A 54 ans, Jean-Luc Beaubelique fait partie des gentlemen qui ont plus d’expérience de la Blancpain GT Series. Vice-champion Pro-Am dès ses débuts en 2011 avec en prime une victoire aux 24 Heures de Spa, le Limougeaud a raflé couronne Am deux ans plus tard. Depuis 2016, le double programme Sprint et Endurance fait de lui un pilote complet très prisé des équipes. Fidèle parmi les fidèles au team AKKA-ASP de Jérôme Policand, Jean-Luc Beaubelique partage son volant avec Jules Gounon. Le gentleman de l’année 2016, récompensé par Mercedes-AMG, a un avis éclairé sur la présence accrue d’équipages professionnels en Blancpain GT Series.
La Blancpain GT Series fait de plus en plus la part belle aux équipages Pro. Un Gentleman a toujours sa place au sein du peloton ?
“C’est de plus en compliqué pour les gentlemen en piste, du fait de la présence accrue de pilotes professionnels. Vu la qualité de la Balance de Performance, on assiste à des tentatives suicidaires de certains pilotes. C’est l’un des effets pervers de la bonne BOP. Auparavant, un Pro pouvait faire la différence au freinage. Ce n’est plus le cas maintenant car un gentleman freine aussi tard. Maintenant, ce sont les gentlemen qui doivent surveiller les professionnels.”
“J’ai eu l’occasion de piloter à plusieurs reprises la SLS AMG GT3 et la nouvelle auto est plus difficile pour aller vite. La Ferrari 458 Italia GT3 pardonnait beaucoup de choses, là ce n’est pas le cas. Dès que l’on n’est pas bien en performance pure, c’est catastrophique sur un plan chronométrique. Il faut que tout soit parfait. La Mercedes-AMG GT3 est exigeante en pilotage, ce qui force les pilotes à être précis au volant.”
On a des GT3 qui deviennent de plus en plus pointues. C’est ce qui fait fuir les gentlemen ?
“Les gentlemen se raréfient et c’est bien dommage. Le nombre d’équipages en Pro peut décourager mais il y a aussi la règle du Pro-Am en Endurance qui pour moi est un non-sens par rapport aux Silver. De plus en plus d’équipages ressemblent à des Pros. On retrouve régulièrement un équipage Pro-Am dans le top 15 alors qu’il y a de plus en plus de Pros.”
Il faut remettre les gentlemen en piste ?
“Il faut plus de gentlemen avec une vraie classe Pro-Am avec un seul Pro et deux Bronze. C’est la seule solution de répartir le budget et de faire revenir des Gold qui restent sur la touche. On est à la croisée des chemins. Est-ce qu’on va continuer à trouver des gentlemen ? Des pilotes n’ont plus accès à la compétition car sans argent ils ne peuvent pas rouler.”
Pourquoi ne pas disputer les Total 24 Heures de Spa alors qu’il y a un championnat à accrocher ?
“C’était un choix personnel dès le début de saison. J’ai gagné en Pro-Am et Am. J’attends qu’une équipe me signe en Pro (rire).”
Le GT4 fait partie des possibilités à l’avenir ?
“Vu nos annonceurs, un retour en Championnat de France FFSA GT est un sujet à creuser. Est-ce que ce sera Blancpain Sprint et la France ou Blancpain Endurance et la France ? Je ne sais pas encore… Il faut aussi étudier d’autres pistes comme l’International GT Open où l’association Pro-Am est mise en avant.”
Partager son baquet avec un pilote professionnel a toujours du sens après autant de saisons passées dans le championnat Blancpain ?
“C’est toujours intéressant pour évoluer. J’apprends encore beaucoup de choses cette année. J’aime beaucoup partager et échanger. La découverte de Jules Gounon est une belle surprise et je suis certain qu’il est promis à un très bel avenir. Il est rapide et très réfléchi.”