Hugues de Chaunac (ORECA) : “Important que le LM P1 privé ne cannibalise pas le LM P2”

Avant de fouler les circuits de l’European Le Mans Series et du FIA WEC, ORECA était représenté aux 24 Heures de Daytona avec trois nouveaux châssis 07. Entre DragonSpeed, Rebellion Racing et JDC-Miller Motorsports, les trois équipes ont montré de belles choses face à la concurrence. Hugues de Chaunac, patron du Groupe ORECA, a fait le point avec nous sur les débuts de la 07, son envie de s’allier à un constructeur pour le DPi et une veille sur la classe LM P1 privée.

ORECA est un peu comme à la maison aux Etats-Unis…

“C’est toujours un plaisir que d’être à Daytona. C’est un endroit fantastique et symbolique. Daytona représente un des mythes de l’Endurance. Avec ORECA, nous avons de grands souvenirs sur cette course du temps de l’époque Chrysler Viper. 2017 marque le début d’une nouvelle ère avec le mix LM P2/DPi.”

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Le Rolex 24 n’arrive pas un peu tôt dans l’année pour un nouveau châssis ?

“Tout le monde est logé à la même enseigne. Les concurrents sont tous arrivés un peu dans l’urgence et on ne peut pas dire que tout était prêt à 100%. Dans l’esprit, je n’aime pas trop cela. On a trois équipes qui nous ont fait confiance. On connaît la feuille de route de cette course où il faut survivre jusqu’en fin de course. On l’a vu encore cette année où tout s’est joué en toute fin de course. A Daytona, la clé de la course reste la fiabilité.”

Voir ORECA en 2018 dans la classe DPi fait toujours partie des objectifs ?

“Je suis confiant sur l’aboutissement du dossier. De belles opportunités sont à l’étude. La probabilité de voir ORECA en DPi la saison prochaine est forte. On ne souhaitait pas y être cette année. Le principe du DPi est bon car il permet aux constructeurs de venir pour un budget raisonnable. Le concept est bon.”

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Ce n’est pas un souci de ne pas voir ces DPi en Europe ?

“Les constructeurs américains n’ont pas émis le désir de venir en Europe mais les choses peuvent évoluer. Le succès peut provoquer des demandes. Peut-être faut-il réfléchir à voir ce qui peut être mis en place.”

On se dirige vers un plateau FIA WEC LM P2 quasiment voire même entièrement châssis ORECA. C’est une bonne chose ?

“D’un côté, on aime la compétition, donc c’est un regret si on ne devait voir que des châssis ORECA cette saison en FIA WEC. Cependant, nous n’avons pas encore tous les éléments. C’est très important pour nous et pour la formule d’avoir différents constructeurs. De l’autre côté,  ORECA a fourni un gros travail pour avoir la meilleure auto. Notre offre est attractive. Sur le plan économique, nous sommes obligés d’être vigilants. La satisfaction sera totale s’il y a de la concurrence.”

ORECA reste en veille sur le dossier LM P1 privé ?

“ORECA a en quelque sorte initié le LM P1 privé avec la Rebellion R-One. Il y a clairement un projet en réflexion même si pour le moment tout le monde reste focalisé sur le dossier LM P2. En parallèle à une réflexion sur le châssis, on regarde ce qui peut être fait sur le plan du moteur. Nous avons fait du bon travail avec Nissan en LM P2. Il faut maintenant voir comment vont s’établir les règles. C’est important que le LM P1 privé ne cannibalise pas le LM P2. Il ne faudrait pas que le plateau de LM P2 passe à six au lieu de dix. L’ACO est conscient de ce paramètre.

“Il faut un vrai nouveau concept LM P1, pourquoi pas avec des systèmes hybrides moins onéreux et des P1 non hybrides inspirées par ce qui se fait en DPi. Je pense qu’il y a une bonne piste de réflexion avec le concept DPi. Il faut réinventer quelque chose pour 2019. Les échanges avec l’ACO sont bons et j’ai bien conscience que la solution n’est pas évidente.”