Jean-Luc Beaubelique : “Le destin m’a souvent souri à Spa”

Blancpain Endurance Series, Spa Francorchamps, 2011. photos V-IMAGES.com/Fabre

Dans quelques jours, Jean-Luc Beaubelique sera bien à Spa-Francorchamps, mais pas pour disputer les Total 24 Heures de Spa. Le Limougeaud sera en piste en Championnat de France FFSA GT sur une Mercedes-AMG GT4/AKKA-ASP Team. Il y a 8 ans, le vice-champion de France FFSA GT 2018 était bien au départ de la classique ardennaise avec, au final, une victoire en Pro-Am (6e au général) sur une Ferrari 458 Italia GT3/SOFREV-ASP du team de Jérôme Policand qu’il partageait avec Guillaume Moreau, Ludovic Badey et Franck Morel. Depuis quelques années, l’un des gentlemen les plus expérimentés du paddock n’est plus au départ des Total 24 Heures de Spa. Nous l’avons rencontré pour connaître la réponse de cette absence.

On ne vous verra plus au départ des Total 24 Heures de Spa ?

“Je ne dirais pas cela… Je tenterais bien l’expérience en Silver Cup. On peut le faire à quatre, alors pourquoi pas. Si je roule à nouveau à Spa, ce sera pour relever un nouveau challenge car il n’y a pas d’intérêt d’y retourner pour avoir simplement une participation supplémentaire. Je dois aussi composer avec le timing de l’épreuve et mes obligations professionnelles.”

En trois participations, vous avez remporté votre classe à deux reprises…

“C’est vrai que le destin m’a souvent souri à Spa. J’y roule à trois reprises, je gagne ma classe en 2011 et 2013, et je termine 5e en 2012. Les Total 24 Heures de Spa me plaisent, mais je veux un vrai défi pour y retourner.”

Vous gagnez le Pro-Am en 2011 avec une belle 6e place. Inimaginable de rentrer dans le top 6 cette année avec une auto en Pro-Am…

“En 2011, on dispute Spa avec une Ferrari qui n’arrivait pas à rouler une heure sans tomber en panne. Résultat, on ne connaît pas le moindre problème et on termine à 15 tours de l’Audi victorieuse. C’est déjà une première étape de chance avec pas un seul accroc en piste. L’année suivante, un des pilotes ne roule pas de nuit et je suis le seul vrai Am de l’équipage. J’y retourne en 2013 et on gagne la classe Gentlemen.”

Cette course qui n’a cessé de prendre de l’ampleur donne toujours sa place aux Am ?

“Il faut déjà savoir ce qu’est un vrai Gentleman. Je suis classé Bronze par la FIA, mais j’ai l’expérience pour être dans le peloton. Je ne viens pas à Spa en achetant mon baquet pour dire que je vais faire Spa. J’aime beaucoup le championnat, mais il demande beaucoup d’argent. Faire Spa revient quasiment à une saison de FFSA GT en fonction du nombre de pilotes. Alors, pourquoi pas rouler en Blancpain GT Series dans la classe Silver Cup en 2020.”

En 2011, les Am étaient plus nombreux…

“On avait une vraie classe Pro-Am avec des Am qui étaient de vrais Am. Chez SOFREV-ASP, Guillaume (Moreau) était le leader de l’équipage de la #20. Il apportait son savoir-faire et on ne l’a pas surexploité en course. Tout le monde a rempli sa part de travail. Terminer 6e au général avec une auto Pro-Am est impossible de nos jours.”

Selon vous, Stéphane Ratel a bien remis en avant les Am ?

“On va dans la bonne direction. Des jeunes ont fait leur arrivée en Gentleman, mais ce n’est pas dans l’esprit. Si les nouveaux gentlemen doivent être âgés de 25 ans, il faut l’accepter.”

Vous êtes passé d’une Ferrari 458 Italia GT3 à une Mercedes-AMG GT3. Deux autos radicalement différentes ?

“La Ferrari avait moins d’aéro, mais elle était très légère. C’était un autre monde par rapport à la Mercedes même si je suis sûr qu’une 458 sans brides serait encore dans le coup. Les consignes étaient de ne pas prendre le moindre vibreur en course. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Si tu n’attaques pas à fond, la victoire ne sera pas au rendez-vous. Ce n’est plus de l’endurance, mais bien du sprint. Il faut juste être conservateur dans les phases de dépassement. Les prudents verront l’arrivée, pas les autres.”