Il y aura trois français à disputer l’intégralité de la saison IMSA cette année en DPi, fait assez rare ces dernières années pour être souligner. Endurance-Info a rencontré les trois : Olivier Pla (ICI) qui roulera chez Meyer Shank Racing ainsi que le duo Loïc Duval ( ICI et ICI) et Tristan Vautier chez Mustang Sampling/JDC-Miller Motorsports. Ce dernier a vécu un année un peu spéciale en IMSA passant d’une Cadillac DPi-V.R à l’autre dans la même équipe tout au long de l’année. Il fait le point sur sa saison et parle de ses deux coéquipiers français.
Vous avez démarré la saison sur la Cadillac DPi-V.R #85 de JDC Miller Motorsports puis êtes passé sur la #5 (de la même équipe) puis retour sur la #85 pour finir l’année avec Sébastien Boudais sur la #5. Comment avez-vous vécu tous ces changements ?
« J’étais déjà très proche d’être dans le baquet de la Cadillac #5 l’hiver dernier, mais, au jeu des chaises musicales, ça n’a pas été possible. Donc une fois que cela a été acté, j’ai fait le job sur la #85 tout en sachant que la voiture ne ferait peut être pas toute la saison car le financement derrière était moins solide. Donc, mon but, dès les 24 Heures de Daytona, était d’être pris sur la #5 s’il y avait quoique ce soit qui bougeait au niveau de l’équipage. Je savais que ce serait une grande opportunité de rouler sur cette auto.
Avec le calendrier initial, il était prévu que je dispute les 6 Heures de Watkins Glen car il y avait un conflit de date pour Loïc (Duval). Avec le bouleversement du calendrier suite à la Covid-19, cette opportunité est venue en septembre avec les 6 Heures de Road Atlanta. J’avais fait du bon travail dans la #85 depuis le début de l’année, et le fait de passer sur la #5 n’a pas changé grand-chose, j’ai essayé d’aborder cette épreuve comme les autres. Je n’avais pas de pression car, avec Sébastien (Bourdais) et João (Barbosa), cela va tout seul, ce sont des super mecs. La course s’est bien passée, on est passé près du podium, finissant 4e. Ce fut une bonne première dans la voiture pour moi.
J’ai fait mon retour dans la #85 à Mid Ohio et, après cette course, l’équipe et João se sont séparés. C’est à ce moment là qu’ils ont décidé de me prendre pour rouler avec Seb le reste de la saison. Ce sont des circonstances un peu particulières, mais c’est comme cela. J’ai saisi cette chance et essayé de ne pas leur laisser le choix pour 2021 sachant qu’à ce stade là, on savait déjà que Sébastien repartirait en IndyCar Series. La place était donc là, libre ! Tout s’est bien passé. A Petit Le Mans, on manquait de performance générale, mais de mon côté, cela s’est bien déroulé, nous terminons à nouveau 4e. A Laguna Seca, je fais une belle qualification avec le 4e temps et, pour finir, on a failli gagner aux 12 Heures de Sebring. On était en lice pour la victoire encore à moins d’une heure du terme, mais cela s’est joué d’un rien à la fin (5e) .
Ensuite, j’ai réussi à être confirmé pour 2021 dans la même auto avec Loïc (Duval). Seb viendra nous rejoindre sur les courses longues de la Michelin Endurance Cup. C’est super de pouvoir garder ce trio car on s’entend très bien, il y a une bonne alchimie entre nous ! »
Justement, quelles sont vos relations avec Sébastien Bourdais et Loïc Duval ?
« On s’entend très bien. Je connais Seb depuis très longtemps, encore plus que Loïc, parce que nous avons fait de l’IndyCar ensemble. Il faut dire que je vis aux Etats-Unis depuis 10 ans. Quant à Loïc, on se côtoyait déjà, on a appris à se connaitre en 2020 et on s’entend super bien. Ils ont tous les deux un niveau exceptionnel ainsi que beaucoup d’expérience, c’est donc vraiment sympa de pouvoir partager avec des pilotes de ce calibre. En dehors de cela, humainement, on s’entend tous les trois très bien, ce qui me rend optimiste pour la saison à venir… »
Au niveau feelings et set-ups de la voiture, êtes-vous assez proches ou éloignés tous les trois ?
« Plutôt proches ! Déjà au niveau de ce que l’on aime au niveau de la balance de la voiture, il y a quelques variations, mais elles sont faibles par rapport à ce que j’ai pu connaitre avec d’autres coéquipiers. De plus, on a les mêmes ressentis lorsque l’on fait des changements sur l’auto. Avec la grande expérience de l’Endurance de mes coéquipiers, on est tous les trois conscients que, pour que cela fonctionne, il faut tous qu’on soit à l’aise. De ce coté là, je dirais qu’il y a un vrai esprit endurance entre nous ! On garde en tête qu’il faut parfois faire des compromis pour que l’on soit tous les trois bien dans la voiture, que l’Endurance n’est pas une discipline individuelle, mais collective !»
A suivre…