne a tenté de se faire un nom en terre sarthoise, mais sans grand succès. Retour sur l’aventure des Lamborghini Murcielago aux 24 Heures du Mans en miniatures…

2006 : JLOC (Marco Apicella, Koji Yamanishi, Yasutaka Hinoi)

Bien que le premier engagement d’une Lamborghini aux 24 Heures du Mans remonte à l’édition 1975, les premiers tours de roues en course sont bien plus récents et datent de 2006. C’est à l’équipe japonaise “JLOC” (Japan Lamborghini Owner’s Club) que l’on doit cet engagement en catégorie GT1 et cela avec la Lamborghini Murcielago R-GT portant le #53 et l’équipage composé de Marco Apicella, Yasutaka Hinoi et Koji Yamanishi.
Dès les essais, il semblait évident que la tâche serait compliquée pour la Lamborghini dans cette catégorie GT1 si disputée où excellent les Aston Martin DBR9, Chevrolet Corvette C6.R / C5-R, Ferrari 550 Maranello ou autres Saleen S7-R ! Une fois les séances finies, le verdict était sans appel et c’est le onzième temps du GT1, à 8 secondes des Aston Martin présentes aux avants postes, qui récompensait les efforts du team nippon dirigé par Isao Noritake. Cette première expérience fut hélas semée d’embûches et les problèmes techniques divers et variés eurent raison de l’équipage. La Lamborghini ne parvenant pas à finir le dernier tour et franchir la ligne d’arrivée, se voyant donc non-classée.

2007 : JLOC (Koji Yamanishi, Marco Apicella, Atsushi Yogo)

C’est avec le même châssis que l’équipe se présente au Mans en 2007 pour une deuxième tentative. Marco Apicella et Koji Yamanishi sont encore de l’aventure et sont rejoints par Atsushi Yogo. La Murcielago, toujours affublée du numéro 53, a subi quelques modifications (aileron arrière différent, …) tout comme les pneumatiques Pirelli de 2006 qui ont laissé place à des Yokohama.

La prestation aux essais sera malheureusement très courte puisque l’Italien, Marco Apicella, sort très violemment de la piste à la première chicane des Hunaudières durant la séance d’essais du mercredi soir. La belle italienne est fortement endommagée et devient même la proie des flammes avant que les commissaires n’interviennent. Une course contre la montre va alors commencer pour toute l’équipe pour tenter de remettre en état une Lamborghini en partie détruite…

Si Marco Apicella n’est plus en mesure de prendre part à la course suite à l’avis des médecins, il n’en sera pas de même pour la Lamborghini qui grâce au travail acharné du team (qui bénéficiait du renfort de l’équipe DAMS pour cette édition) a pu retrouver la piste lors du warm-up du samedi matin pour effectuer les vérifications d’usage et s’assurer que tout était en ordre pour prendre le départ de la course. Tous ces efforts seront vains car si l’auto n’avait pu boucler le dernier tour de course en 2006, c’est le premier qu’elle ne parviendra pas à finir en cette édition 2007… Le JLOC inaugurant ainsi la liste officielle des abandons sur bris de boite de vitesses.

2008 : IPB Spartak Racing (Peter Kox, Mike Hezemans, Roman Rusinov)

Pour la troisième apparition consécutive d’une Lamborghini Murcielago GT1 aux 24 heures du Mans (#55), cet engagement n’est plus du fait du JLOC mais d’un team russe roulant dans la série labellisé ACO, les “Le Mans Series”. Cette équipe est engagée sous le nom de Interprogressbank Spartak Racing. Tout comme le châssis ayant roulé sous les couleurs du JLOC les deux éditions précédentes, celui-ci sort également des ateliers Reiter. A son volant, un équipage de haut vol avec Mike Hezemans, Peter Kox et Roman Rusinov, pouvant jouer les troubles fête dans la catégorie si l’italienne se veut fiable et puissante.

C’est de la sixième position de la catégorie GT1 que l’équipe russe prenait le départ. Le trio Hezemans/Kox/Rusinov qualifiait tout de même la Lamborghini à cinq secondes du meilleur temps de la Corvette en tête de la catégorie.

La course ne sera pas de tout repos pour l’équipe qui après seulement trente minutes en piste perdra deux heures au stand pour un changement de différentiel. Autant dire que toute possibilité d’un bon résultat s’est désormais envolée ! L’équipe repassera par le box à plusieurs reprises pour diverses prestations mécaniques (changement train arrière gauche, huile…) perdant là encore pratiquement cent vingt minutes. Sans oublier que chacun des trois pilotes ira de sa visite dans le bac à la chicane PlayStation pendant la course. Le coup de massue pour l’équipe viendra lors du passage sous le drapeau à damiers puisque il ne manquera finalement qu’un seul tour à la Lamborghini #55 pour être classée… 266 tours étant réalisés alors que la moyenne (70% de la distance parcourue par le vainqueur au général) était de 266,7 tours à effectuer pour apparaître sur les tablettes. Un résultat qui laissera un goût amer à l’équipe qui réalisait pourtant là la meilleure prestation d’une Murcielago au Mans depuis trois ans.

