Alors que son fils, Jules, est sur le point de participer à ses toutes premières 24 Heures du Mans, nous avons eu le plaisir de rencontrer Jean Marc Gounon. L’ancien pilote de Formule 1 chez Minardi et Simtek sait bien ce qui attend Jules, lui qui compte 12 participations aux 24 Heures du Mans dont une victoire de catégorie en 1997 sur la McLaren F1 GTR de Gulf Team Davidoff. Il est revenu sur ses années BPR / FIA GT, sa vision de l’évolution de Stéphane Ratel et nous livre son regard sur Jules. Une grande rétrospective sur sa carrière vous sera présentée au moment des 24 Heures du Mans sur Endurance-Classic !
Que vous souvenez vous de vos périodes BPR puis FIA GT ?
« Ce sont de bons souvenirs et quand on regarde le paddock des Blancpain GT Series, le BPR puis le FIA GT étaient les balbutiements de ce que l’on voit aujourd’hui. L’idée de Stéphane Ratel était vraiment très bonne, mais les moyens n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. C’étaient vraiment les prémisses du super championnat qui existe aujourd’hui. » (Copyright Georges Stefan)
Vous connaissez vraiment bien Stéphane Ratel. Comment avez-vous observé son évolution ?
« Le maître mot chez Stéphane Ratel, c’est la passion. Il a toujours essayé de tourner autour du sport automobile par des biais différents. Au début, il l’a fait avec ses amis où ils passaient de bons week-ends sur de jolis circuits avec des super voitures. Il y a 20 ans, je pense qu’il n’avait pas vraiment cerné son propre potentiel en termes de vision, car j’estime que Stéphane est un vrai visionnaire. Sa passion l’a amené à en faire un métier. C’est quelqu’un de brillant, c’est tout ! »
Etes-vous satisfait que votre fils, Jules, évolue justement en Blancpain GT Series ?
« L’histoire de Jules se résume en plus ou moins une chose. A travers toutes mes expériences en sport automobile que je possède, j’avais toutes les paramètres pour lui expliquer qu’il y avait des choses impossibles comme la filière monoplace car nous n’avions pas d’argent ni de soutien. Je lui ai donc d’abord dit “non” pendant cinq ou six ans et comme il a insisté, que cela devenait un problème et que j’avais peur de me le « prendre en boomerang » 20 ans plus tard en me disant que je n’avais pas été sympa avec lui, je lui ai alors dit que pour montrer son potentiel, devenir professionnel, la voie du GT était celle qu’il fallait suivre. Je trouve que cette filière convient bien aux jeunes pilotes car ce sont de belles autos avec de la puissance, des freins, assez d’aérodynamique, c’est-à-dire qu’il y a moins de faire la différence. »
Quel est votre regard sur la carrière de Jules avec notamment une victoire aux 24 Heures de Spa ?
« C’est un gamin qui a toujours voulu faire cela, mais ce n’est pas vraiment surprenant car il a toujours été bercé dans le milieu du sport auto. J’ai aussi fait l’erreur de l’emmener avec moi sur deux ou trois séances car je n’avais pas le choix (rire). Cependant, Jules a toujours eu une vraie envie. Ensuite, au niveau de mon regard, non pas en tant que père, mais en tant que pilote, en analysant à tête reposée les qualités et les défauts de Jules, il a les bons paramétrages pour ce type de courses : rapide, fiable, réfléchi et technique. Quand il a commencé par le karting, je lui ai dit qu’il avait deux choix : soit il m’écoutait s’il voulait s’en sortir ou pas. Je lui ai donné un maximum d’informations, je lui ai mis un maximum de pression, mais Jules a été un vrai buvard, d’abord avec moi, puis au sein des équipes dans lesquelles il a évoluées. Partout où il est passé, il a eu une notion de respect, de passion, d’envie, de travail et de joie de faire ce métier. »