Gustavo Menezes est présent au Red Bull Ring pour la 2e manche ELMS de la saison 2021. Il roule chez DragonSpeed sur l’Oreca 07 #21 en compagnie de Henrik Hedman et Ben Hanley. Endurance Info a pu le rencontrer pour parler LMP2 bien sûr, mais aussi de son programme WEC avec Glickenhaus Racing et de son nouveau statut de pilote officiel Peugeot en Hypercar !
Depuis combien de temps n’avez-vous pas roulé car on ne vous avait pas encore vu en 2021 ?
« En fait, je n’ai plus roulé depuis les 24 Heures du Mans 2020 avec la Rebellion en LMP1. Je dois bien avouer que je suis très content d’être là au Red Bull Ring en LMP2 ce week-end. Je suis reconnaissant envers Elton, qui est un bon ami, et DragonSpeed qui m’ont demandé de venir. Ce ne fut pas facile d’organiser mon programme cette année. Rien n’est évident d’ailleurs avec cette pandémie, le fait que le programme Rebellion se termine tard en 2020. »
Vous n’étiez en plus pas revenu en ELMS depuis 2018. Comment voyez-vous le plateau LMP2 quelques années plus tard ?
« Le sport automobile fonctionne par vague, cela comprend des périodes fastes et d’autres moins. Je suis ravi de voir à quel point l’ELMS est solide et fort dorénavant. C’est une série qui va dans la bonne direction. Depuis que je n‘étais pas revenu, je trouve que le niveau des Silver n’a cessé d’augmenter. Certains pilotes utilisent maintenant leur budget, non pas pour faire de la monoplace mais pour venir en endurance. Je trouve cela intéressant et c’est aussi pour cela que le niveau est monté d’un cran. C’est bon pour le futur avec les Le Mans Hypercars et le LMDh. Je ne sais pas s’il y aura beaucoup de baquets libres car il y aura beaucoup de pilotes sur le marché, mais ce seront des places pour des professionnels dans la catégorie reine. Je pense donc que c’est bien de voir ces jeunes pilotes s’investir, au niveau de leur carrière, en Endurance. C’est une bonne idée de venir en ELMS et y passer du temps car les courses sont belles et disputées. »
Votre principal programme cette année est en Le Mans Hypercar avec Glickenhaus Racing. Comment est la voiture à piloter ? Quelle est l’avancée du développement ?
« Pour être honnête, je n’ai pas passé encore énormément de temps dans la voiture. Je dirais environ deux jours seulement et la plupart du temps c’était sous la pluie. Il est donc encore trop tôt pour moi pour donner un ressenti sur l’auto la voiture par rapport à ce que j’ai pu connaitre par le passé. Je peux, par contre, dire que l’équipe travaille d’arrache pied pour être prête. Malheureusement, nous n’avons pas pu aller à Spa, une seule auto sera à Portimao, mais le but ultime est Le Mans. La fiabilité de la voiture a été très bonne jusqu’à maintenant, je dirais même très surprenant pour un nouveau programme comme celui là. C’est une bonne chose en vue d’une course comme les 24 Heures du Mans où la survie est très importante. Il sera important de voir nos performances par rapport aux Toyota. Cependant, avant Le Mans, je pense que l’on n’en saura pas plus à cause de la politique de la BOP. Jim Glickenhaus est clair avec ses ambitions, il ne cache absolument rien. Il veut juste vivre sa passion pour la course automobile. Je pense que ce sera au Mans que chacun montrera vraiment ce qu’il a et ce ne sera qu’à ce moment là que nous pourrons situer la Glickenhaus ! »
Justement, avez-vous regardé la course des Toyota aux 6 Heures de Spa WEC ?
« Oui, ce n’a pas eu l’air facile, pas aisée à piloter en tout cas ! On voyait bien que les pilotes faisaient leur maximum. C’était aussi intéressant de voir le rythme de l’Alpine A480, elle n’était pas si loin que cela, mais je pense que la BoP a besoin d’être réglée par rapport à la consommation d’essence et les arrêts au stand. Cependant, ce n’était que la première course, Le Mans sera la 4e ! C’était dommage de voir les LMP2 si proches, mais après en avoir piloté une aujourd’hui, avoir cette expérience “de l’autre côté”, j’estime qu’il ne serait pas juste de ralentir encore ces autos. Après avoir testé, je dois dire que c’est assez difficile comme cela à piloter, en particulier au niveau de la puissance en moins. Il aurait peut être été bon d’avoir plus de performance du côté des Hypercar au niveau du règlement, mais il est un peu tard maintenant pour tout cela. Nous allons donc faire de notre mieux avec ce que nous avons. »
L’autre fait majeur pour vous est votre premier contrat usine avec Peugeot en Le Mans Hypercar. On vous imagine très content…
« Tout à fait ! Devenir un jour pilote officiel usine a été mon but, mon rêve depuis que j’ai débuté en Formule Junior. J’avoue que ce fut un joli cadeau d’anniversaire. Débuter les vacances de Noël en apprenant que les prochaines années de ma carrière sont déjà organisées, c’est génial. Ce sera avec un constructeur célèbre et, en plus, français, rouler au Mans sera très spécial avec eux. J’en avais déjà eu un petit avant goût quand j’ai gagné Le Mans avec Alpine en LMP2, mais là ce sera pour la victoire au général en Le Mans Hypercar. Un moment particulier pour moi, c’est certain, je suis tellement excité. J’étais encore chez Peugeot hier (lire mercredi). Je peux vous dire qu’ils sont à fond sur ce programme et qu’ils travaillent au maximum sur ce retour en Endurance. »
Vous avez déjà été chez Peugeot Sport à deux reprises. Qu’avez-vous fait ?
« Ce sont les premières étapes du développement mais ils font des pas de géant, les progrès sont évidents. Pour le moment, je suis surtout là pour connaitre les membres de l’équipe, passer des examens physiques, faire du simulateur. Nous commençons à construire notre relation pas à pas. C’et une bonne chose d’avoir un an devant nous car ce n’est pas dans la précipitation. Nous avons le temps de nous rendre à l’usine, de faire connaissance avec les gens, ce qui fait que lorsque la voiture sera sur ses roues et inscrite en course, nous aurons alors construit une famille. »
On imagine que cela n’a rien à avoir avec ce que vous avez connu dans vos précédentes équipes…
«C’est complètement différent en effet. Même avec Glickenhaus, c’est différent car même si cela concerne la même catégorie, les trajectoires ne sont pas les mêmes. Je ne parle pas de performance ici car, dans ces deux structures, le but est toujours de gagner. Mais une hybridation d’un coté, pas de l’autre, un côté plus familial chez l’un que j’adore et plus un programme usine chez l’autre. Ce sont deux univers différents, mais c’est très excitant… »