Hugues de Chaunac travaille plusieurs dossiers de front en cette fin d’année 2017. Entre le DPi avec Acura et Team Penske, les discussions avec d’autres constructeurs pour le DPi, les ventes d’ORECA 07 sur les différents marchés, une réflexion sur le LMP1 et les interrogations sur l’utilisation du joker LMP2, les journées sont bien remplies à Signes. Entre deux rendez-vous à Road Atlanta, le président du Groupe ORECA a fait le point avec nous sur les différents sujets.
Vous avancez dans les discussions avec d’autres constructeurs sur le sujet DPi ?
“Différents constructeurs regardent le produit d’un oeil avisé. J’en vois bien deux de plus arriver à l’horizon 2019. De notre côté, les discussions avancent bien. Nous avons bien fait de ne pas nous précipiter.”
Comment se passe votre relation avec Team Penske ?
“C’est une fierté de travailler avec eux. J’ai toujours été attiré par cette équipe. Je suis tombé par hasard sur une interview donnée il y a plus de 20 ans où on me demandait qui me passionnait et j’avais répondu Roger Penske. Je me suis dit : ‘quel chemin parcouru pour que Penske fasse rouler une ORECA’. Mon modèle fait courir ma voiture. Pour 2018, nous avons un contrat avec HPD qui a choisi Penske.”
Faire rouler une ORECA 07 au Petit Le Mans a permis de faire plus ample connaissance ?
“Nous avons fait notre possible pour trouver un arrangement pour faire rouler une 07. Sur le papier, ORECA, Penske et Petit Le Mans étaient alléchants. Ca m’a fait du bien de venir les voir travailler. Je comprends mieux pourquoi Penske est là où il est. Tout le monde sait ce qu’il a à faire sans la moindre précipitation. On retrouve la même passion que chez ORECA et le même côté familial. Ils sont surprenants. C’est un vrai plaisir, une vraie fierté et une belle récompense pour ORECA.”
Penske et Acura auraient vu d’un bon oeil l’arrivée des DPi au Mans ?
“Les équipes de premier plan auraient montré de l’intérêt s’il y avait la possibilité de gagner Le Mans. Quand on voit ce qui se passe ici aux Etats-Unis où les teams et constructeurs peuvent gagner pour un budget raisonnable sans parler de technologie. C’est un outil marketing qui attire, ce qui est normal. Il n’y a pas la moindre recherche sur le plan aéro, donc pas d’argent à dépenser. On met le moteur que l’on veut et on sait faire la carrosserie. Aujourd’hui, il faut faire de la course pour le moins d’argent possible. La direction prise par le DPi est bonne.”
Venons-en à la catégorie LMP2 sur un plan plus général. Quelle est la position d’ORECA sur le joker LMP2 ?
“La décision finale n’est pas encore prise (entretien réalisé le 7 octobre, ndlr). Je réfute le fait qu’il y ait la moindre évolution ou Balance de Performance. Ces évolutions n’ont pas lieu d’être, à l’exception de la Riley qui a un gros déficit de performance. On a fait ce qu’il fallait pour exposer nos arguments et on attend la réponse. Je le répète, ce n’est pas concevable qu’il y ait un changement réglementaire.”
La dernière réunion ne vous a fait pas fait changer de position ?
“Après cette réunion, mon état d’esprit n’a pas changé. Les constructeurs ont tous débuté au même moment avec un règlement identique. On m’a dit dès le début qu’il n’y aurait pas de BOP. Il y a suffisamment de sujets à régler sans avoir besoin d’en rajouter un autre, si ce n’est de mettre plus de tension.”
Vous suivez de près ce qui peut être fait en LMP1 ?
“Nous n’avons pas tous les éléments. Qui va venir ? Quelles sont les règles ? Pour combien de temps ? Nous restons dans l’attente des différents éléments. Ce qui est sûr, c’est que le temps est incompressible.”
Les ORECA-FLM09 ont disputé leur dernière course en IMSA au Petit Le Mans. L’Amérique a offert le succès à l’auto que l’Europe lui a refusé ?
“C’est un succès incroyable. L’auto répondait à une demande à un moment où l’IMSA manquait d’autos. Tout le monde a joué le jeu. C’est la même voiture depuis le début de sa commercialisation et elles se vendent encore au prix d’achat. Le gros avantage plus a été de pouvoir disputer Daytona et Sebring. L’Europe n’avait pas de course majeure à lui offrir. Beaucoup de pilotes sont passés par l’ORECA-FLM09 avant de gravir les échelons. Renger Van Der Zande en est le parfait exemple. C’est aussi le cas d’équipes telles que CORE autosport, PR1 Mathiasen, JDC-Miller, Starworks ou Level 5. Vingt-cinq à trente ORECA-FLM09 complètes ont été conçues. Les autos vont pouvoir continuer à rouler en historique dès 2018.”