Sept séances d’essais, des courses d’endurance au Nürburgring, Spa, Suzuka et Kyalami. Voilà ce qui a attendu l’Audi R8 LMS GT3 châssis #106 cette année.
Entre chaque course, Audi Sport customer racing s’occupe de remettre sur pied l’Audi afin qu’elle puisse briller sur la course suivante. Il a fallu environ une semaine pour que l’équipe technique emmenée par Michael Schäfer et Johannes Kind prépare l’Audi entre Suzuka et Kyalami. La #125 a terminé 7e des 10 Heures de Suzuka aux mains de Christopher Mies, Christopher Haase et Markus Winkehock. Deux mécaniciens sur un total de 35 employés s’affairent à plein temps sur le châssis #106 à Heilbronn-Biberach.
L’Audi n’a pas subi le moindre dommage au Japon, ce qui fait que le châssis ne nécessite pas de vérification approfondie. « Si nous remarquons des incohérences lors de la prise de mesures virtuelles, nous vérifierons en plus les points du châssis sur notre plaque de mesure ici à Biberach », explique Johannes Kind. « Si le châssis est endommagé, les extrémités avant et l’arrière peuvent être complètement remplacées. Cela économise du temps et des coûts de réparation. » L’aileron arrière est examiné aux ultrasons pour détecter les déformations, et ce même après de petits contacts avec des objets externes. Si le moindre doute subsiste, l’aileron est purement et simplement remplacé. Les pièces autour de l’aileron sont elles aussi remplacées.
Tout est contrôlé avec minutie : roues, suspensions, système de freinage, ressorts, amortisseurs, barres anti-roulis, fixations de carrosserie, moteur, échappement, boîte de vitesses, radiateur, batterie, liquides. « Pendant le contrôle des suspensions, nous examinons tout », précise Johannes Kind. « Parce que votre course peut se terminer à cause d’une pièce cassée à cinq centimes. » Sur l’Audi, les suspensions ont une durée de vie de 10 000 km. Le moteur V10 de 5.2 litres est inspecté tous les 10 000 km. Après 20 000 km, une reconstruction complète est prévue.
Entre Suzuka et Kyalami, la boîte de vitesses séquentielle à six rapports de l’Audi R8 LMS #106 a été inspectée. Les six aimants attachés à la boîte de vitesses sont scannés pour détecter les copeaux métalliques qui auraient pu se former. L’huile de la boîte de vitesses et le filtre correspondant sont remplacés. Les équipes remplacent le compresseur qui entraîne le système pneumatique tous les 10 000 km. Après le même kilométrage, un nouveau dispositif de réglage d’embrayage est également installé. Avant la finale Intercontinental GT Challenge de Kyalami, l’Audi en était à sa septième inspection générale.
Avant d’expédier l’Audi en Afrique du Sud, il a fallu changer la livrée, ce qui a nécessité deux journées de travail par un prestataire externe. Un film auto-adhésif haute performance est installé sur l’Audi avant une sur-plastification brillante. Du numéro 125 à Suzuka, le châssis #106 est le numéro 25 à Kyalami avec Fred Vervisch, Kelvin van der Linde et Dries Vanthoor.
Une fois que tout est validé par un déverminage sur la piste d’essai, l’Audi est envoyée en Afrique du Sud par bateau depuis Anvers. Avant cela, il faut ôter toute essence dans le réservoir, déconnecter la batterie, mettre des amortisseurs spéciaux pour le transport, des pneus pluie avec une pression de 1,8 bar et une augmentation de la garde au sol afin d’éviter d’endommager le dessous de la voiture durant le chargement et le déchargement. « Pour des raisons environnementales et financières, nous préférons les navires aux avions pour les voyages à l’étranger », explique Kind. Les GT3 voyagent donc une bonne partie de l’année. A titre d’exemple, les Audi qui ont roulé à Macau ne reviendront à Heilbronn-Biberach qu’après le Nouvel An. Quant au châssis #106 qui a terminé 11e à Kyalami avec 2070 km de plus au compteur, il arrive à 24 929 km depuis sa mise en service au printemps 2018. Dernière petite précision, le châssis #106 n’est pas dédié à une simple équipe. Il a porté les couleurs Absolute Racing à Suzuka et WRT à Kyalami.
Photos : Audi