Jean-Luc Beaubelique fait partie des deux pilotes qui ont remporté les Total 24 Heures de Spa dans deux catégories différentes. Après la victoire en Pro-Am en 2011 assortie d’une 6e place au général en compagnie de Guillaume Moreau, Ludovic Badey et Franck Morel, le Limougeaud s’est imposé deux ans plus tard en Gentlemen Trophy avec Patrice Goueslard, Fred Bouvy et Jean-Luc Blanchemain. A chaque fois, c’était avec le team de Jérôme Policand, SOFREV-ASP.
Après plusieurs années d’absence, Jean-Luc Beaubelique fait son retour dans les Ardennes, toujours par le biais de l’écurie de Jérôme Policand, AKKA-ASP Team. La Ferrari 458 Italia GT3 de 2011 et 2013 a laissé sa place à une Mercedes-AMG GT3 qu’il partage en Pro-Am avec Fabien Barthez, Thomas Drouet et Jim Pla. De quoi décrocher une troisième victoire dans une troisième catégorie.
Avant de penser à l’édition 2020, Jean-Luc Beaubelique est revenu pour Endurance-Info sur sa victoire de 2011 et l’évolution de la course au fil des années.
“En 2011, ce n’était pas la première fois que je roulais à Spa, mais c’étaient mes premières 24 Heures”, a déclaré Jean-Luc Beaubelique à Endurance-Info. “C’étaient les débuts de la Blancpain Endurance Series et la première année de la Ferrari 458 Italia GT3. Nous avions le premier châssis client (SOFREV-ASP faisait rouler les châssis #3 et #5, le #4 était celui de Kessel Racing, ndlr). En 2011, nous disputions le championnat Blancpain et le FFSA GT. La Ferrari tombait en panne quasiment sur chaque course. On se demandait même si c’était une bonne idée de disputer un double tour d’horloge avec cette auto.” Contre toute attente, la Ferrari 458 Italia GT3 #20 n’a pas connu la moindre alerte mécanique. Une vraie horloge !
“On avait les consignes de Jérôme de ne pas toucher les vibreurs”, se souvient le pilote de la Mercedes #87. “Avant Spa, l’équipe avait dépouillé les autos pour fiabiliser le tout. Je me souviens que Ferrari est arrivé le mercredi avec un tas de pièces à changer. Le seul pépin qui nous a retardé a été une petite sortie de Franck (Morel) qui a touché un rail et cassé un feu. La voiture a toujours été performante. Au petit matin, nous étions dans le top 10 au général. Le lever du jour a été source de motivation pour toute l’équipe. C’était comme si une deuxième course débutait.”
La Ferrari 458 Italia GT3 #20 a rallié l’arrivée derrière cinq équipages engagés en Pro avec 15 tours des vainqueurs de l’Audi R8 LMS GT3/WRT. “A partir de 12h, nous étions en mode ‘il faut finir la course'”, sourit Jean-Luc. “Guillaume s’est occupé du dernier relais. C’était la pire attente de ma vie. J’étais à La Source avec un chronomètre pour voir comment tournait l’auto. Dans la dernière heure, la Mercedes qui était en tête s’est arrêtée et nous avons pris les commandes de la course.”
En fin gentleman driver qu’il est, Jean-Luc Beaubelique a tenu son rang : “L’épreuve est dure physiquement. En 2011, nous roulions dans un baquet traditionnel, ce qui fait qu’on devait s’adapter. Après la course, les chairs étaient un peu mortes. Ce résultat était exceptionnel pour nous.”
L’année suivante, Jean-Luc Beaubelique termine dans le top ten au général (5e en Pro-Am) sur une Ferrari partagée avec Tristan Vautier, Ludovic Badey et Patrice Goueslard.
Depuis 2013, Jean-Luc Beaubelique a séché les Total 24 Heures de Spa pour des raisons professionnelles. 2020 marque son retour sur la classique belge avec l’envie de bien faire en Pro-Am : “Le premier objectif est de terminer et le deuxième de décrocher un podium de catégorie. Nous avons l’équipage pour cela et je pense que j’ai le meilleur équipage en Pro-Am depuis le début de ma carrière. Comme tout le monde, disputer cette course en octobre est une inconnue pour tout le monde. Je n’ai jamais roulé à Spa à cette période de l’année, que ce soit en FFSA GT, en Porsche Carrera Cup France, en International GT Open, en FIA GT3 ou en Silhouette.”
Au fil des années, le plateau Am fond comme neige au soleil : “Il faut être conscient que la catégorie Am n’est plus ce qu’elle était. En 2013, nous étions 13 équipages en Am. Maintenant, on voit des Am de 30 ans, ce qu’on n’avait pas auparavant. Avant, on y trouvait des pilotes de 40, 50 ans et plus, ce qui n’est plus le cas désromais. On reste décalé dans ce type de championnat.
Nous n’avons plus vraiment notre place en Am dans ce type de championnat. Il y a une telle demande de pilotes Silver et de Pro que l’idée de départ où le Am amenait un soutien financier au pilote Pro n’est plus présent. L’apport du Am a moins d’importance. On a même vu qu’il était possible dans certaines disciplines d’acheter une équipe pour faire rouler son fils.”
La Mercedes-AMG/AKKA-ASP Team #87 s’est classée deuxième en Pro-Am de la séance qualificative.