Guy Smith (Bentley Team M-Sport) : “Connaître l’histoire avant de faire un jugement trop hâtif”

#50 SPIRIT OF RACE (CHE) FERRARI 488 GT3 PASIN LATHOURAS (THA) MICHELE RUGOLO (ITA) ALESSANDRO PIER GUIDI (ITA) PRO CUP

Malmené depuis l’accident impliquant une bonne dizaine de GT3 à des degrés divers lors du départ de la manche Blancpain Endurance Cup de Monza, Guy Smith a fait part de sa version des faits dans sa chronique publiée chez nos amis de Sportscar365.

Le pilote de la Bentley Continental GT3 est revenu sur les faits : « Comme on pouvait s’y attendre, nous avons été beaucoup critiqués car les faits n’étaient pas très clairs sur la diffusion télévisée. Je vais expliquer aux lecteurs de Sportscar365 ce qui s’est réellement passé lors de l’incident du premier tour, pourquoi Bentley Team M-Sport ne s’est pas arrêté plus tôt et comment je suis déçu que tant de fans et de médias aient été aussi prompts à tirer des conclusions hâtives. »

Placé sur la deuxième ligne de la grille de départ, le Britannique a de suite fait parler la poudre. « Le départ a été quelque peu désordonné » a expliqué Guy Smith. « Nous avons passé la Parabolica à la fin du tour de formation et tout le monde s’est bien serré. J’ai un espace clair devant moi, j’ai juste besoin de pousser dans la ligne droite quand les lumières passeront au vert et voir ce que je peux faire. J’ai une Lamborghini sur ma gauche et la Ferrari jaune à ma droite. Au fur et à mesure que la course débute, je pars avec une Lamborghini sur ma gauche, qui est dans mon angle mort et très proche de moi. Le pilote a la place sur sa gauche pour bouger mais c’était son choix. La Ferrari jaune à ma droite s’est rapprochée de moi et j’ai ralenti son mouvement.

« Ma roue arrière gauche a touché l’arche de la roue avant droite de la Lamborghini alors que j’ai bougé pour éviter la Ferrari et corriger un léger survirage, de sorte à ce qu’aucune voiture ne soit affectée. Malheureusement, la Lamborghini est allée dans l’herbe, a freiné avant de glisser. Vous connaissez la suite. »

Les officiels ont ensuite sorti le drapeau rouge le temps d’évacuer les autos accidentées. « J’ai demandé à mon équipe si toutes les personnes impliquées allaient bien et ils m’ont fait savoir qu’ils me tiendraient au courant si quelqu’un était blessé. C’est alors que j’ai été informé que notre chef d’équipe Matthew Wilson était appelé en direction de course. »

Une fois la course relancée, Guy Smith a écopé d’une pénalité de 15 secondes non respectée : « Avant de prendre la pénalité, Matthew a expliqué aux officiels que les caméras embarquées des voitures derrière pourraient montrer que je n’étais pas coupable. A ce stade, il ne s’agit pas de la pénalité ou du résultat de la course, c’est juste un team manager qui veut la justice pour son équipe et son pilote. Au début, les officiels ne voulaient pas écouter Matthew qui avait demandé que la pénalité soit examinée après la course (une fois la présentation des données et des caméras des voitures à l’arrière). Le responsable des commissaires sportifs a convenu que l’incident serait examiné une fois la course terminée. Durant ce temps, on m’a demandé de poursuivre en piste jusqu’à ce qu’une décision soit prise. Enfin, sous la direction des commissaires, nous avons décidé d’appliquer la pénalité et Matthew est retourné au stand pour remplir le formulaire d’appel d’après-course. On m’a demandé de rentrer pour prendre la pénalité et qu’il y aurait un officiel au bon endroit pour m’attendre pour la durée d’arrêt. Cependant, lorsque je suis rentré, il n’y avait personne au niveau de la penalty box.

« J’ai donc continué pour ne pas bloquer la voie des stands ou un autre garage, et dans la confusion je suis passé devant notre stand avant de reprendre la piste. On m’a expliqué que vu qu’on m’avait passé le drapeau noir, personne ne m’attendait devant la penalty box. On m’a donc demandé de rentrer la voiture dans le garage. Ayant eu cette discussion avec les officiels, notre équipe n’a pas pensé un instant que nous serions passibles d’un drapeau noir. Nous avons suivi la procédure en étant en constante communication avec eux.

« J’ai vu les images des évènements et nous avions l’air irrespectueux et désorganisé, mais je tiens à vous dire que nous sommes fiers de la gestion de notre équipe et de nos relations de coopération avec les officiels et SRO. Quant à l’équipe, elle a été mal représentée par les médias. Dans l’ensemble, c’est un désordre malheureux, mais il est important de se rappeler que nous essayions tout simplement de donner le meilleur de nous-mêmes pour obtenir un excellent résultat avec une voiture que nous savions être sur le bon rythme. Les mauvaises communications se produisent, surtout dans l’instant. Le team et moi-même ne montrons personne du doigt. C’est la course et nous voulons tous la même chose.

« Cependant, lorsque les faits ne sont pas évidents, il est toujours préférable que les gens connaissent l’histoire complète avant de faire un jugement trop hâtif. Nous avons appris nos leçons en équipe. Nous avons eu une longue conversation en collaboration avec SRO qui s’est excusé pour les problèmes de communication, et je suis convaincu que notre excellente relation reste la même. »

L’intégralité de la chronique est à lire ici

Le poste de pilotage à droite a peut-être (et on dit bien peut-être) joué un rôle car le pilote de la Bentley a forcément vu plus facilement la Ferrari que la Lamborghini qui était sur sa gauche. Le principal est que tout se soit bien terminé pour les pilotes mais l’affaire n’est pas totalement réglée car les équipes et les pilotes vont devoir faire marcher les assurances et sur le constat pas question de préciser dans la case ‘Remarques’ “c’est pas moi c’est lui…”

Fabio Crestani, au volant de la Lamborghini Huracan GT3 du Orange1 Team Lazarus, a publié la vidéo du départ en caméra embarquée. Chacun se fera sa propre opinion…