Certes, Pipo Derani est un jeune pilote, 26 ans, mais le Brésilien a déjà un palmarès impressionnant : les 24 Heures de Daytona 2016 et trois fois les 12 Heures de Sebring dont le dernier succès cette année. Il y a quelques semaines, il a rajouté Petit Le Mans à sa liste ! Il était associé à Felipe Nasr et Eric Curran sur la Cadillac DPi #31 de Whelen Engineering. Il est revenu sur sa victoire dans sa chronique chez Sportscar365.
“Je suis presque sûr que je ne suis pas le seul pilote de course à rêver de ce que cela procure comme sensations de franchir la ligne d’arrivée, de voir le drapeau à damier et de célébrer une victoire dans une grande course d’endurance majeure. J’ai la chance de pouvoir dire maintenant que je connais désormais ce sentiment après notre victoire à Petit Le Mans ce mois-ci. En plus de mes trois victoires aux 12 Heures de Sebring, je peux vous dire que savoir que je peux maintenant me remémorer ce moment plutôt que d’en rêver me rend plutôt heureux et satisfait.
Le fait que mes coéquipiers Felipe [Nasr], Eric [Curran] et moi-même ayons réussi à gagner le Petit Le Mans montre ce qui est vraiment important dans ce jeu : le travail d’équipe. Notre équipe Action Express nous a fourni une excellente voiture encore une fois et, dans la Cadillac DPi-V.R #31 de Whelen Engineering, nous avons eu les moyens de nous battre toute la course, d’en mener une grande partie et de sauter sur l’occasion de la gagner lorsqu’elle s’est présentée.
Comme d’habitude, la mise au point de la voiture a été parfaite dès les premiers tours et nous avons eu un très bon feeling des essais libres jusqu’à la course où nous sommes partis de la pole position. On se croyait invincibles, mais en course et surtout dans une épreuve de dix heures comme Petit Le Mans, rien n’est jamais fait. Oui, nous avons eu la chance de notre côté, mais nous nous sommes retrouvés dans la position de nous relancer lorsque Filipe [Albuquerque] a eu son problème, j’ai alors réussi à prendre l’avantage.
La pression était énorme et je peux vous dire que dans le cockpit de la voiture, c’était concentration maximale jusqu’au bout. Les choses se sont vraiment tendues dans les derniers tours et il y avait une décision difficile à prendre dans le trafic, mais au bout du compte, j’ai su que je n’allais pas perdre cette course. J’avais été proche de l’emporter en 2017 et 2018 et cette fois-ci, il n’y avait aucune chance que je laisse passer cette opportunité de gagner cette course.
Le sentiment de joie et de soulagement en franchissant la ligne était immense. Les scènes de liesse étaient folles et je pense qu’elle étaient justifiées, c’était la meilleure façon de terminer une saison au cours de laquelle nous avons toujours été là, même lorsque notre rythme ne nous permettait pas d’obtenir des victoires. Cela s’est confirmé dans les positions de championnat, puisque nous prenons la deuxième place à cinq points des champions. Nous avons également conservé le trophée IMSA Michelin Endurance Cup qui a été très satisfaisant pour l’équipe et je pense que c’est vraiment mérité avec tout le travail accompli.
Nous avons pu célébrer un peu ce soir-là, mais après une telle course et une longue saison avec un événement aussi difficile que Petit Le Mans, il n’y a pas eu de soirées folles. Néanmoins, nous allons avoir une bonne période de temps pour profiter de cette victoire. Nous avons maintenant quelques semaines de vacances avant de nous préparer pour aller gagner en 2020. Daytona n’est pas si loin. Le sport automobile est maintenant une activité de 12 mois, presque 365 jours par an. Nous sommes donc déjà impatients de participer à la prochaine saison d’Action Express.
Nous sommes déjà motivés pour remporter d’autres victoires et de débuter une nouvelle course au titre de champion IMSA WeatherTech SportsCar. Plus que tout, je dois remercier toutes les personnes formidables d’Action Express, Whelen, mon manager Philippe Dumas et ma famille, en particulier mon épouse Marina qui me soutient et me donne une grande force. Nous formons tous une grande équipe d’une certaine manière, donc cette victoire est autant pour eux que pour moi.