Isao Noritake est le patron de JLOC (Japanese Lamborghini Owner Club). Cet amoureux des 24 Heures du Mans est actuellement, via son équipe, en lice pour décrocher une invitation en GT pour la prochaine édition en juin. Le souci : il n’y a pas de Lamborghini GTE existante. Nous l’avons rencontré à la veille de la finale Asian Le Mans Series pour faire le point avec lui.
Comment se passe votre saison Asian Le Mans Series jusqu’à maintenant avec la Lamborghini Huracan GT3 #88 (Takashi Kogure, Yuya Motojima, André Couto, Yusaku Shibata) ?
« Comme je pouvais l’imaginer, il s’agit d’une série assez difficile. C’est un peu ce à quoi je m’attendais car le niveau de compétition en GT est relevé. Cependant, après notre victoire à Sepang, je suis très heureux d’occuper cette place de leader aujourd’hui avant la finale de dimanche. Nous allons attaquer jusqu’à la fin. »
Si vous obtenez une invitation aux 24 Heures du Mans, comment allez-vous faire puisque Lamborghini ne possède pas de GTE ?
« C’est quelque chose que je savais depuis le début lorsque nous nous sommes inscrits en Asian Le Mans Series. Malgré tout, nous avons décidé de nous aligner. Stefano Domenicali, le président de Lamborghini, et Giorgio Sanna, le patron de Lamborghini Squadra Corse, comprennent tout à fait la situation et ce que j’envisage. Au cas où nous décrochons cette invitation, je les appellerai tous les deux pour voir et en parler. »
Seriez-vous prêt à engager un autre châssis pour les prochaines 24 Heures du Mans ?
« Effectivement, je serai amené à y réfléchir si nous terminons bien ces 4 Heures de Buriram, que nous remportons le titre GT et que nous obtenons cette invitation aux 24 Heures du Mans. »
Essayez vous de convaincre Lamborghini de revenir au Mans avec une voiture que ce soit une GTE ou un prototype ?
« J’en ai déjà parlé à Stefano Domenicali, il est bien conscient que j’ai cette envie de revenir au Mans avec la marque ! »
Vous avez disputé les 24 Heures du Mans à plusieurs reprises. Avez-vous un goût d’inachevé ?
« En 2006, effectivement, avec la Lamborghini Murcielago en catégorie GT1 (de Marco Apicella, Yasutaka Hinoi et Koji Yamanishi, ndlr), une heure avant l’arrivée, le moteur a cassé. La voiture n’a pas été classée (97 tours de retard sur le vainqueur, ndlr). Je dois bien avouer que c’est un souvenir qui est assez amer. Je voudrais revenir et finir cette course de 24 heures. »
D’où vient votre passion pour les 24 Heures du Mans ?
« Il s’agit d’une passion qui remonte à loin. C’était en 1997. Cette année là, il y avait une course de support des 24 Heures du Mans avec des Lamborghini Diablo. Depuis ce temps là, mon rêve a toujours été d’engager une Lamborghini dans cette course. »
D’où vous vient votre passion pour Lamborghini ?
« En 1980, j’ai visité l’usine de Lamborghini. A l’époque, Lamborghini n’allait pas très bien, ils étaient même au bord de la faillite. Depuis ce jour, je suis devenu très proche de la famille Lamborghini. Je suis devenu ami avec l’un d’eux, nous étions comme des frères, mais il est malheureusement décédé. Depuis, j’ai un attachement presque familial avec la marque.”
Vous roulez avec la Lamborghini Huracan GT3 en Asian Le Mans Series. Est-ce que vos seriez intéressé par l’Intercontinental GT Challenge ?
« Cela fait presque 25 ans que nous roulons en SUPER GT. En raison d’un manque de temps, je ne peux pas me permettre de faire les deux. »
Allez-vous de nouveau disputer le SUPER GT en 2020 ?
« Tout à fait, nous serons en GT300 avec deux Lamborghini Huracan GT3. »
Un grand merci à Mamiko Hosoda pour la traduction et sa disponibilité