Laboratoire du laboratoire technologique, le SUPER GT n’est pas seulement une guerre entre les trois constructeurs présents. Les manufacturiers pneumatiques se livrent eux aussi une bataille à couteaux tirés tout au long de la saison. Avec quatre couronnes en cinq ans depuis son retour en 2009, Michelin est un acteur majeur du championnat face à Bridgestone, Yokohama et Dunlop. Les 1000 km de Suzuka n’ont pas tourné à l’avantage des gommes françaises qui ont pourtant montré de bien belles choses face à la concurrence. Malgré un embonpoint de 86 kg, la Nissan GT-R/NISMO de Quintarelli/Matsuda a longtemps occupé les avant-postes et celle du team MOLA a été prise dans une sortie de piste.
Pour Michelin, les enjeux techniques et technologiques sont très importants, comme nous l’a rappelé Hiroaki Odashima, manager Michelin Motorsport Japon : “Le SUPER GT est très spécifique car le championnat va sur des circuits dont les températures varient beaucoup. Il est assez courant d’avoir une température de piste de 50°C. Les pluies peuvent être chaudes comme froides. En fonction des tracés, on peut passer d’une température de piste de 15°C à 60°C.”
La firme française présente une nouveauté sur chaque circuit afin de s’adapter aux spécificités des circuits empruntés. “Cette année, le système de handicap est différent du passé” explique Odashima-san. “Au-dessus de 50 kg, le débit de carburant est modifié.”
Les concurrents du GT500 ne doublent pas les relais avec les gommes car l’avantage serait de 4 à 5 secondes, ce qui n’est pas suffisant. Les gommes confidentielles utilisées par Michelin profitent aux autres championnats : “On utilise les solutions pour d’autres séries, dont le FIA WEC. La stratégie mise en place au Mans est différente mais on peut se servir des idées du Japon. C’est aussi pour cela que Michelin appelle le SUPER GT le laboratoire du laboratoire.”
A l’heure actuelle, Michelin équipe deux Nissan mais Bibendum n’est pas fermé à soutenir d’autres marques. Jusqu’à présent, Michelin et Bridgestone sont en pointe mais la concurrence s’organise, comme le souligne Hiroaki Odashima : “Yokohama a bien progressé sur la constance comme on a pu le voir à Suzuka et ils arrivent à doubler les relais en fonction des conditions. C’est aussi le cas de Dunlop qui n’a qu’une seule voiture. Pour Michelin, la sécurité prime avant tout et on ne prend pas le moindre risque avec les pneumatiques. Les gommes encaissent beaucoup de G latéraux. On sait que Bridgestone a un avantage sous la pluie et que Dunlop est bien sur une piste séchante.”
Les gommes Michelin utilisées en GT500 sont développées en France sur un châssis ‘hybride’ qui n’est pas une auto utilisée en SUPER GT. “Nous avons une GT qui s’occupe du roulage en France” précise Odashima. “Cette année, les autos ont 25% de downforce en moins. Il a donc fallu revoir totalement le design des pneus. Le grip mécanique est différent par rapport aux autos 2016. Lors des premiers essais, les autos étaient 2s plus lentes et maintenant nous sommes à 0.3s. Elles sont plus rapides en ligne droite et plus lentes en courbe. On peut clairement dire que notre gamme pneumatique 2017 est entièrement nouvelle.” Il convient de préciser que les dimensions sont identiques à celles des GTE.