Hugo de Sadeleer s’apprête à boucler sa deuxième saison consécutive en endurance, en ELMS plus particulièrement, sur sa Ligier JS P217 #32 de l’équipe anglo-américaine United Autosports. Le vice-champion ELMS 2017 dresse un bilan de saison et parle des progrès qu’il a fait cette année aux côtés de pilotes de renom comme Juan Pablo Montoya ou Bruno Senna.
Quel bilan dressez vous de votre saison 2018 en ELMS ?
« Du point de vue de l’équipe, ce fut une saison assez difficile à cause des pneus car ils convenaient moins bien à la voiture qu’en 2017. Nous avons toujours eu une super relation avec Dunlop, mais là, nous n’arrivions plus à les exploiter. Ça nous a mis en difficulté lors des qualifs et, comme cette année, le plateau est plus relevé, nous partions d’un peu plus loin ! La pole position de Panis-Barthez Compétition à Silverstone (qui roule en Michelin, ndlr) a impressionné tout le monde et ils étaient déjà en pole au Portugal l’an dernier. Depuis, nous sommes passés chez Michelin, c’est une décision de l’équipe. Nous tirerons un bilan après la finale à Portimão, mais nous espérons de meilleurs performances. D’un point de vue plus personnel, c’est une bonne année car j’ai pu m’imposer comme pilote leader dans ma voiture et être en mesure de me comparer directement à Filipe (Albuquerque). Nous sommes dans la même auto, au même moment sur la piste. Le travail a été payant, j’ai bien progressé. J’espère rester Silver, je ne pense pas que mes résultats soient assez bons pour me passer Gold ! »
Vous êtes en EMS depuis près de deux ans. Avez-vous des regrets d’avoir « bifurqué » de la monoplace vers l’endurance ?
« Pas du tout ! Déjà au niveau exposition, il est plus facile de vendre une saison de LMP2 que de GP2. Les 24 Heures du Mans sont la plus course du monde et cela m’a aidé à trouver des partenaires. Cela ne serait jamais arrivé en monoplace. United Autosports me donne les meilleurs coéquipiers du monde : Filipe Albuquerque (l’an dernier), Fernando Alonso, Paul Di Resta, Bruno Senna, Juan Pablo Montoya. C’est juste incroyable et ça m’aide beaucoup à progresser en tant que pilote. Ça me fait voir comment les meilleurs travaillent et ça me fait mûrir. Si j’étais resté en monoplace, j’aurais certainement eu moins de confiance. De plus, je suis pilote Silver, je suis mis en valeur. J’espère pouvoir faire une belle carrière en endurance, mais les portes du sprint ne sont pas fermées. »
Qu’est ce que Juan Pablo Montoya vous a apporté aux 24 Heures du Mans ?
« Déjà, il est très drôle et surtout très rapide. C’est quelqu’un qui est très technique et quand il est dans la voiture, il roule. On ne l’entend jamais se plaindre ou dire « Ah, la voiture ne me va pas ! » J’ai trouvé que c’était quelqu’un d’incroyable, mais il a par contre un gros caractère. Cela n’a pas toujours été simple au Mans, il a eu quelques petits soucis avec les ingénieurs car il arrivait des Etats-Unis où il peut tout changer sur la voiture alors qu’en Europe, il ne pouvait pas ! Il a toujours été très respectueux envers moi, ne s’est jamais mis au-dessus, il m’a toujours écouté. C’est ça qui m’a vraiment impressionné : qu’il soit si attentif à moi ! »
Comment se sont passées vos 24 Heures du Mans ?
« Ce fut beaucoup de plaisir. J’ai roulé 10 heures, ce ne fut pas facile, surtout au petit matin lorsque je suis allé chasser le temps de Montoya ! Ça m’a fait plaisir de voir que j’étais arrivé à ce niveau là. Nous savions que nous étions mieux que l’année passée et on s’était dit que tout était possible. De plus, je suis arrivé avec plus de maturité, j’ai mieux géré les événements, j’étais moins stressé qu’en 2017 alors j’ai roulé vite et pris bien plus de plaisir. En plus, nous terminons 3e, ce qui est un bon résultat ! »
Quelles sont les pistes pour 2019 ?
« Tout est ouvert. Je pense que si je reste Silver, j’ai beaucoup de valeur car il est nécessaire d’en avoir un bon pour gagner en LMP2. Je sais faire le boulot, j’ai fini toutes mes courses, je suis fiable. J’ai terminé 2e du championnat ELMS en 2017, 4e des 24 Heures de Daytona et 3e des 24 Heures du Mans 2018. Je souhaite rester en ELMS car c’est actuellement le meilleur championnat et c’est moins cher que d’aller en WEC au bout du monde. Le LMP2 y est la catégorie reine, le plateau est super et c’est de la vraie course. Je souhaite bien entendu aussi refaire les 24 Heures du Mans. »