Si on vous dit Motorsport Competence Group, pas sûr que vous connaissiez. En revanche, si on vous dit ROWE Racing, là vous savez de qui on parle. L’écurie allemande, créée en 2011 et basée à St Ingbert, vient de connaître des 24 Heures du Nürburgring catastrophiques. Les deux BMW M6 GT3 pilotées par huit officiels de la marque allemande n’ont même pas vu le début de soirée.
Un camouflet pour le team victorieux des Total 24 Heures de Spa 2016, surtout quand on sait que l’équipe détient le record de distance avec un moteur de Mercedes SLS AMG GT3, soit 50 150 km sans révision complète avec à la clé 28 courses VLN, deux 24 Heures du Nürburgring et deux courses ADAC GT Masters. Cette même fiabilité n’a pas été au rendez-vous pour l’équipe de Hans-Peter Naundorf qui va maintenant s’attaquer aux Total 24 Heures de Spa avec trois Porsche 911 GT3-R, là aussi avec des pilotes officiels. Avant de se tourner vers la classique ardennaise, le patron de ROWE Racing a dressé le bilan des 24 Heures du Nürburgring sans se défausser tout en précisant que quoi qu’il arrive, ROWE Racing restera fidèle à la Nordschleife.
La frustration post 24 Heures du Nürburgring est passée ?
« Inutile de tourner autour du pot, cette course a été notre plus grande déception depuis nos débuts en sport automobile. Malheureusement, c’est aussi notre plus courte course de 24 heures à ce jour. Six mois de préparation ont été consacrés à cette course, et les quatre dernières semaines ont été particulièrement intenses. C’est donc très frustrant de devenir des spectateurs après seulement 3,5 heures. Cependant, nous n’avons pas le temps de mettre la tête dans le sable sachant en plus que ce n’est pas notre style. La semaine prochaine, nous avons les essais des 24 Heures de Spa. Cela nous donne immédiatement une autre chance d’obtenir un bon résultat lors d’une des grandes courses de 24 heures de l’année et de montrer notre véritable potentiel. »
On a vite vu que la BMW M6 GT3 n’était pas à son aise en vitesse pure…
« Dès le début du week-end, la grande différence entre les autres constructeurs et nous était évidente. Au cours des prochaines semaines, nous devrons nous pencher de très près sur les raisons pour lesquelles nous nous sentions plus dans une catégorie GT3.5 que GT3. Nous devons nous assurer de pouvoir tirer les bonnes conclusions. Cependant, nous pouvons dire que nos voitures ont atteint le même niveau de performance que lors des deux courses VLN précédentes, de même qu’en course qualificative. Nous ne pouvons que spéculer sur les raisons pour lesquelles cela ne semble pas être le cas chez nos rivaux. Il est compréhensible que, compte tenu de ces paramètres, vous subissez une pression dès le départ et vous devez compenser le manque en prenant plus de risques sur la piste. De plus, il est humain de faire de temps en temps une erreur. Dans notre cas, ces erreurs ont eu de lourdes conséquences. Je ne peux pas et je ne veux pas montrer du doigt nos pilotes. »
Il n’a pas été possible de réparer durant la course ?
« Il n’est évidemment pas facile de garder l’équipe motivée lorsque, d’une manière générale, vous perdez plusieurs secondes contre vos rivaux les plus proches sur chaque tour. Cependant, cela n’a pas influencé notre décision de ne pas continuer la course. Notre #99 a été durement touchée au premier tour. La collision au 8e tour a ensuite gravement endommagé le châssis et les composants autour du moteur. Nous avons essayé de réparer les dégâts pour finalement rejoindre la course après un arrêt de 60 minutes. Cependant, la voiture avait encore quelques problèmes et nous avons malheureusement dû abandonner pour des raisons de sécurité. Dans le cas de la #98, notre première impression était que le moteur était endommagé. Remplacer un moteur durant une course est très complexe et n’a aucun sens, que ce soit le plan sportif ou financier. Après tout, figurer à l’arrière-plan juste pour courir après ce genre de réparation coûte un montant non négligeable. Je peux évidemment aussi comprendre la déception de nos nombreux fans qui auraient aimé voir nos voitures revenir en piste. Cependant, je peux leur promettre qu’ils auront bientôt une autre occasion de le faire sur la Nordschleife. »
On reverra donc ROWE Racing dans l’Eifel ?
« Quoi qu’il arrive, ROWE Racing restera fidèle à la Nordschleife, c’est certain. Nos fans peuvent se réjouir car le 3 août, nous serons pour la course ROWE 6h ADAC Ruhr-Pokal, notre course domicile en VLN. Et nous serons de retour pour notre dixième participation pour la victoire aux 24 Heures l’année prochaine. Nous soutenons la Nordschleife. »