Ingo Matter (à gauche sur la photo) est le team manager de l’équipe Absolute Racing. Elle vient de disputer les 12 Heures de Bathurst pour la première fois. Cette écurie était présente à Sepang le week-end dernier, non pas pour l’Asian Le Mans Series, championnat qu’elle a déjà disputé, mais pour la Formule 3 Asie.
Quatre monoplaces devaient être engagées, mais avec les soucis liés au coronavirus et un proviseur qui interdit à son élève d’aller disputer une course en Asie (si, si !), Ingo Matter n’avait plus que deux autos. Il a pris le temps de faire le point avec nous l’Intercontinental GT Challenge et l’Asian Le Mans Series.
Comment se sont déroulées les 12 Heures de Bathurst pour vous et vos deux Porsche 911 GT3-R ?
« Déjà, j’adore cette course. Je pense que cela s’est bien passé pour nous. Déjà, nous avons signé la pole position, c’était quelque chose de spécial, de fantastique pour nous. Ensuite, en course, nous avons été moins chanceux avec les deux crevaisons. Nous avons néanmoins réussi à revenir dans le même tour que le leader, ce qui était important. En fin de course, tout était encore permis pour nos deux autos. Avec la #912 (Matteo Cairoli, Thomas Preining et Dirk Werner), nous avons reculé le plus possible le ravitaillement, pour faire un splash and dash, car nous attendions la pluie. Du côté de la #911 (Matt Campbell, Mathieu Jaminet, Patrick Pilet), nous avons fait le contraire en nous arrêtant, pour le dernier ravitaillement, le plus tôt possible, dans les premiers par rapport à nos concurrents. En cas de safety-car, nous aurions été bien avec celle là. Donc deux stratégies complètement différentes. Finalement, cela n’est pas passé, nous terminons 4e avec la #911 et 7e avec la #912, mais, surtout, après tout ce qui est arrivé à Bathurst, nous ramenons nos Porsche en un seul morceau… Je trouve que c’est déjà pas mal (rire) et surtout nous permettons à Porsche de marquer des points précieux au championnat. »
Allez-vous participer à d’autres manches IGTC cette saison ?
« Suzuka, c’est presque certain, comme nous l’avions déjà fait en 2019, même si le deal avec Porsche n’est pas encore bouclé à 100%. L’objectif est aussi d’aligner notre Audi R8 LMS avec le soutien officiel de la marque. »
Et les Total 24 Heures de Spa ?
« C’est une course à laquelle on pense souvent, mais il faut être réaliste, cela a un certain coût. »
A Sepang, vous êtes plus concerné par la Formule 3 Asie, mais vous avez déjà participé à l’Asian Le Mans Series. Que pensez-vous de ce championnat ?
« Nous l’aimons beaucoup. Quand Cyrille (Taesch-Wahlen, directeur général du championnat, ndlr) a pris les rênes de ce championnat, nous avons été là et aussi longtemps que nous avons pu avec des Audi R8 LMS. Le souci est que maintenant nous avons des clash de dates avec l’Asian Le Mans Series, la FIA GT World Cup et l’Intercontinental GT Challenge. »
Un retour est à l’étude ?
« Nous aimerions revenir en Asian Le Mans Series, l’envie est toujours là. Nous aurions déjà souhaité le faire cette année, nous avons été à deux doigts d’engager une auto, mais le budget n’a finalement pas été réuni. Nous venons juste de débuter avec Porsche, donc une Porsche en Asian aurait été une bonne chose avec, en plus une possibilité d’aller au Mans. Cependant, comme je l’ai dit, avec Macau et Bathurst, avec toutes ces voitures à gérer, plus d’autres voitures qui arrivent pour faire le GT World Challenge Asia, cela faisait beaucoup. J’aimerais convaincre des clients de disputer l’Asian Le Mans Series l’année prochaine. J’ai bon espoir qu’en 2020/2021 cela se fasse car nous aurons plus de Porsche à disposition pour faire un double programme. De plus, l’intérêt de nos clients grandit ! »
Quand on mentionne l’Asian, le nom Le Mans résonne…
« Bien entendu, notre principal objectif est de disputer les 24 Heures du Mans à un moment donné. En sport automobile, il s’agit de la plus grande course au monde. Nous voulons vraiment y prendre part, mais pas à n’importe quel prix, pas juste pour juste dire qu’on y était. Il nous faut trouver les bons budgets, les bonnes personnes pour le faire et être bien préparés. Nous avons cette course en tête. Je pense qu’auparavant, il nous faut amener plus de nos clients à l’endurance et après ce sera plus facile. De plus, Porsche a toujours été très lié au Mans donc tout cela a du sens. »
Regardez vous aussi d’autres championnats avec des GT3 comme l’IMSA et sa catégorie GTD ?
«Nous avons roulé deux ans de suite aux Etats-Unis dans le cadre du Pirelli World Challenge avec la Bentley Continental GT3. Cela s’est bien passé, mais au niveau logistique, c’est un gros défi pour nous. Il y a déjà Daytona en tout début d’année pour une course de 24 heures alors que nous sommes déjà impliqués dans d’autres championnats qui sont aussi en cours à ce moment là. Actuellement, je ne dis pas non, mais ce n’est pas quelque chose qui est facile à mettre sur pied.»