2009 : JLOC (Atsushi Yogo, Marco Apicella, Yutaka Yamagishi)

Pour la quatrième année de suite, une Lamborghini Murcielago R-GT (#68) est au départ de la course. C’est le retour du JLOC (Japan Lamborghini Owner’s Club), qui avait fait l’impasse sur l’édition de 2008, qui assure cet engagement. A son volant, Marco Apicella est de retour au sein de l’équipe après sa mésaventure de 2007, il est secondé par Yutaka Yamagishi et Atsushi Yogo.

Autant le dire tout de suite, il s’agit certainement de la moins bonne des prestations mancelles d’une Lamborghini GT1, et ce résultat ressemble fortement à celui de 2007 ! Pas un seul tour chronométré lors des séances du mercredi, un seul sur la première séance du jeudi pour un total de moins de vingt boucles sur l’ensemble des séances à la fin des essais le jeudi soir… Sans grande surprise, c’est donc de la dernière position de la grille que s’élancera la Lamborghini, à plus de 26 secondes de la Corvette en pole du GT1 et à tout de même plus de 8 secondes de la dernière des GT2 !
La course… Et bien, un petit tour, et puis s’en va ! Une nouvelle fois, la Murcielago R-GT inaugurera la liste officielle des abandons sur casse moteur.

2010 : JLOC (Atsushi Yogo, Koji Yamanishi, Hiroyuki Liri)

Pour l’ultime engagement d’une Lamborghini au Mans, le JLOC pose sur la piste une toute nouvelle auto. La base est une Murcielago LP670 préparée dans les ateliers de Hans Reiter, spécialiste de l’italienne depuis plusieurs années. Seul Atsushi Yogo est encore de l’aventure avec Koji Yamanishi et Hiroyuki Liri comme coéquipiers. Si la Murcielago est nouvelle, l’équipe reste inchangée et à quelques stickers près, la livrée également. L’auto portant maintenant le #69.

Aux essais, Yamanishi réussira à qualifier l’auto avec un chrono de 4’05″170 à 10 secondes de la pole GT1 réalisée par Tomas Enge et son Aston Martin DBR9 Young Driver AMR. C’est donc de la cinquante et unième position que partira l’italienne pour cette édition 2010 des 24 heures du Mans.
Après un début de course sans encombres, une crevaison en fin d’après-midi, lourde de conséquence, viendra mettre à mal un début de course régulier pour l’équipage japonais. Pratiquement deux heures seront nécessaires pour remettre en état l’arrière de la Lamborghini puisque tout le système de refroidissement (y compris les radiateurs) qui s’y trouve est endommagé ! C’est ensuite avec un rythme régulier (le leur…) que les pilotes reprendront la piste au volant de l’italienne mais à un peu moins de deux heures du matin, une nouvelle immobilisation au box lui fera encore perdre plus de trois heures pour des soucis de boite de vitesses et d’embrayage.

On reverra la Murcielago en piste pour quelques boucles mais un abandon (boite de vitesses) viendra mettre un terme à cette participation avant le levé du soleil… Un peu dur pour une équipe venant tout droit du pays du soleil levant… 

A ce jour, plus aucune Lamborghini, quel qu’en soit le modèle, n’a repris la piste aux 24 heures du Mans… Un peu regrettable quand on voit les belles prestations des italiennes dans la catégorie GT3 et il y a fort à parier qu’une Huracan GTE, bien préparée et pilotée par une équipage de choc aurait pu sans problème venir se mêler à la lutte dans cette classe ! Peut-être que le futur de Lamborghini au Mans passera par le LMDh…

  • 2006 : Miniature EBBRO (réf 784).
  • 2007 : Miniature EBBRO (réf 966).
  • 2008 : Base EBBRO (réf 966) avec transkits (decal43.de + lemansdecals.com). Modifications diverses (roues, dérives aileron arrière, bas de caisse, lame avant, rétroviseurs).
  • 2009 : Base EBBRO (réf 784) avec transkit (decal43.de).
  • 2010 : Base AutoArt (réf 54628) avec transkit (decal43.de) Modifications diverses (roues, lame avant, “Bare Metal” pour les parties chromées).”