Jean-Eric Vergne poursuit l’aventure G-Drive Racing cette année. Il évolue en même temps en European Le Mans Series et en Formule E où il est champion en titre pour DS-Techeetah. Il va disputer ses troisièmes 24 Heures du Mans, cette fois, sur une Aurus 01 (#26).
Longtemps présent en Formule 1, plus de trois saisons, Jean-Eric Vergne fait maintenant les beaux jours de la Formule E, mais il n’en délaisse pas pour autant une discipline dans laquelle il évolue depuis trois ans, l’endurance. Il a d’ailleurs de grosses ambitions. « Une carrière met longtemps à se faire pour arriver où j’en suis. Cependant, il faut faire attention, en moins d’un an, elle peut s’effondrer. Il faut rester motiver, garder des ambitions et continuer à travailler. Ce n’est pas parce qu’un jour vous êtes le meilleur que vous allez le rester ! En Formule E et en Formule 1, on ne voit pas de pilote de plus de 40 ans. Au Mans, il y en a beaucoup et ils sont souvent considérés comme les meilleurs. L’expérience joue un rôle énorme. Bien sûr, pour moi, l’endurance est en dessous de la Formule E, mais je joue sur un investissement sur le long terme. On attend de savoir ce qui sera annoncé avec ce nouveau règlement, cependant j’espère que de nouveaux constructeurs seront présents et que j’aurais ma place chez l’un d’entre eux ! Mon but est d’essayer de me battre pour la victoire générale du Mans. Pour le moment, Formula E et Endurance sont compatibles. »
Deux saisons en ELMS, une troisième participation aux 24 Heures du Mans dans le viseur. Le pilote de 29 ans aime l’endurance. « C’est un milieu différent. Quand on est en F1, on ne voit pas le monde extérieur, on ne voit pas ce qui se passe alors qu’il y a un univers à coté, un monde qui est top, peut être même mieux que celui de la F1, surtout quand vous n’évoluez pas chez Ferrari, Red Bull ou Mercedes. C’est bien aussi qu’il n’y ait pas que les pilotes de F1 qui puissent vivre de leur passion, il y a beaucoup de championnats professionnels qui tournent autour de la F1 et l’endurance en fait partie. Etre payé pour pouvoir remporter les 24 Heures du Mans, cela doit devenir un rêve autant que d’être pilote de F1. L’endurance, ce sont des radars différents. Les chefs d’écurie cherchent des pilotes qui n’ont pas les mêmes atouts que les meilleurs pilotes de Formule E. L’endurance, c’est différent : il faut être vite dans le trafic, bien partagé avec ses coéquipiers. C’est pour cela que je veux rester dans les radars des futures équipes de LMP1. »
Le pilote Aurus est confiant pour cette 87e édition qui sera synonyme de stabilité. « La voiture est exceptionnelle, elle met les trois pilotes en confiance. Ce n’était pas le cas à la Journée Test où on a eu un souci que l’on a découvert le lendemain. Même avec cela, nous avons fait de bons temps et nous sommes en confiance ! Le problème est résolu ! Toutes les conditions sont réunies pour pouvoir être dans le coup. Nous avons une vraie stabilité au niveau de l’équipe : mêmes ingénieurs, mêmes mécaniciens, deux pilotes identiques, Roman et Moi, et juste un nouveau Silver, Job van Uitert. Il a un excellent niveau pour ce statut ! »
Justement il fait équipe cette année avec Job van Uitert qui remplace Andréa Pizzitola. « Il y a une chose que je ne trouve pas normal, par contre. Avec cette Super Saison, toutes les équipes de WEC ont les mêmes autos et les mêmes pilotes que l’an dernier. Vous avez un pilote Silver qui a débuté la Super Saison et qui a gardé ce statut. Par contre, mon coéquipier Silver 2018, Andréa Pizzitola, est lui passé Gold cet hiver. Pourquoi lui et pas les autres ? » Par contre, il roule toujours en compagnie de Roman Rusinov depuis deux années maintenant. Ils ont été titrés en ELMS et sa relation avec le patron est bonne. « Roman est le patron de l’équipe, c’est son budget, son sponsor (G-Drive, Gazprom). Il est rare de voir quelqu’un d’aussi passionné et qui met tout en place pour avoir une écurie capable de gagner Le Mans. Je m’entends très bien avec lui, mais sa relation dépend du respect qu’il a envers ses pilotes. Bien souvent dans le passé, il n’en avait pas beaucoup pour ce qu’avait fait ses pilotes. Il respecte mon parcours et tout ce que je peux apporter à l’équipe. Notre relation est hyper bonne. Quand j’ai des trucs à dire, cela va dans la bonne direction. »
Par contre, le pilote de Formula E chez DS Teecheetah n’a pas l’esprit de revanche par rapport à la disqualification de son auto l’an dernier, au profit de l’Alpine A470 Signatech Alpine Matmut, après une victoire en LMP2 acquise en piste. « Etre revanchard n’a jamais apporté de bonnes choses dans n’importe quel domaine. Aucune revanche, juste le goût de bien faire les choses cette année, gagner cette course et rester vainqueurs de cette course un peu plus de 24 heures (rire) ! »